L’augmentation
du budget de l’Éducation nationale prévue en 2024 avec 3,9 milliards
d’euros est une augmentation importante d’un point de vue nominal.
Pourtant, avec ce budget, le ministère ne se donne pas les moyens d’une
politique éducative ambitieuse et adaptée aux défis de notre système
Ă©ducatif.
Aucune perspective pour les personnels en 2024
D’une part, l’augmentation finance, pour ainsi dire, uniquement des mesures qui sont entrées en vigueur en 2023 (socle, Pacte, augmentation du point d’indice en juillet 2023, augmentation des rémunérations des AESH).
Si
le ministère revendique une augmentation de 11%, il doit cumuler 3
exercices budgétaires, 2022, 2023 et 2024, et il méconnaît l’inflation :
5,2 % en 2022 et 4,9 % en 2023.
Le
budget 2024 n’offre donc aucune perspective concrète de poursuite de la
revalorisation pourtant indispensable. Le ministre pointe les milieux
de carrière comme cible pour poursuivre les revalorisation, pourtant la
présentation de ce budget n’indique aucune enveloppe qui y soit dédiée.
Encore des suppressions de postes
D’autre part, le ministère fait des
Ă©conomies et supprime 2 500 postes. Certes, cela intervient dans un
contexte de baisse démographique des élèves et de difficulté à pourvoir
les postes existants, mais il faut se souvenir que le gouvernement
Macron, dans un contexte d’augmentation de la démographie, supprimait
déjà des postes.
Pour
tenter de masquer une politique d’austérité budgétaire en matière
d’emplois, la stratégie est d’annoncer que la baisse démographique
aurait pu se traduire par la suppression de 5 000 postes.
Il
faut Ă©galement mettre cette mesure en regard des 2 700 postes non
pourvus lors des concours 2023. En actant cette suppression, cela résout
presque la question des postes non pourvus et remet pour ainsi dire les
compteurs à zéro pour 2024.
L’avis du SE-Unsa
Par ces choix budgétaires, le
ministère ignore, gomme les besoins réels en personnels qui sont
particulièrement importants : les difficultés des remplacements dans le 1er comme dans le 2d
degré, le manque d’enseignants spécialisés et de personnels éducatifs.
Poursuivre la revalorisation des personnels et investir pour améliorer
les conditions de travail dégradées ne sont pas les options retenues. Le
SE-Unsa le déplore.
Au
lieu de profiter d’un contexte favorable, le ministère fait donc le
choix de ne pas utiliser les moyens budgétaires au bénéfice des
fondamentaux (poursuite de la revalorisation des personnels, allègement
des effectifs de classes, amélioration des conditions d’exercice,
formation des personnels…). Il préfère au contraire utiliser le budget
de l’État pour développer l’accessoire, le périphérique, via des dispositifs comme le Pacte ou le SNU.
Le
SE-Unsa dénonce ces mauvais choix qui vont à l’encontre d’un regain
d’attractivité de nos métiers et de l’intérêt de notre système éducatif.