Dans
un rapport intitulĂ© « Saisine de l’État pour un choc de
dĂ©centralisation » ValĂ©rie PĂ©cresse, prĂ©sidente de la rĂ©gion
ĂŽle-de-France, s’appuie sur la loi dite « 3DS » (diffĂ©renciation,
décentralisation, déconcentration, simplification) pour demander la
transformation des lycées professionnels en Établissements publics
locaux sous pilotage de la région Île-de-France.
Le vieux serpent de mer de la
régionalisation des lycées professionnels, voulu par beaucoup de
présidents de région, réapparait en Île-de-France. Alors même que cette
région a fermé à cette rentrée pas moins de 6 lycées professionnels et
que des milliers de jeunes de Créteil et Versailles n’ont pas de
solution d’affectation dans la voie professionnelle pour des raisons
structurelles, la présidente de Région Valérie Pécresse s’appuie sur la
réforme de la voie professionnelle voulue par le président Macron pour
aller encore plus loin. Elle demande donc une tutelle unique régionale
des 200 lycées professionnels franciliens. Cette réforme des lycées
professionnels comprendrait :
- la régionalisation du recrutement, de
la gestion et de la formation des personnels de l’éducation selon des
modalités équivalentes aux transferts des personnels TOS et DDE de
2004 ;
- un pilotage complet de l’évolution de
la carte des formations professionnelles initiales sur les capacités
d’accueil des différentes filières ;
- une décentralisation des règles de gouvernance des lycées professionnels, qui ne relèveront plus du Code de l’éducation mais du pouvoir réglementaire local.
Selon elle, ces
établissements auraient une forte autonomie en matière d’affectation des
personnels y compris enseignants, par exemple en permettant une liberté
de recrutement du chef d’établissement via la création de
contrats de mission. La RĂ©gion pourrait confier aux proviseurs davantage
de marges de manœuvre sur l’allocation et l’utilisation des moyens
budgétaires, l’organisation pédagogique et les dispositifs
d’accompagnement des élèves. Elle considère que la mise en place des bureaux des entreprises serait plus efficace à l’échelle d’une région.
Le
SE-Unsa rappelle son attachement à une éducation à caractère national
et non régional calquée sur le modèle allemand. L’idée du recrutement
local ne ferait qu’accentuer les inégalités entre les territoires et les
Ă©tablissements.
Le
SE-Unsa appelle tous les conseils d’administration des lycées
professionnels d’Île-de-France à écrire à Madame la Présidente de Région
pour refuser son projet et Ă lui rappeler ses devoirs en lui demandant
des locaux permettant d’accueillir l’ensemble des élèves souhaitant
accéder à la voie professionnelle.