Le 8 mars célèbre la Journée internationale des droits des femmes.
Elle a pour but de mettre en avant la lutte pour les droits des femmes,
et notamment pour la fin des inégalités par rapport aux hommes. Pour le
SE-Unsa, la récente inscription dans la Constitution de la liberté des
femmes Ă recourir Ă une interruption volontaire de grossesse (IVG) ne
doit pas faire oublier que d’autres droits sont encore à défendre, et de
nombreuses inégalités à éradiquer, y compris en France et au sein même
de l’Éducation nationale.
État des lieux dans l’Éducation nationale
Alors
que les grilles de rémunération sont les mêmes pour les personnels
titulaires, quel que soit leur genre, cette égalité affichée cache en
réalité des écarts de rémunération importants.
En
effet, les postes avec davantage de responsabilité sont moins féminisés
que les corps des agents qui les occupent. Or, ces postes
s’accompagnent également d’une meilleure rémunération. De même, les
hommes accèdent davantage aux heures supplémentaires ou aux missions
rémunérées au travers des indemnités pour missions particulières (IMP).
Les
temps partiels sont, Ă une Ă©crasante majoritĂ©, l’affaire des femmes. LĂ
encore, ce choix a des incidences sur la rémunération des personnels.
De plus, les femmes sont souvent soumises Ă une double peine, puisque
leur déroulé de carrière est parfois impacté par l’incompatibilité (qui
n’a pourtant pas lieu d’être) de certains postes à profil ou à exigences
particulières avec l’exercice de missions à temps partiel.
Enfin,
les missions d’AESH sont occupées quasi exclusivement par des femmes.
Ces personnels subissent des temps incomplets, ce qui induit une
situation de précarité pour des dizaines de milliers de femmes dans
l’Éducation nationale.
Revendications du SE-Unsa
Lors
de son dernier congrès, à Toulouse en mars 2022, le SE-Unsa a confirmé
ses valeurs et ses ambitions pour une société humaniste, laïque, ouverte
et européenne grâce à une École durable, équitable et solidaire. Parmi
les revendications de son projet syndical, certaines sont plus
spécifiques aux droits des femmes :
- La disparition des inégalités de
rémunération, principalement issues des inégalités de carrière, entre
les femmes et les hommes est indispensable. Le SE-Unsa agit pour
évaluer, prévenir et traiter les écarts de rémunération entre les femmes
et les hommes. Pour cela, la répartition genrée des heures
supplémentaires et des indemnités pour missions particulières (IMP) doit
être présentée dans les instances compétentes. Tous les personnels du 1er comme du 2d
degré doivent pouvoir percevoir des heures supplémentaires pour tout
travail supplémentaire effectué. Enfin, il est indispensable de mettre
fin aux temps incomplets imposés par l’employeur.
- L’Observatoire des rémunérations et du bien-être,
installé en 2021, doit notamment prendre en compte dans ses
observations l’objectif d’égalité femme-homme et prévenir toute forme de
discrimination.
- Le SE-Unsa est attaché au respect de la proportionnalité genrée des promotions au regard de la structure des plages d’appel.
- La retraite dans la Fonction publique
doit prendre en compte les problématiques liées aux inégalités
femmes-hommes et mettre en place des mécanismes de façon à réduire les
Ă©carts existants.
- Le SE-Unsa demande la mise Ă
disposition de locaux décents sur le lieu de travail ou à proximité pour
les mères d’enfants en bas-âge qui souhaitent poursuivre l’allaitement
de leur enfant en tirant leur lait.
- Au sein de son organisation syndicale, le SE-Unsa veille à faciliter et à accompagner l’engagement des militants, et notamment celui des femmes.
L’avis du SE-Unsa
Un Plan national d’action pour l’égalité professionnelle
entre les femmes et hommes a été mis en place dans l’Éducation
nationale entre 2021 et 2023, mais avec de faibles avancées. Un nouveau
plan est en cours de rédaction pour les années 2024 à 2026, et le
SE-Unsa participe activement aux travaux associés. Cependant, il reste
beaucoup de travail afin de passer d’une égalité de droit des personnels
à une égalité de fait.
Le
SE-Unsa défend le droit de chacun à disposer librement de son corps.
L’inscription de l’IVG dans la Constitution est un symbole fort et
positif. Mais de nombreux droits sont encore à défendre et à conquérir
pour les femmes, y compris dans l’Éducation nationale. Le SE-Unsa prend
toute sa place pour œuvrer quotidiennement à l’égalité entre les femmes
et les hommes.