Après deux années de recueil de témoignages (27 000), la Ciivise* a voulu montrer dans son dossier sorti fin septembre l’importance
cruciale du soutien social qui doit être apporté aux victimes de
violences sexuelles dans leur enfance. De la qualité de ce soutien
dépendent la santé et la sécurité des enfants au moment de leur enfance
bien sûr, mais aussi tout au long de leur vie.
La Ciivise doit rendre ses conclusions fin novembre mais elle avait déjà remis un précédent rapport fin
mars 2022 dans lequel elle faisait part de conclusions intermédiaires.
Elle proposait 20 préconisations, que ce soit en matière de repérage, de
protection, de traitement judicaire, de prévention, de formation ou
encore de soin.
Au
moment où les victimes se sont adressées à la Ciivise, les faits avaient
déjà été révélés. Elles avaient en moyenne 44 ans lorsqu’elles ont
témoigné et un même besoin d’être entendues.
Face à ces témoignages, la Ciivise conclut : Une
politique publique de soutien social, c’est d’abord une politique
publique qui lutte contre le déni – en apportant aux 5,5 millions
d’adultes ayant été victimes de violences sexuelles dans leur enfance un
soutien qu’ils ont rarement eu ; c’est aussi une politique publique qui
lutte contre le déni en assurant aux enfants victimes aujourd’hui la
protection dont ils ont besoin.
Afin
que les victimes soient accompagnées au mieux, un plan de formation
pour tous les professionnels en lien avec les enfants doit ĂŞtre mis en
place pour qu’ils soient en mesure d’entendre la parole des victimes et
de mettre en place un protocole de protection de tous les enfants oĂą
qu’ils vivent. Plusieurs leviers sont proposés : les mettre en lieux
sûrs, déposer plainte envers l’agresseur et mettre en place des soins
spécialisés en psychotraumatisme.
Savoir
que 160 000 enfants sont victimes d’inceste chaque année est
insupportable. Le SE-Unsa ne peut que soutenir l’action de la Ciivise et
insister sur l’absolue nécessité de former tous les personnels en lien
avec les plus jeunes. La protection de tous les enfants est aussi
inhérente au rôle de l’École.
Signez la pétition pour que la Ciivise puisse continuer à fonctionner.
*Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants