SECTION SE-Unsa de la HAUTE GARONNE - 19 BD SILVIO TRENTIN - 31200 TOULOUSE
Tél. 05 61 14 72 72 - 31@se-unsa.org - Facebook

 
Editos JUIN 20 - Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité
Article publié le mardi 16 juin 2020.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

L’édito de notre info-lettre 34 du 16 juin

Laïcité, la contingence des évidences
60 ans serait le temps du changement ?


Pour clore la sĂ©rie des Ă©ditoriaux qui rappelaient notre devise LibertĂ©EgalitĂ©FraternitĂ©, il faut ajouter la laĂŻcitĂ©.

Ces mots sont pour tous une Ă©vidence. En rĂ©alitĂ©, cette Ă©vidence ne l’est devenue que par l’oubli de sa très lente construction : 

   

- Si la « grande rĂ©volution » de 1789 s’est avancĂ©e sur les deux pieds de libertĂ© et d’égalitĂ©, 60 ans ont Ă©tĂ© nĂ©cessaires pour que la devise rĂ©publicaine prenne sa forme actuelle. Il fallut en effet une nouvelle RĂ©publique (en 1848) pour que la fraternitĂ© complète, et stabilise, le triptyque qui devint alors notre devise. 

   

- 60 ans encore furent nécessaires pour la traduire dans le droit.
Grace Ă  nouveau Ă  la RĂ©publique, des lois dĂ©veloppent la libertĂ© (pour les syndicats, pour la presse, pour les associations…) et l’égalitĂ© (lois « Ferry » sur l’école, impĂ´ts sur le revenu…). Ensuite, la loi du 9 dĂ©cembre 1905 consacre dans le droit, sans en citer le mot, la laĂŻcitĂ© de la RĂ©publique.

Quel meilleur symbole, pour instaurer la fraternitĂ© entre tous que celui d’extraire notre organisation collective d’un dogme rĂ©vĂ©lĂ© et immuable, pour rendre la direction de l’Etat aux seuls citoyens qui le composent.

Cette séparation rend chaque individu égal des autres et le rend libre de ses volontés, elle consacre ainsi la fraternité.

*

Toujours 60 ans plus tard, ceux qui n’ont jamais acceptĂ© et toujours combattu cette sĂ©paration tentent un retour en arrière. Une conjonction de causes permet Ă  cette offensive du « parti clĂ©rical » de rĂ©ussir :

La loi DebrĂ© (du 31 dĂ©c. 1959) crĂ©e une brèche dans le principe rĂ©publicain. Elle instaure un financement public pour des Ă©tablissements privĂ©s (tous les citoyens paient pour des Ă©coles sĂ©parĂ©es et rĂ©servĂ©es Ă  quelques-uns) !

Comme si la RATP avait obligation de financer les compagnies de taxis parisiens. 

   

Ce dĂ©tournement d’argent, inventĂ© en 1960, s’il est adoptĂ© par le parlement, suscite une Ă©norme opposition. Une pĂ©tition recueille près de 11 millions de signatures. Un rassemblement conclut ce recueil de signatures, le 19 juin 1960 Ă  Vincennes, plusieurs centaines de milliers de manifestants font le serment de toujours revendiquer que l’argent public soit pour l’Ecole publique. 

   

- Vendredi, cela fera 60 ans que le « serment de Vincennes  » a Ă©tĂ© prononcĂ©. Nous n’oublions pas que les Ă©vidences peuvent changer, il appartient aux citoyens d’aujourd’hui de modifier les lois qui nous rĂ©gissent aujourd’hui.

Pour le SE-Unsa, l’évidence est qu’il est temps de revenir sur ce dĂ©tournement annuel de plus de 11 milliards d’euros d’argent public. 

   

- Certains, pour garder leurs privilèges, nous reprochent de vouloir rouvrir la guerre scolaire alors que c’est eux qui entravent la république.

60 ans plus tard, l’évidence est qu’il faut revenir à une République laïque prévue par notre constitution.


Franck Calmels,
Secrétaire du SE-Unsa 31


L’édito de notre info-lettre 33 du 9 juin

... FraternitĂ© ?
Baisser la pression, ralentir.


Le titre Ă©tait une Ă©vidence pour qui a lu les Ă©ditoriaux prĂ©cĂ©dents : LibertĂ© et EgalitĂ©. Pourtant, l’édito prĂ©vu ne sera publiĂ© que la semaine prochaine…
Cette semaine, nous souhaitons donner une consigne aux collègues : ralentir !

Il y avait le pilote de course Fangio, le chanteur aux cent mille volts, la publicitĂ© du lapin Duracel, les films avec De Funès… Il y a maintenant la version politique : M. Blanquer.
Il court tous les mĂ©dias, fait des annonces en permanence et rejoue toujours le mĂŞme film : je sais tout, je dĂ©cide tout, tout seul, suivez-moi…

Avec le confinement, le processus s’est emballĂ© et avec la reprise, il accĂ©lère : Il faut rouvrir les Ă©coles, il faut accueillir les enfants prioritaires, il faut accueillir tous les enfants, les collectivitĂ©s doivent aussi accueillir (voir l’article 2S2C), on met toujours des masques, on ne met pas toujours des masques, pas plus de tant d’élèves, pas de limite mais il faut mesurer, on doit faire des groupes qui ne se croisent pas, on peut se croiser, on peut rester en distanciel, on doit ĂŞtre sur l’établissement, on peut aĂ©rer, on ne peut pas ventiler, il faut sauter en l’air sur un pied en tapant des mains…
Et bien sûr, on donne la règle le lendemain pour une application la veille, sans informer ceux qui doivent l’appliquer …

HĂ© ! Oh ! C’est bientĂ´t fini ?
Les enseignants ne sont pas des robots uniformes et connectĂ©s en continu sur la FAQ du ministère et le cerveau du ministre. Ils sont humains, leurs Ă©lèves et les parents aussi… et nous en avons plus qu’assez des « y a qu’a » et « faut qu’on » qui se contredisent chaque jour.

