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Le SE-Unsa 42 rencontre le cabinet du Ministre en charge de la voie professionnelle et de la réussite éducative.
Article publié le vendredi 29 novembre 2024.
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Ce vendredi 29 novembre, le Ministre délégué à la réussite scolaire et à l'enseignement professionnel, Alexandre Portier, était en visite dans la Loire. 

Ce fut l'occasion pour le SE-Unsa 42 et la FSU 42 de rencontrer son cabinet et de poser sur la table plusieurs sujets. 

En introduction, nous avons rappelé que l'Education Nationale ne peut pas être la variable d'ajustement du budget de la Nation. Supprimer des milliers de postes de professeurs ne peut être qu'inquiétant pour l'avenir de la France. Nous avons aussi voulu dire à quel point la succession des réformes et la valse des ministres arrivant chacun avec leur lots d'effets d'annonces sont exaspérantes et usantes pour les personnels de terrain. 

Voie professionnelle :

Le SE-Unsa 42 et la FSU 42 ont mis en avant la difficile mise en place de la réforme en terminale. Actuellement, est en train de se dessiner dans les établissements le (faux !) choix du parcours en Y en fin de terminale. Ce choix laissé aux élèves s'organise de manière disparate entre les établissements car aucun cadrage n'a été publié. Les enseignants l'organisent bénévolement, sans aucune reconnaissance financière. Aussi, la gratification réservée aux élèves faisant le choix de partir en PFMP ne peut qu'influencer leur choix, même si ces derniers envisagent une poursuite d'étude à l'issue de leur bac, ce qui est de notre point de vue regrettable. 

Il nous semble aussi que les 6 semaines de parcours poursuite d'étude sont trop courtes pour permettre de mettre les élèves dans de bonnes conditions pour réussir leur entrée en BTS sereinement. 

Nous avons aussi insisté sur les épreuves de PSE, placées beaucoup trop tard, en juillet, tandis que les autres épreuves sont elles placées beaucoup trop tôt, en mai. Pour le SE-Unsa 42 et la FSU 42, il semble plus logique que toutes ces épreuves soient regroupées sur le mois de juin pour retrouver de la sérénité et ne pas obliger les enseignants à boucler le programme dès le mois d'avril. 

Enfin, nous avons insisté sur le fait que la carte des formations ne doit pas seulement se construire en lien avec le tissu socio-économique du territoire. Il est absolument primordial que les souhaits et volontés des élèves soient pris en considération. L'offre de formation doit être adéquate à ce que souhaitent les élèves, non pas à ce dont ont besoin les entreprises. 

Pour que toutes ces questions soient étudiées précisément et que les conséquences des choix gouvernementaux soient mesurées, le SE-Unsa 42 et la FSU 42 demandent à ce que des comités de suivi de la mise en place de la réforme se mettent en place au niveau national et académique. 

Nous questionnons aussi le choix de rendre le DNB obligatoire pour la poursuite d'étude en lycée. Ce dernier sera-t-il aussi obligatoire pour se rendre en lycée professionnel ? Le cas échant, va-t-il vider nos salles de classes pour remplir celles des CFA ? 

Pour le SE-Unsa 42 et la FSU 42, ce choix serait dramatique au regard de la ségrégation scolaire et sociale. Nous ne pouvons accepter de trier nos élèves. 

Orientation :

Alors qu'une grande concertation sur l'orientation vient de s'ouvrir (28 novembre), nous remarquons qu'il n'est jamais fait référence explicitement aux enseignants. Le SE-Unsa 42 et la FSU 42 demandent à ce que le point de vue des enseignants soient pris en compte comme avis d'expert. Nous sommes les acteurs de terrain qui prenons part à l'orientation des élèves, il nous semble légitime que nous puissions apporter notre expertise sur le sujet. 

Ecole inclusive :

Le SE-Unsa 42 et la FSU 42 sont profondément attachés à la mise en oeuvre de l'Ecole inclusive. Cependant, nous sommes aussi attentifs à ce qu'elle puisse se réaliser sans souffrance. Nous constatons malheureusement que ce n'est pas le cas aujourd'hui. Nous illustrons notre propos de cas concrets, mais aussi par les 57 situations remontées via les registres "santé et sécurité au travail" de notre département. Il s'avère aussi que seulement sur le territoire ligérien, 250 enfants sont notifiés IME en attente de place. Ils occupent donc des places dans les ULIS qui par cascade ne sont pas disponibles pour les élèves qui en auraient légitimement le droit et patientent donc dans les classes ordinaires. 

