Jeudi 30 novembre se tenait le CDEN de rentrée avec le Dasen, le préfet et la représentante du conseil départemental.

 

Notre intervention et les réponses données

L'Unsa Education a rendu hommage à Dominique Bernard et à ses collègues qui se sont interposés face aux terroristes. Elle a insisté sur la nécessité de mettre à jour les DUERP (Document Unique d'Evaluation des Risques Professionnels) pour faire face aux risques d'intrusion et prendre en compte les conséquences que ces assassinats engendrent sur nos métiers. L’Unsa Education a dénoncé aussi la pression institutionnelle qui pèse sur les agents avec des annonces en cascade et un  plan de communication déconnecté du terrain.

En ce qui concerne la carte scolaire, il est évident que les moyens ne sont pas suffisants dans un des départements les plus en difficulté de l’Héxagone. Nous sommes revenus sur la situation dégradée des écoles de Beaucaire pour demander des éléments concrets.

 

Le Dasen a affirmé qu’en ce qui concerne la sécurité des agents,  des mesures d’accompagnement étaient mises en place. D’une part,  les personnels ressources de la RH de proximité peuvent être saisis par n’importe quel agent, en toute confidentialité. D’autre part, un accord va être signé avec la Procureure de Nîmes pour mettre en place un protocole qui permettra un traitement sous 48H des situations complexes. Cet accord devrait s’étendre aussi sur Alès avec l’arrivée du nouveau sous-préfet.

Le Dasen est aussi revenu sur la carte scolaire. Pour lui, ce n’est pas un problème de postes que connaît le département, mais plutôt un manque de ressources humaines.

Le préfet a souhaité affirmer sa détermination vis-à-vis des valeurs de la laïcité et  de la sécurité. Il est conscient des problématiques d’insécurité autres que le terrorisme et s’est rendu sur le terrain pour visiter de nombreux établissements scolaires. Le sous-préfet a reconnu que les conditions de travail et d’apprentissage dans les «écoles e Beaucaire étaient indignes mais que cependant deux écoles seraient rénovées sur 3 années : Guarrigues Planes qui a été inaugurée en septembre et l’école nationale dont la 3^ème tranche fonctionnelle va être versée prochainement. Par ailleurs, le Dasen a ajouté que les 17 écoles de Beaucaire étaient entrées dans le projet « notre Ecole faisons là ensemble » qui permettra une dotation en matériel informatique.

La représentante du conseil départemental a tenu à rajouter que des mesures concrètes seront prises pour sécuriser les collèges (vidéo-protection sur le parvis intérieur et le parking des agents), mais que les établissements scolaires ne devaient pas être transformés pour autant en prison.

Sur le sujet de la sectorisation d’Alès, qui concernerait les collèges de St Jean du Gard, Anduze et Saint Hyppolite du Fort, il  a été annoncé que ce projet serait repoussé à septembre 2025, le temps de faire les travaux,  concerter les parents d’élèves et travailler sur la problématique de la mixité.

 

Point sur la carte scolaire

Un des points positifs de ce CDEN a été que le Dasen a souhaité faire une présentation des évolutions du Gard depuis 2013, ce qui a permis d’avoir une photographie des écoles et des collèges du département, ainsi qu’un bilan chiffré.

 

En ce qui concerne les écoles du Gard

Bilan chiffré

Le Dasen a souhaité présenté les grandes tendances.

Le Gard regroupe 537 écoles de 1 à 21 classes, et plus de 3800 enseignants dans 13 circonscriptions.

Le nombre moyen d’élèves par classe est de  25 et IPS de 100 en moyenne

Depuis 2013 : le département a perdu 3650 élèves  et gagné 258 ETP (équivalent temps plein). Pour le Dasen, le Gard ne manque pas de moyens,  par contre il y a des problématiques de ressources dans certains endroits.

Attention parmi les ETP sont aussi comptabilisé les postes qui ne sont pas devant élèves (Rased, CPC …) mais la baisse démographique a eu un effet positif sur le nombre d’élèves par classe qui a baissé.

 

Présentation de la rentrée 2023

Depuis la rentrée 2017 on a pu constater une accélération de la baisse des effectifs du premier degré mais cette baisse s’est atténuée à la rentrée 2023.