En juin, nous devrions être en train de préparer la fin d’année pour nos élèves et d’organiser les classes pour septembre, avec les nouveaux collègues…
Au lieu de cela, nous perdons notre temps à nous réunir, parfois à nous écharper, tous les quatre matins pour l’organisation des classes et de l’école. Et à recommencer la semaine suivante.

Alors, consigne du SE-Unsa : on ralentit !
On laisse retomber la pression entre collègues, on n’est pas toujours d’accord mais ce n’est pas grave. A la diffĂ©rence de notre ministre, dont on espère le dĂ©part prochain, nous allons continuer Ă  faire notre mĂ©tier pour nos Ă©lèves, plusieurs annĂ©es.

Alors, on garde l’organisation choisie, au mieux avec nos moyens pour nos Ă©lèves. Si notre hiĂ©rarchie a des demandes : elle les Ă©crit. Et nous rĂ©pondrons… quand nous pourrons.

Pour le dire autrement, dans cette pĂ©riode qui dĂ©sorganise les collectifs de travail, fraternisons !
Oui, nous sommes libres et Ă©gaux, restons fraternels.


Franck Calmels,
Secrétaire du SE-Unsa 31


L’édito de notre info-lettre 32 du 3 juin

... Egalité,
Le moyen pour être différent


Les manifestations dans les villes Etats-Uniennes contre les discriminations, la détresse des médecins face à la multiplication des malades qu’il faut pudiquement "trier", le refus général face au nouveau dispositif 2S2C (sorti du chapeau ministériel) mais à la charge des communes...

sont autant d’exemples très diffĂ©rents mais qui luttent pour la mĂŞme idĂ©e : l’égalitĂ©.
Face à la pigmentation de la peau, à la maladie, à l’accès à l’école... nous devons défendre cette idée d’égalité.
Elle s’associe Ă  la libertĂ© et la complète, depuis l’article 1 de la dĂ©claration de 1789 qui nous dĂ©clare " libres ET Ă©gaux " jusqu’à l’article 1 de notre constitution " La France... assure l’égalitĂ© devant la loi ". 

L’égalitĂ© est le prĂ©ambule Ă  toute vie en commun. Elle n’est pas une contrainte qui veut uniformiser les individus comme le dĂ©plorent ceux qui la mĂ©prisent, elle est le moyen d’être diffĂ©rent.
Être une fille ou un garçon, être de telle ou telle couleur, être amoureux de tel ou telle, être athée ou croyant, être végétarien, fan de foot, lecteur de Proust...
Vivre qui nous sommes n’est pas empĂŞchĂ© par l’égalitĂ© de tous, cela en est mĂŞme la condition qui le rend possible : il n’y a que l’égalitĂ© qui permette les diffĂ©rences sans l’oppression.

Nous voyons bien qu’elle n’est pas rĂ©alisĂ©e pleinement dans l’organisation de nos sociĂ©tĂ©s, mais elle doit ĂŞtre apprise et respectĂ©e par tous. C’est encore une fois le premier article du code de l’éducation, qui nous le demande : " Le service public de l’éducation fait acquĂ©rir Ă  tous les Ă©lèves le respect de l’égale dignitĂ© des ĂŞtres humains "

L’égalitĂ© est bien le centre du triptyque rĂ©publicain, et nous devons l’apprendre Ă  nos Ă©lèves.

Franck Calmels,
Secrétaire du SE-Unsa 31


L’édito de notre info-lettre 31 du 27 mai

Liberté,
L’oxymore de la contrainte

Nous reprenons contraint par un cadre sanitaire très strict et chaque école installe une organisation différente de l’établissement d’à côté.

Nous avions hâte de retrouver des élèves vraiment avec nous et ils ne voient que nos masques.
Nous-enseignants voulions choisir tel ou tel élève et nous-parents voulons choisir pour nos enfants.
Nous sommes très satisfaits de ne plus entendre de déclarations de notre ministre et nous attendons toujours des informations ministérielles.
Nous travaillons depuis deux mois de chez nous et nous ne bĂ©nĂ©ficions d’aucune des règles Ă©lĂ©mentaires du tĂ©lĂ©travail. 

Au milieu de ces multiples contradictions, nous n’avons jamais Ă©tĂ© autant contraints et nous n’avons jamais eu autant de libertĂ© pour organiser notre travail, de chez nous ou en retournant Ă  l’école.
C’est bien maintenant que notre " liberté pédagogique " peut se mettre en œuvre. Et nous en sommes les seuls maitres. Allons-y, montrons à tous, notre capacité à travailler pour chaque élève.

Au-delĂ  de la contradiction apparente, c’est bien dans ces contraintes librement consenties, que la libertĂ© s’exprime.
Pas celle qui "opprime" entre "le maitre et le serviteur, entre le fort et le faible" comme le dĂ©nonçait Saint Just dĂ©fendant "la loi qui affranchit ".
Non, 
la libertĂ© entre individus Ă©gaux vivant "en sociĂ©tĂ©" et Ĺ“uvrant pour le bien commun. 

C’est bien celle-là qui est ouvre le triptyque républicain, et que nous devons apprendre à nos élèves.

Franck Calmels,
Secrétaire du SE-Unsa 31

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Concours
 
Baromètre Unsa Éducation
 
Cliquez pour agrandir