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SE-UNSA 31


 Par SE031
 Le  jeudi 7 mars 2024

"Choc des savoirs" : 1ere victoire contre les groupes de niveaux

 

7 mars

Le 7 mars, Nicole Belloubet a réuni les syndicats pour faire le point sur une des mesures du "choc des savoirs" les plus critiquées par la communauté éducative : les groupes de niveaux au collèges.

Une victoire pour le SE-Unsa et l’ensemble des personnels mobilisés : Si l’organisation des enseignements de français et de mathématiques en groupes en 6e et en 5e à la rentrée prochaine est maintenue, la notion de « niveau » disparaît.

Fin des groupes de niveau :
le SE-Unsa satisfait mais exigeant sur la suite !

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L’UNSA Éducation, opposée à cette mesure qui organisait le tri social des élèves, réagit par communiqué de presse

Abandon des groupes de niveaux :
une première victoire contre le tri social des élèves

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Un livre officiel ?

Le manuel labellisé est-il un petit livre rouge pédagogique ?

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13 février

Dans une tribune à « l’Obs », les responsables Unsa demandent à N. Belloubet de ne pas suivre le « choc des savoirs » conçu par le Premier ministre et dénoncent les pénuries de personnels...

La tribune des syndicats de l’Unsa


Pétition Intersyndicale (FSU, Unsa, FO, Sgen-CFDT, CGT Educ. et SUD)

Ensemble nous disons « NON »
au « Choc des savoirs »

Le ministère s’entête à vouloir mettre en place le projet conservateur et passéiste du « choc des savoirs » présenté il y a quelques mois par Gabriel Attal devenu Premier ministre.


Ce projet est néfaste à l’École pour les élèves et pour les personnels. Au lieu d’en guérir les maux, il renonce à les voir et va les accroitre.

À l’appel des organisations syndicales FSU, UNSA, FO, Sgen-CFDT, CGT Educ’Action et Sud, nous nous opposons à ce plan qui :

- trie socialement les élèves en organisant les cours de mathématiques et de français en groupes de niveau, ce qui va immanquablement accentuer les inégalités scolaires ;

- remet en cause le droit égal d’accès à la poursuite d’étude pour tous les élèves, principe fondateur de l’École publique, en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes prépa-seconde en LGT ou LP pour les élèves admis en classe de seconde mais échouant au diplôme national du brevet au lieu de fournir tous les moyens nécessaires pour la réussite des élèves ;

- désorganise les collèges par la réorientation de l’utilisation de la marge, accentuant encore les inégalités, la détérioration des emplois du temps et la réduction ou la suppression d’enseignements disciplinaires, de dédoublements ou d’options ;

- va dégrader considérablement les conditions de travail par la grande insuffisance des postes et la surcharge des classes ;

- remet en cause la liberté pédagogique avec des méthodes, des manuels et des progressions communes imposés ;

- dépossède les enseignant·es de leur expertise professionnelle notamment par l’imposition d’évaluations nationales standardisées à tous les niveaux.

Nous dénonçons les fondements de cette politique au détriment des élèves les plus fragiles et socialement défavorisés.
Nous dénonçons leurs conséquences qui ne feront qu’aggraver les conditions de travail des enseignantes et enseignants, mais aussi de tous les personnels.
Nous dénonçons le risque important de voir apparaître des classes de niveau en collège.

Pour défendre l’École publique, l’accès à une culture commune pour tous les élèves, la liberté pédagogique et les conditions de travail, nous vous demandons l’abandon de ce projet de réforme et un investissement massif pour l’École publique et la réussite de tous les élèves.

Je signe la pétition



5 Décembre 2023

Communiqué du SE-Unsa,
un leurre au parfum de nostalgie

Le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse vient d’adresser un courrier aux personnels dans lequel il annonce des mesures pour l’École à la suite des conclusions de la mission « Exigence des savoirs » qu’il avait diligentée il y a seulement 8 semaines.
Les choix de Gabriel Attal s’appuient également sur les résultats de l’enquête PISA 2022 et des évaluations nationales, instrumentalisés une fois de plus, pour justifier une politique éducative écrite d’avance.
Au-delà de la baisse généralisée à tous les pays, les résultats montrent surtout de lourdes différences selon le milieu social.
Pour le SE-Unsa, avec cette erreur de diagnostic préalable, le ministre ne prend pas la bonne direction pour améliorer le niveau général des élèves.

 
Toutes les mesures sont basées sur la sanction d’un parcours (redoublement/passage dans la classe supérieure conditionné, aménagements horaires) sans que rien d’efficient ne soit proposé pour prévenir la difficulté et soutenir les élèves les plus fragiles.
Considérer que les groupes de niveau ou des cours supplémentaires seront la solution, alors qu’ils vont à rebours de la recherche scientifique qui a déjà démontré leur inefficacité, c’est duper les élèves et leurs familles. C’est aussi mettre à mal le travail sur l’estime de soi des élèves, pourtant essentiel à la réussite scolaire.

 
Le ministre décide également de s’attaquer à la liberté pédagogique des enseignants avec des manuels labellisés et imposés qui ne manqueront pas d’uniformiser l’enseignement là où le choix des méthodes pédagogiques, dans la diversité, permet d’adapter les démarches à chacun des élèves pour les faire réussir.

Le SE-Unsa dénonce des mesures trompeuses aussi bien sur les constats qui les motivent que sur les promesses qui se veulent séduisantes.
Pour réellement lutter contre l’échec scolaire et améliorer le niveau des élèves, il est urgent de cesser de nous mentir. Regretter une École révolue évite sans doute de reconnaître le vrai malaise de l’École aujourd’hui, à savoir le manque cruel de mixité sociale.

 
M. le Ministre, ce leurre est dangereux. Vos annonces pour un « choc des savoirs » renforcent davantage le tri, la sélection et la ségrégation que le niveau des élèves. Cela ne fera qu’aggraver le dualisme scolaire et les clivages dans la société tout entière.


Paris, le 5 décembre 2023


L’analyse et l’avis du SE-Unsa...

Les annonces « choc des savoirs » du ministre Gabriel Attal sont un patchwork de mesures nostalgiques et ségrégatives qui ont toutes le même point commun : la recherche scientifique a montré leur inefficacité !

Groupes de niveau, redoublement, manuels labellisés et obligatoires pour porter LA bonne parole pédagogique et didactique, et aménagement des horaires, toutes ces mesures se heurtent au même écueil : où se trouvent les solutions pour faire réussir les élèves en difficulté et ceux en situation de handicap ?


En effet, toutes les enquêtes internationales et les évaluations nationales organisées par le ministère aboutissent à la même conclusion : les résultats sont moyens parce qu’une partie des élèves réussit très bien alors qu’une autre est en difficulté, généralement les élèves scolarisés en éducation prioritaire et issus de milieux sociaux défavorisés. Le diagnostic du ministre est donc erroné.


Il s’agit bien d’élever le niveau des élèves les plus fragiles, notamment dans des établissements ségrégés.
Ce n’est pas d’une réforme globale du système scolaire dont le pays a besoin mais d’une attention toute particulière à une partie des élèves, que le système actuel ne fait pas suffisamment réussir.