Le plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire,
présenté par la première ministre et le ministre de l’Éducation
nationale et de la Jeunesse ce mercredi 27 septembre, Ă©tait attendu
après la multiplication des drames et des souffrances subies par les
victimes du harcèlement et leurs familles. Toute la communauté éducative
ressort meurtrie par chacun de ces drames.
Le plan s’appuie sur la poursuite et le renforcement du dispositif pHARe,
ce qui, pour le SE-Unsa, va dans le bon sens. Il faudra cependant, en
premier lieu, rassurer les personnels actuellement engagés, ou se
projetant, sur les responsabilités relatives au dispositif, ainsi que
sur la relation aux familles qui est parfois très tendue.
Le
plan dĂ©veloppe aussi de nouvelles mesures, dont la prise de hauteur, Ă
ce stade, semble propice Ă une baisse du nombre de situations de
harcèlement. L’École ne peut pas, ne doit pas « faire » toute seule,
alors que ces situations trouvent souvent leur origine ou leur
développement en dehors de ses murs. Ce plan n’aboutira qu’avec une
implication de l’ensemble de la société. Le soutien de tous les acteurs
sera primordial.
Pour le SE-Unsa, la place
centrale de la prévention reflète la volonté de cette prise de hauteur
indispensable pour cesser de ne faire que panser des plaies. Le
questionnaire adressé aux élèves peut être un outil intéressant pour
détecter au plus tôt les signaux faibles, surtout s’il est anonymisé,
pour libérer les réponses, et à condition qu’il soit réalisé au niveau
de la classe. En clair, des mots pour guérir les maux et pas seulement
des sanctions. Le travail sur l’empathie, parce qu’il a fait ses preuves
à l’étranger est une bonne entrée en matière en maternelle. Pour le
SE-Unsa, la quantification des heures de classe et la modification des
programmes ne sont pas nécessaires. Il s’agit d’outiller les personnels.
Le
niveau interministériel de ce plan, notamment grâce à un travail plus
étroit avec la police et la justice pour que chaque responsabilité soit
bien assumée par les professions compétentes, devra soulager la tâche et
sécuriser les personnels de l’École.
Pour le
SE-Unsa, ce plan ne pourra pas réussir, notamment sur l’indispensable
volet de la prévention, si le nombre de personnels, psychologues de
l’Éducation nationale, conseillers principaux d’éducation, assistants
d’éducation, infirmiers… reste aussi insuffisant et si les missions de
ces personnels continuent d’être dévoyées.
Enfin,
la communication ministĂ©rielle autour du plan ne devra pas chercher Ă
simplifier la complexité des situations de harcèlement.
Paris, le 27 septembre 2023
Élisabeth Allain-Moreno
Secrétaire générale du SE-Unsa
06 29 37 17 83
Secrétaire générale du SE-Unsa
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Attachée de presse
Brigitte Biardoux
06 26 53 17 84
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