Élisabeth
Borne s’est exprimée le vendredi 17 janvier sur son projet pour
l’École. Concernant le collège, la ministre a présenté une version
affaiblie du Choc des savoirs. Un recul appréciable mais qui reste
insuffisant.
Groupes au collège : maintien en 6e et en 5e, abandon en 4e et en 3e
Les groupes de besoins en français et en mathématiques en 6e et 5e constituent la mesure la plus contestée du Choc des savoirs.
Le SE-Unsa s’est opposé dès le début à cette organisation délétère des
enseignements qui n’a d’autre effet que d’accroître les inégalités entre
les élèves et vient donc en contradiction avec les valeurs de l’École
républicaine dont l’ambition est la réussite de tous les élèves.
Alors que la mise en œuvre des groupes a été chaotique dans les établissements, alors que le Conseil d’État, saisi par le SE-Unsa, a annulé le texte de la réforme, Anne Genetet avait prévu de déployer les groupes de besoins en 4e et 3e à la rentrée 2025, sur une partie du volume horaire de français et de mathématiques. Élisabeth Borne y renonce mais maintient les groupes en en 6e et 5e, alors même que le dispositif n’a pas été évalué.
Alors que la mise en œuvre des groupes a été chaotique dans les établissements, alors que le Conseil d’État, saisi par le SE-Unsa, a annulé le texte de la réforme, Anne Genetet avait prévu de déployer les groupes de besoins en 4e et 3e à la rentrée 2025, sur une partie du volume horaire de français et de mathématiques. Élisabeth Borne y renonce mais maintient les groupes en en 6e et 5e, alors même que le dispositif n’a pas été évalué.
DNB : le diplĂ´me se transforme mais ne deviendra pas obligatoire pour le passage en 2de
La transformation du diplôme national du brevet était l’autre bouleversement prévu au collège. L’examen de fin de 3e
va connaître d’importants changements pour sa session 2026 : le
contrôle continu, qui comptait pour moitié de la note finale, ne sera
dĂ©sormais pris en compte qu’à hauteur de 40 % et ne sera plus soumis Ă
l’acquisition des compétences du socle commun, mais calculé sur la base
des moyennes de toutes les disciplines ; les notes de l’épreuve
terminale compteront, elles, pour 60 % de la note finale.
En
revanche, il ne sera plus obligatoire d’être lauréat du DNB pour
accéder au lycée à partir de la session 2027 : la ministre abandonne ce
projet qui aurait totalement modifié la philosophie du brevet, lui qui
n’a jamais eu vocation à devenir le baccalauréat du collège.
Classes de prépa-seconde : un maintien qui n’a plus aucun sens
Les
classes de préparation à la seconde, expérimentées avec peu de succès
cette année à raison d’une classe par département, étaient à l’origine
destinées à accueillir les élèves volontaires qui n’auraient pas obtenu
le DNB et n’auraient donc pu accéder au lycée.
Non seulement l’existence de ces classes de redoublement déguisé creuse encore davantage les inégalités entre les élèves, mais l’annonce de la fin du conditionnement du passage en 2de à l’obtention du DNB la rend inutile et incompréhensible. À qui seront donc désormais destinées ces classes et quels élèves souhaiteront s’y inscrire ?
Non seulement l’existence de ces classes de redoublement déguisé creuse encore davantage les inégalités entre les élèves, mais l’annonce de la fin du conditionnement du passage en 2de à l’obtention du DNB la rend inutile et incompréhensible. À qui seront donc désormais destinées ces classes et quels élèves souhaiteront s’y inscrire ?
L’avis du SE-Unsa
Les
annonces de la ministre pour le collège illustrent à merveille la
philosophie du « en mĂŞme temps » chère au prĂ©sident de la RĂ©publique :
le ministère souhaite maintenir coûte que coûte un Choc des savoirs mal
ficelé et qui s’oppose à l’École de la République, tout en actant son
abandon partiel. Pour le SE-Unsa, c’est encore insuffisant : il faut
redonner au collège ses moyens et son autonomie, conditions nĂ©cessaires Ă
la mise en œuvre de dispositifs intelligents pour faire réussir tous
les élèves, sans les trier ni les opposer.
Le DNB doit être le reflet et l’expression des compétences du socle commun et ne doit pas devenir un examen anxiogène et décorrélé des apprentissages. Enfin, les classes de prépa-seconde perdent le peu d’intérêt qu’elles pouvaient avoir et n’ont donc plus lieu d’être.
Le SE-Unsa continue de demander la suppression de toutes les mesures du Choc des savoirs et un changement de politique éducative.
Le DNB doit être le reflet et l’expression des compétences du socle commun et ne doit pas devenir un examen anxiogène et décorrélé des apprentissages. Enfin, les classes de prépa-seconde perdent le peu d’intérêt qu’elles pouvaient avoir et n’ont donc plus lieu d’être.
Le SE-Unsa continue de demander la suppression de toutes les mesures du Choc des savoirs et un changement de politique éducative.