Le SE-Unsa pose des propositions et des échéances sur le bureau de la ministre
Article publié le mardi 26 mars 2024.
Reçu
cette semaine par la ministre N. Belloubet, le SE-Unsa ne s’est pas
limité à dépeindre la réalité des besoins et des urgences de l’École,
ses personnels et ses élèves, il a présenté à la ministre ses demandes
et ses propositions sur plusieurs sujets.
Au
programme : urgence de mesures sur le recrutement et l’École inclusive,
urgence de réponses pour les professeurs de technologie et les groupes
au collège, urgence de revirement sur la formation et le budget.
*** Recrutement et formation : inverser la vapeur ***
Le SE-Unsa a redit à la ministre la nécessité de ne plus attendre pour revoir la place des concours 1er et 2d
degré. Il est urgent de les positionner à bac +3, suivi d’une formation
de 2 ans en alternance et rĂ©munĂ©rĂ©e, afin de permettre un recrutement Ă
niveau master.
Depuis plusieurs années, de nombreux postes offerts aux concours ne sont pas pourvus.
L’exigence
de 5 ans d’études non rémunérées avant l’année de stage a été un
facteur majeur dans l’aggravation de cette désaffection.
Pour le SE-Unsa, le constat est connu, la solution bac +3 a été partagée, alors l’attente n’est plus de mise !
La
ministre a également dû réentendre que la formation continue qui
concerne l’ensemble des personnels enseignants, CPE et PsyEN ne peut
s’envisager sous une logique comptable visant à réduire les heures
d’absence devant élèves. Cette stratégie installée par G. Attal est en
train de détruire la formation continue. Les formateurs se
dĂ©sinvestissent lĂ©gitimement et les personnels ne participeront pas Ă
des formations qui ne respectent ni leur temps de vacances ni leur temps
de repos en soirée, des temps déjà trop consacrés au travail
individuel. La pétition du SE-Unsa du mois de décembre Oui à la formation continue, mais pas n’importe quand avait recueilli près de 45 000 signatures, preuve que le sujet est sensible dans la profession.
Il
est temps de repenser le droit Ă une formation continue choisie,
facteur de développement professionnel. Il s’agit là aussi d’un
investissement indispensable pour l’École publique.
***Techno, groupe au collège, Ecole inclusive : sortir des impasses ***
Le SE-Unsa a profité de cette
rencontre pour interpeller la ministre sur les conséquences importantes
de la suppression de la technologie en classe de 6e Ă la
rentrée 2023. Si les premiers effets se sont faits sentir dès cette
rentrée, ils vont s’aggraver à la rentrée prochaine avec de nombreux
compléments de service et des mesures de carte scolaire.
Le
SE-Unsa a demandé à la ministre de se pencher sérieusement sur les
solutions à trouver localement pour éviter de dégrader les conditions de
travail des professeurs de technologie.
Concernant le Choc des savoirs,
le SE-Unsa a rappelé à la ministre son opposition à l’ensemble des
mesures et notamment aux groupes de français et de mathématiques, tout
en saluant la disparition de la notion de niveau pour organiser ces
groupes. Cette notion ne peut cacher l’idéologie politique macronienne
que le SE-Unsa refuse.
Parmi les exigences du SE-Unsa :
Au sujet de
l’inclusion, le SE-Unsa a rappelé à la ministre la grande souffrance des
personnels, particulièrement du premier degré, dans une École qui se
dit inclusive alors qu’elle n’en a pas les moyens.
Il
y a urgence Ă travailler sur des solutions visant Ă disposer de
personnels spécifiques pour soutenir les enseignants dans leur classe.
Enfin,
le SE-Unsa a demandé à la ministre de passer des consignes aux recteurs
et rectrices pour que le financement des tenues uniformes ne soit pas
pris sur le budget du dispositif Notre École faisons-la ensemble (Nefle) car le port de l’uniforme n’est ni un dispositif pédagogique ni à l’initiative des équipes pédagogiques.
Le
SE-Unsa rappelle que le port de l’uniforme ne résoudra pas la question
du bien-être à l’école comme il n’améliorera pas les résultats des
élèves.
- autoriser la souplesse dans l’organisation des groupes pour la
rentrée 2024 : il est impératif de faciliter l’organisation des collèges
sans trop dégrader les conditions d’exercice des enseignants ;
- ne pas Ă©tendre ce dispositif aux classes de 4e et de 3e Ă la
rentrée 2025 : il est essentiel qu’un bilan soit partagé à l’issue de la
prochaine année scolaire avant toute décision d’extension.
Au sujet de l’inclusion, le SE-Unsa a
rappelé à la ministre la grande souffrance des personnels,
particulièrement du premier degré, dans une École qui se dit inclusive
alors qu’elle n’en a pas les moyens.
Il
y a urgence Ă travailler sur des solutions visant Ă disposer de
personnels spécifiques pour soutenir les enseignants dans leur classe.
Enfin,
le SE-Unsa a demandé à la ministre de passer des consignes aux recteurs
et rectrices pour que le financement des tenues uniformes ne soit pas
pris sur le budget du dispositif Notre École faisons-la ensemble (Nefle) car le port de l’uniforme n’est ni un dispositif pédagogique ni à l’initiative des équipes pédagogiques.
Le
SE-Unsa rappelle que le port de l’uniforme ne résoudra pas la question
du bien-être à l’école comme il n’améliorera pas les résultats des
élèves.
*** Budget : changer de cap ***
Le SE-Unsa a évoqué devant la ministre
ses fortes préoccupations budgétaires. Comment la ministre va-t-elle
envisager de financer, sur les fonds de réserve, les postes
supplémentaires créés par G. Attal en décembre ? Comment va-t-elle
absorber 700 millions de moins ? La ministre n’a pu répondre à ces
interrogations...
L’occasion
aussi de dénoncer la sous-consommation d’usage, depuis plusieurs années,
de la masse salariale en raison des difficultés à recruter les
personnels.
Le
SE-Unsa a Ă©galement dĂ©plorĂ© les perspectives d’austĂ©ritĂ© budgĂ©taire Ă
venir avec l’annonce de 20 milliards de moins sur le budget de l’État en
2025. Compte tenu des besoins en matière de revalorisation pour tous et
de moyens pour l’École, c’est un autre cap qu’il faut prendre !
Enfin, le SE-Unsa a questionné l’avenir des mesures Pacte
pour l’année 2026. La ministre a répondu par un resserrement sur le
remplacement de courte durée (RCD) pour la fin de l’année scolaire. Elle
a également indiqué que pour la rentrée 2025, elle n’envisageait pas de
mesure de diminution. Les arbitrages sur la rĂ©partition ne sont quant Ă
eux pas établis…
Le SE-Unsa a réaffirmé auprès de la ministre son opposition à une année blanche en matière salariale !
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa souhaite poursuivre ses points réguliers avec la ministre car
il est indispensable d’alerter, dĂ©montrer et proposer, sans attendre, lĂ
où les décisions doivent être prises.
Si
le dialogue semble installé sereinement, il va falloir désormais que
l’écoute serve concrètement. Voilà des mois que l’Éducation nationale
défraie la chronique, alors que paradoxalement rien ne s’améliore dans
le quotidien des Ă©coles et des Ă©tablissements. Il est temps que cela
cesse, la ministre semble l’avoir bien entendu lors des échanges avec le
SE-Unsa.