Les
rencontres avec les ministres s’enchaînent mais ne se ressemblent pas…
Seulement 4 semaines après avoir rencontré sa prédécesseuse, le SE-Unsa a
été reçu ce lundi 12 février par Nicole Belloubet au sein d’une
délégation Unsa Éducation.
Si
le SE-Unsa a pu largement prendre note de la détermination, voire même
de l’obstination du président de la République quant à sa feuille de
route pour l’éducation de la jeunesse française, il compte a minima sur
une stabilité de la nouvelle locataire de la rue de Grenelle pour la
convaincre de l’inadéquation entre les réalités et les urgences de
l’École et le Choc des savoirs,
les effets nĂ©fastes dĂ©jĂ en marche de ce plan et les « vraies »
priorités à considérer telles l’attractivité, l’École inclusive et la
mixité sociale et scolaire.
L’École a besoin d’un choc de stabilité
Cette
première rencontre avec la nouvelle ministre a inévitablement été
l’occasion de poser comme préalable à tout dialogue et à toute entrée
dans les dossiers la nécessité de rassurer tous les personnels et
apaiser le climat Ă deux niveaux.
Pour le SE-Unsa, la ministre
doit d’abord incarner la confiance et le soutien en l’École publique et
laïque. Les personnels ont en effet besoin de se sentir considérés dans
leurs missions complexes et essentielles. Ils doivent pouvoir compter
sur une ministre qui cherche à connaître et comprendre leurs réalités de
métier au quotidien.
Pour le SE-Unsa, la ministre
doit ensuite aussi incarner une stabilité et une force dans son pilotage
du système éducatif. Les enjeux de l’École et l’urgence à résoudre ses
difficultés doivent pouvoir compter sur sa capacité à entendre, mesurer
et décider dans l’intérêt des élèves et des personnels. Il s’agira entre
autres de convaincre un chef de l’État et un Premier ministre de
revenir sur les mesures du Choc des savoirs et du Pacte
ou encore sur la volonté de généralisation de la tenue uniforme et du
SNU. Ces mesures, au-delà de desservir les élèves et les personnels,
représentent un coût colossal en matière de postes ou de finances, des
moyens dont l’École aurait bien besoin ailleurs !
L’École nécessite que l’on ne se trompe pas de priorités
Le
SE-Unsa a fait entendre à la ministre qu’il était encore temps de
redonner une direction plus appropriée à l’École, en quittant
l’itinéraire des lubies pour choisir celui des réalités. L’École, ses
élèves et ses personnels auraient beaucoup à gagner si les moyens
dégagés pour la politique éducative depuis 2017 étaient redistribués en
faveur d’une revalorisation salariale pour tous, sans condition et sans
distinction.
L’École aurait également beaucoup à gagner si ces moyens étaient réorientés en faveur d’un accompagnement à l’entrée dans le métier plus tôt et plus long, en faveur d’une prise en charge de la difficulté scolaire par les personnels de Rased et en faveur d’une prise en charge médico-sociale d’élèves de plus en plus nombreux à être en rupture et en souffrance avec une inclusion totale.
L’École aurait également beaucoup à gagner si ces moyens étaient réorientés en faveur d’un accompagnement à l’entrée dans le métier plus tôt et plus long, en faveur d’une prise en charge de la difficulté scolaire par les personnels de Rased et en faveur d’une prise en charge médico-sociale d’élèves de plus en plus nombreux à être en rupture et en souffrance avec une inclusion totale.
Au-delĂ
de redéfinir les priorités de l’École sur la feuille de route que la
ministre a reçue de l’Élysée à sa nomination, le SE-Unsa a rappelé
l’urgence de répondre à ces priorités. L’agenda social doit être
reprogrammé au plus vite quant aux questions d’École inclusive, de Pacte, de formation initiale et de harcèlement.
Les
secousses médiatiques et les avancées mises en pause doivent cesser,
place au courage politique et considération à ceux qui font l’École
chaque jour !