Le bilan est de 31 ouvertures et 58 fermetures de classes, sachant que la dotation académique était négative avec un retrait de 8 postes.

Le dédoublement est effectif dans 77 écoles (35 en REP et 42 REP+) et concerne  3899 élèves dans 8 communes.

Toutes les classes hors Education Prioritaire, soit 457, sont en mesure de proposer un plafonnement à 24 en GS, CP et CE1.

Les résultats des dernières évaluations nationales en CP, CE1 et 6^ème, qui placent le département un peu en dessous des moyennes nationales, sont assez satisfaisants car on ne note  pas non plus un gros écart compte tenu des résultats que l’on pourrait attendre avec des IPS plutôt faibles. 

En ce qui concerne le remplacement, depuis 2021 des efforts ont été faits dans ce domaine et ont permis d’améliorer la situation pour retrouver un taux de remplacement à 12,17% du socle d’emploi dédié aux remplacements.

 

En ce qui concerne les collèges du Gard

Pour la rentrée 2023, les effectifs sont en baisse de 411 élèves et cette baisse devrait se poursuivre au regard de la baisse des effectifs du premier degré. La moyenne est de 26 élèves par classe.

 

Les résultats aux différents  diplômes (brevet des collèges avec 87,5 % de réussite, bac général avec 96,2 %, bac professionnel avec 81,2%  et bac technologique avec 92%) sont très proches des moyennes nationales.

Par contre, le département oriente plus après la troisième vers la voie professionnelle que vers la voie générale.

 

L’enveloppe devoirs faits représente 24 661 H pour le Gard, dont 34%pour les collèges en Education prioritaire

Deux points importants sont été soulevés par le Dasen : l’augmentation de l’absentéisme en collège et des conseils de discipline  depuis 2019 avec  58% d’exclusion définitives.

 

 

Ecole Inclusive (attention les chiffres nous ont été données pour les établissements public+privé)

On note une montée des notifications avec 2981 élèves en situation de handicap dans le premier degré et  2599 dans le second degré. Des dispositifs ULIS sont ouverts dans  58 écoles,  43 collèges et 8 lycées.

Le nombre d’AESH est de 1681 (chiffre stable depuis 2017).

Le Gard compte 54 PIAL. L’expérimentation des PAS ne devrait concerner à la rentrée 2024 qu’un seul dispositif dans le département.

L’UNSA Education a indiqué qu’il fallait espérer que le dispositif des PAS n’engendrerait pas des GEVA-SCO dont les demandes en aide humaine seraient éliminées, comme c’est déjà le cas dans d’autres départements, où le dispositif est expérimenté.

 

Autres informations

Les élèves allophones ou EANA sont répartis dans 25 UPE2A dans le 1^er degré et 11 dans le 2^nd degré, pour plus de 800  élèves  concernés.

218 élèves  ukrainiens ont été  accueillis dans le Gard

L’instruction en famille a fait l’objet de  808 demandes dont  508 ont été acceptées par le Dasen qui se dit être dans la possibilité d’assurer 100% des contrôles.

Les trois motifs de ces demandes sont les suivants : des pratiques pédagogiques qui ne sont pas assez adaptées, des problèmes de rapport à l’école (harcèlement, phobie scolaire)  ou un conflit avec un enseignant.

 

L’avis de l’Unsa Education

Le bilan chiffré présenté permet de faire un point de situation mais il n’est pas une analyse de la configuration du département et de ses besoins. Dans le premier degré, le rapport fait entre la baisse du nombre d’élèves et la hausse des postes reste quantitatif car tous les moyens ne sont pas mis face aux élèves. Dans le second degré, la perspective de fonctionner à moyens constants en vue d’une baisse démographique annoncée ne doit pas faire perdre de vue la nécessité de maintenir une certaine mixité, surtout avec l’augmentation de la scolarisation en privé. Enfin, le sujet de l’Ecole inclusive mérite d’être approfondi car un fossé se creuse entre l’augmentation des notifications et la stagnation des personnels AESH  et des places dans les dispositifs.

Participez à notre enquête sur la carte scolaire pour la rentrée 2024 : ICI