Jeudi
19 octobre, le SE-Unsa a été reçu par Gabriel Attal pour porter à la
connaissance du ministre les priorités qui doivent être celles de
l’École aujourd’hui.
Dès
la rentrée, le ministre avait ouvert un cycle de concertation pour
permettre au métier de restaurer une attractivité, aujourd’hui en berne.
Attractivité
et parcours professionnels, budget et démographie, ont donc occupé une
partie des dĂ©bats car Ă ce jour les orientations prises vont Ă
l’encontre d’une amélioration de l’image du métier, que ce soit pour
ceux qui voudraient y entrer ou pour ceux qui l’exercent déjà .
Budget : la baisse démographique doit bénéficier à la qualité éducative
Le
SE-Unsa a réaffirmé au ministre sa ferme opposition aux suppressions de
postes prévue dans le Projet de loi de finances 2024. Il a également
réitéré sa demande d’une loi de programmation pluriannuelle pour l’École
afin de se donner les moyens de poursuivre l’augmentation du budget de
l’École dans les années à venir.
Le ministre a indiqué être défavorable à une loi de programmation.
Pour
le SE-Unsa, la baisse dĂ©mographique du nombre d’élèves dans les annĂ©es Ă
venir doit permettre de renforcer les moyens de l’École, insuffisants
aujourd’hui pour dépasser les maux de l’École. Le SE-Unsa a dit au
ministre combien il Ă©tait essentiel de « saisir cette opportunitĂ© » non
pas pour rĂ©duire les moyens de l’École mais au contraire les renforcer Ă
cette occasion.
Attractivité : les choix ministériels doivent mesurer le poids de leurs conséquences
Le
SE-Unsa a rappelé au ministre que le dossier de la revalorisation
salariale n’était pas clos et qu’il serait très préjudiciable de ne pas
donner de visibilitĂ© au plus vite sur les points qu’il reste Ă
travailler.
Ă€ ce sujet, le SE-Unsa a
dénoncé les nouvelles modalités envisagées pour accéder à la classe
exceptionnelle, totalement Ă rebours des attentes que le ministre a
lui-même créées.
Le SE-Unsa
refuse en effet un passage Ă la classe exceptionnelle qui ne reposerait
sur aucun critère objectif et ne serait fondé que sur une appréciation
du supérieur hiérarchique. D’autres modalités qui, elles, sont plus
transparentes et équitables sont possibles, tel le recours à un barème
prenant en compte les missions et fonctions particulières ou encore la
mise en place d’un rendez-vous de carrière. Le SE-Unsa a fait plusieurs
propositions.
Le
SE-Unsa a également demandé au ministre de mettre en application sa
volonté affichée de développer la mobilité à l’international en
permettant plus facilement l’obtention des détachements (presque 300
postes AEFE n’ont pas été pourvus cette année). Les demandes des
personnels du 1er degré et du 2d degré doivent être traitées équitablement. Si les demandes de détachement sont accordées pour les personnels du 2d degré dès lors qu’elles parviennent avant le 31 mars, cela n’est nullement aussi évident pour les personnels du 1er
degré qui dépendent nécessairement de l’accord des Dasen et ce, quelle
que soit la date. Enfin, on constate un grand déséquilibre entre les
territoires. Certains Dasen tiennent des positions dogmatiques et
refusent systématiquement toute demande de détachement. Opposer un tel
refus ne peut que démotiver !
Pour
le SE-Unsa, le ministère doit aussi permettre à ses agents d’aller
jusqu’au bout de leur carrière, en fonction de leurs capacités, pour
certains diminuées car le métier use. Chacun doit avoir la possibilité
de partir en retraite progressive, comme le prévoient les textes. Pour
cela, il faudrait avoir provisionné les moyens pour compenser leurs
temps partiels. Les 2 500 postes, que le ministre envisage de supprimer,
auraient permis de remplir les conditions pour un départ progressif de
nombre d’agents.
Enfin,
l’institution doit offrir aux élèves des conditions d’apprentissages
dignes et permettre aux personnels d’exercer dans des conditions tout
aussi décentes. Le SE-Unsa a à nouveau alerté le ministre sur la
situation de la Guyane et de Mayotte. À l’heure où est interrogée la
priorité de rénovation du bâti scolaire, il y a une priorité des
priorités à faire pour ces deux territoires.