Après
3 années de fonctionnement, la Ciivise* a rendu son rapport le 17
novembre. La commission y propose 82 recommandations qui concernent
principalement la justice, la santé et l’éducation.
Co-présidée
par Édouard Durand et Nathalie Mathieu, la Ciivise a récolté 30 000
témoignages d’adultes ayant été victimes de violences sexuelles dans
leur enfance. Cette parole libérée a permis à la commission d’écrire un
rapport de plus de 700 pages ainsi qu’une synthèse d’une trentaine de
pages.
L’École est
directement concernée par les préconisations, 160 000 enfants étant
victimes de violences sexuelles par an, ce qui représente 1 à 3 enfants
par classe. Dans la prĂ©conisation n° 80, il est demandĂ© que les cours
d’éducation à la vie sexuelle et affective soient effectivement donnés
afin que la question de l’inceste soit traitée en classe. De plus, la
Ciivise demande à ce que tous les personnels travaillant auprès des
enfants soient formés au repérage des enfants victimes de violences
sexuelles.
Deux des
préconisations phares en matière de justice sont la demande
d’imprescriptibilité des violences sexuelles commises contre les enfants
ainsi que la perte de l’autorité parentale dès lors que le parent est
reconnu coupable.
La
commission, qui devait prendre fin après la remise de ce rapport,
espère néanmoins poursuivre le travail entamé car il est loin d’être
terminé. Les victimes ont toujours besoin d’être écoutées et
accompagnées.
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa considère qu’il est primordial que les pouvoirs publics
prennent sérieusement en compte les préconisations portées par la
Ciivise. L’inceste est un problème de santé publique qui abîme
profondément la société dans tous les milieux.
La
formation de tous les personnels d’éducation devra permettre aux
enfants victimes de se sentir soutenus par les adultes qu’ils côtoient
au cours de leur scolarité.
Enfin,
le CSP** qui a auditionné le SE-Unsa devra proposer un programme
d’éducation à la vie affective et sexuelle incluant la question des
violences sexuelles et plus précisément de l’inceste.
* Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants
** Conseil supérieur des programmes