Cette situation est catastrophique pour la réussite de l'école inclusive. Elle met en souffrance les élèves, les familles mais aussi les enseignants et AESH qui doivent au quotidien composer dans les salles de classe avec des crises parfois très violentes de ces enfants. Il faut trouver les solutions pour que les enfants notifiés aient accès à ce dont ils ont droit suite à leur notification de la MDPH. Le SE-Unsa 42 et la FSU 42 rappellent que l'école inclusive est co-portée par l'Education nationale, l'ARS et les collectivités territoriales. Il n'est pas question que seule l'Education Nationale doivent trouver les solutions en son sein. 

Nous pointons aussi du doigt la place particulière du premier degré, notamment des écoles maternelles, dans la mise en oeuvre de l'école inclusive. Très souvent, les troubles ou handicap des enfants sont mis en lumière dès les premières années de scolarisation. Se met alors en place le long parcours avant la notification MDPH : consitution des dossiers, demande d'aide, rencontres avec divers personnels de l'Education Nationale ou du médico-social. Pendant ce temps long (parfois très long), les élèves continuent à venir quotidiennement en classe. Il n'est pas rare qu'ils soient en souffrance et aient un comportement inadapté au bon fonctionnement d'une journée de classe. Les enseignants et AESH doivent alors trouver les solutions pour continuer à faire classe dans des situations de violence et de souffrance professionnelles intenses. Le SE-Unsa 42 et la FSU 42 demandent que des moyens supplémentaires soient mis en place pour soutenir ces périodes de transition. 

Mixité scolaire et sociale :

Le SE-Unsa 42 et la FSU 42 profitent de ce temps d'audience pour rappeler que nous sommes fermement attachés à ce que l'argent public finance exclusivement les écoles publiques. Nous présentons au cabinet de Monsieur le Ministre la carte de la répartition des populations au sein des collèges (privés et publics) en fonction de l'IPS (indice de positionnement social) des familles. Il est alors flagrant que les collèges publics concentrent les IPS les plus bas tandis que les collèges privés retiennent les classes sociales les plus favorisées. Une question simple apparait : comment pouvons nous faire pour sortir de cette ségrégation flagrante ?

Enfin, le SE-Unsa 42 et la FSU 42 demandent à ce que la carte de l'éducation prioritaire soit rapidement revue. Sa dernière étude datant de plus de 10 ans, elle est désormais caduque et n'est pas fidèle à nos réalités de terrain. 

EVARS (éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle) :

Monsieur le Ministre a récemment tenu des propos mettant en doute le bien fondé de la mise en oeuvre de l'EVARS dans nos salles de classe. Le SE-Unsa 42 et la FSU 42 rappellent qu'il est important que nos dirigeants mesurent leurs propos. Publiquement, de telles annonces peuvent donner raison à des groupuscules extrémistes (politiques et religieux) qui surfent sur la crainte autour de cet enseignement pour semer la peur dans les communautés éducatives. 

Réglementairement, nous devons tenir ces enseignements car ce sont les programmes. Les propos du Ministre peuvent mettre en danger des enseignants qui pourraient être pris à partie par des parents s'appuyant sur les effets d'annonces de notre Ministère. C'est regrettable. 

 

En conclusion, le SE-Unsa 42 et la FSU 42 soulignent que le champ du Ministre est aussi celui de la réussite scolaire. Nous avons eu du mal à cerner précisément de quoi il s'agissait. De notre point de vue, tous les sujets évoqués lors de cette audience sont des vecteurs de réussite scolaire. L'Ecole inclusive est au service de la réussite de tous, la mixité scolaire et sociale est un fondement de la réussite collective de notre système éducatif. Nous insistons sur le fait qu'il est fondamental que les populations se rencontrent et l'Ecole en est le lieu dédié. La voie professionnelle ne doit pas être au service d'un tri des élèves et il est important de la porter également comme une voie d'excellence. Nous proposons qu'une véritable "Education à l'orientation" puisse voir le jour pour que chaque élève puisse faire des choix d'orientation éclairés, et non pas seulement cantonnés à son milieu socio-culturel. Il est possible d'aller en apprentissage même avec l'obtention du brevet comme il est possible pour un élève en difficulté de réussir une voie professionnelle avec un débouché en BTS. 

Enfin, nous sommes bien des acteurs de l'Education Nationale et non plus de l'Instruction Nationale. La réussite des élèves ne dépend pas seulement de leurs résultats en mathématiques et en français mais aussi dans toutes les autres matières qu'ils cotoient dans leur parcours scolaire, que ce soit de l'EMC à travers des programmes comme EVARS mais aussi les enseignements sportifs, artistiques et culturels, ...

Le SE-Unsa 42 et la FSU 42 resteront particulièrement attentifs aux réponses que Monsieur le Ministre pourra nous apporter.

 
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