Article publié le mardi 23 avril 2024.
La
mise en place des groupes au collèges en français et en mathĂ©matiques Ă
partir de la rentrée 2024 est rendue possible par l’arrêté et la note
de service du 15 mars 2024. Si le SE-Unsa a pu, grâce à la mobilisation
collective (pétition, grève…), faire disparaître la référence au niveau
des élèves pour constituer les groupes, l’organisation en groupe
demeure.
Des groupes… pour quoi faire ?
Le Premier ministre et père des dispositifs Choc des savoirs,
rĂ©pète Ă l’envi « groupes, groupes, groupes » comme un mantra qui
résoudra tous les problèmes. Pour être précis, il parle toujours de
groupes de niveau, comme s’il n’avait pas lu ses propres textes
réglementaires !
Le
SE-Unsa l’a dit et répété, il est contre les groupes de niveau comme
annoncé initialement par le ministre d’alors et se félicite d’avoir fait
reculer le gouvernement (lire
nos articles).
Cependant, l’organisation des groupes en collège, dorénavant organisés
en faisant confiance à l’expertise des enseignants, ne peut s’envisager
qu’avec un projet pédagogique, du temps de concertation et des moyens.
Or, il n’y a pas de moyens, sauf pour quelques rares collèges, pas de
temps de concertation et un projet pédagogique global absent. Pour le
SE-Unsa, la base de l’organisation des cours de français et de
mathématiques ne doit pas être le groupe mais la classe de référence,
avec la possibilité de faire des groupes sur des temps réduits et avec
une organisation totalement libre, comme c’est actuellement le cas en
utilisant la marge d’autonomie des collèges. Cependant, si la ministre
estime qu’il faut faire davantage de groupes en français et en
mathématiques, le SE-Unsa l’invite à augmenter la marge d’autonomie afin
de ne pas supprimer des groupes dans d’autres disciplines, des
dispositifs pédagogiques innovants ou des options. C’est à cette seule
condition que les résultats des élèves pourraient progresser sans
dégrader les conditions de travail des enseignants. Pourtant, c’est ce
qui arrivera inévitablement avec les moyens à disposition des
établissements et l’organisation en groupes de M. Attal.
Un recours devant le Conseil d’État
Avec
sa fédération l’Unsa Éducation, le SE-Unsa a donc décidé de saisir le
Conseil d’État en référé afin de lui demander de suspendre l’exécution
de l’arrêté qui prévoit la limitation de l’enseignement en classe de
référence à 10 semaines par an et d’annuler par voie de conséquence la
note de service sur le Choc des savoirs. Si le Conseil d’État
admet la condition d’urgence, une décision du juge des référés du
Conseil d’État devrait intervenir dans les jours à venir
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa continue de se mobiliser contre les groupes tels qu’envisagés
par le gouvernement afin de permettre aux équipes de s’organiser en
fonction des besoins de leurs élèves et sans dégrader leur
disponibilité, gage d’un accompagnement réussi des élèves. C’est le sens
du recours et de référé suspension déposés par le SE-Unsa avec sa
fédération l’Unsa Éducation.
Par
ailleurs, le SE-Unsa appelle Ă une mobilisation nationale avec des
rassemblements dans tous les territoires, le samedi 25 mai, pour dire
non au Choc des savoirs avec l’ensemble de la communauté éducative, personnels, parents et tous les citoyens qui savent ce projet néfaste pour l’École