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Adresse au ministre : CSE du 20 mars
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Intervention de Claire KREPPER, déléguée SE-UNSA secteur Education, au Conseil supérieur de l’Education le 20 mars 2008
 
Au nom du SE-UNSA, je voudrais dire l’inquiétude, l’écœurement et la colère des enseignants, qu’ils appartiennent au premier ou au second degré, face à la « politique éducative » - l’expression est-elle appropriée ? – menée par – là encore, on peut se demander si l’expression est appropriée- notre Ministre de l’Education Xavier Darcos.
 
Oui, les enseignants sont inquiets :
- Les enseignants sont inquiets devant l’improvisation, l’impréparation, la précipitation qui règnent au ministère et qui se traduisent par des injonctions contradictoires, des courriers aux recteurs qui tiennent lieu de cadre réglementaire, des annonces sans accompagnement, des décisions dont la faisabilité ou les conséquences ne sont pas étudiées de manière approfondie et qui mettent en difficulté l’ensemble des personnels de l’Education Nationale, y compris d’ailleurs parfois ceux des directions générales. Je ne citerai que quelques exemples pris dans l’actualité récente : l’annonce de la généralisation du bac professionnel en 3 ans, les stages de rattrapage pendant les vacances de printemps ou la prise en compte du niveau A2 en Langues vivantes pour l’obtention du DNB à la session 2008. Dans un tel chantier, est-il possible d’élaborer la circulaire de rentrée 2008 ? Sans doute, pourrez-vous nous renseigner à ce sujet ?
- Les enseignants de collège sont inquiets de ne toujours pas voir ouverte la consultation sur les nouveaux programmes de français, d’histoire-géographie, de technologie, d’EPS, d’arts plastiques et d’éducation musicale. Ces projets devaient être mis en ligne sur Eduscol début février. Quelles explications le ministère peut-il fournir pour justifier ce retard ? Les enseignants du collège sont d’autant plus inquiets qu’ils ont pu prendre connaissance des projets de programmes de l’école primaire (j’y reviendrai) et qu’ils se demandent si les nouveaux programmes de collège sont eux aussi en train de subir une réécriture de dernière minute marquée par la nostalgie d’un hypothétique âge d’or et le simplisme pédagogique camouflé en enseignement scientifiquement programmé, comment l’appelez-vous, « enseignement structuré et explicite » tirant un trait sur au moins 30 ans de recherches et pratiques pédagogiques.
-  
Oui, les enseignants sont écoeurés :
- Les enseignants de primaire sont écoeurés par le mépris dans lequel le ministre les tient en donnant à croire aux familles qu’ils ont cessé d’apprendre à leurs enfants à lire, écrire et compter.
- Les enseignants sont écoeurés par la démagogie érigée en principe politique, démagogie qui consiste à faire croire aux familles que les stages de rattrapage pendant les vacances constituent une réponse pertinente aux difficultés d’apprentissage, que des heures de soutien ajoutées aux 6 heures de classe quotidiennes sont aussi une bonne réponse à la difficulté scolaire et que des programmes simplistes,dangereux mais en apparence rassurants, puisque le complément d’objet second va redevenir ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, un complément d’attribution, même si dans la phrase, on n’attribue rien à personne, constituent une réponse adaptée aux difficultés d’apprentissage.
- Oui, les enseignants sont écoeurés car, dites-le nous, où sont passés les élèves dans tout ça ? Depuis quand n’ont-ils plus besoin de vacances ? Depuis quand peuvent-ils supporter 7 heures ou 8 heures de travail scolaire ? Depuis quand sont-ils des machines à apprendre qu’il suffit d’entraîner ?
 
Oui, les enseignants sont en colère :
- Les enseignants sont en colère quand les opinions, les croyances, les lubies (quel mot convient le mieux) d’un seul homme, fût-il le président de la République, remplacent la réflexion éducative et la concertation avec les professionnels. Je ne rappellerai pas tous les exemples mais le dernier en date est emblématique de la méthode, je veux parler de l’initiative du président de faire parrainer un enfant juif français victime de la Shoah par un élève de CM2. Je ne rentrerai pas dans les détails de cette affaire que tout le monde ici connaît, mais franchement, comment ne pas être affligé par tant de désinvolture et d’improvisation sur un sujet aussi grave ?
- Enfin, les enseignants sont en colère quand les suppressions de postes dans les collèges et les lycées, la multiplication des services partagés, la transformation de postes d’enseignants titulaires en heures supplémentaires font exploser les équipes pédagogiques et réduisent à néant les projets. Dans les établissements du second degré, la rentrée 2008 se traduira par des conditions dégradées, des TPE rémunérés en HSE par exemple, des regroupements d’élèves contre-productifs, une diminution de l’offre d’enseignement. Dans la voie professionnelle, certains recteurs réduisent l’offre de formations de niveau V tout en élargissant significativement l’expérimentation du bac pro en 3 ans, et rejettent ainsi les élèves les plus faibles hors du service public d’éducation. Ceci est inacceptable.
 
Voilà la réalité de la politique ministérielle, elle génère inquiétude, écoeurement et colère. Elle leurre les parents et renvoie la responsabilité de l’échec aux élèves et aux enseignants. Quand renoncerez-vous à l’amateurisme et à la précipitation pour engager enfin un dialogue constructif avec les représentants des personnels de l’éducation et avec les parents ? Il est plus que temps, faute de quoi notre système, le vôtre, celui que vous façonnez en aveugles ira dans le mur.
 
 
INFO +
Qu’est ce que le CSE ? Conseil Supérieur de l’Education
Le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) a été créé par la loi n°89-486 d’orientation sur l’éducation du 10 juillet 1989. Ses missions et son organisation sont précisées par le décret n°90-468 du 7 juin 1990. Il a vocation à rendre des avis consultatifs sur : - les objectifs et le fonctionnement du service public de l’éducation, - les règlements relatifs aux programmes, aux examens, à la délivrance de diplômes et à la scolarité, - les questions techniques intéressant les établissements privés d’enseignement primaire, secondaire et technique, - les questions d’ordre statutaire intéressant les personnels des établissements privés sous contrat, - toutes les questions d’intérêt national concernant l’enseignement ou l’éducation, quel que soit le département ministériel concerné, - toutes les questions dont il est saisi par le ministre de l’Éducation nationale.
La composition du CSE
Le CSE est présidé par le ministre ou par un représentant, nommé par arrêté. Il se compose de 97 membres : - 48 représentent toutes les catégories d’enseignants, - 19, les usagers (parents, étudiants, élèves), - et 30, les collectivités territoriales, les associations périscolaires et les grands intérêts culturels, éducatifs, sociaux et économiques. Ces membres titulaires sont désignés ou élus pour trois ans, leur mandat étant renouvelable. Le CSE est convoqué en séance plénière au moins deux fois par an par le ministre qui fixe l’ordre du jour. En dehors de ces séances, le CSE fonctionne sous la forme d’une section permanente de composée de 49 de ses membres.
 
 
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