Vendredi 15 mars 2024, l’École publique a commémoré la loi sur l’interdiction de port des signes et tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse.
Pour le SE-Unsa, cette loi a fait montre de son utilité. Cependant, les
défis contemporains au sujet de la laïcité n’étant pas moindres, il est
essentiel de continuer Ă dĂ©fendre et faire vivre ce principe, vecteur Ă
la fois de paix sociale au sein de notre République et d’un exercice
éclairé de la citoyenneté.
Retour sur la loi de 2004
Fin
2003, à la suite d’une série d’entretiens des différents acteurs autour
des difficultés rencontrées dans les établissements scolaires depuis
l’affaire des foulards de Creil en 1989, la commission Stasi rend
son rapport dans lequel figurent une vingtaine de préconisations pour
réaffirmer le principe de laïcité en France. Une loi spécifique à la
laïcité est alors nécessaire afin de permettre à l’École d’être
effectivement un lieu de neutralité pour les élèves.
Le
15 mars 2004, à l’issue de longs débats, la loi sur les signes et
tenues religieux ostensibles est votée à une large majorité. Les
résultats de son application, précisée par une circulaire le 18 mai
2004, sont indéniables : le nombre de situations problématiques diminue
rapidement et un apaisement du climat scolaire des établissements s’en
suit, notamment grâce au dialogue avec les élèves et leurs familles
ainsi qu’ à un discours de fermeté indispensable.
Malgré les difficultés actuelles, faire vivre la laïcité au quotidien
Malgré
ce bilan incontestablement positif, les jeunes générations sont de
moins en moins sensibles à l’importance du principe de laïcité et plus
attachées à l’affirmation de principes d’identités individuelles et
culturelles. Les abayas en ont été un exemple et le ministère a choisi
de rédiger une note de service afin de faire face aux tentatives
fondamentalistes.
Par ailleurs,
les équipes éducatives font face aujourd’hui, au quotidien, à de plus en
plus de contestations de leurs enseignements. Comprendre que le
principe de laïcité et la neutralité de l’espace scolaire sont des
moyens de garantir les libertés fondamentales attachées à notre
République - liberté de conscience, liberté de culte, liberté
d’expression - n’est plus une évidence. L’instrumentalisation politique
du principe de laïcité et son appropriation par la droite et plus
récemment par l’extrême droite à des fins politiques ainsi que sa remise
en cause par des mouvances islamistes radicales et fréristes ont
contribué à fragiliser l’appropriation de ce principe. Désormais, des
élèves et leurs parents remettent ouvertement en cause le principe et
n’hésitent plus à contester le contenu même des enseignements.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa, la formation des personnels, de l’Éducation nationale mais
aussi de tous ceux qui interviennent sur les temps périscolaires est une
priorité afin de continuer à promouvoir et conforter le principe sans
céder aux intimidations ou menaces. Cela nécessite des déclarations
d’intentions médiatiques et de mettre en œuvre effectivement et
concrètement les moyens nécessaires pour atteindre ces objectifs.
L’enquête Laïcité : tous formés, tous égaux ? du
SE-Unsa permettra de dresser un état des lieux et de porter auprès du
ministère les besoins des personnels quel que soit leur champ d’exercice
professionnel.