En
cette rentrée 2023, l’UNSS a modifié les modalités de prise de licence
2023-2024, afin, selon elle, de « permettre une meilleure sĂ©curisation »
des licenciés. Devant les nombreuses réactions des établissements quant
aux difficultés générées par cette nouveauté, la direction nationale a
décidé d’y renoncer. Pour le SE-Unsa, ce rétropédalage était
indispensable. Si la sécurité des élèves est une priorité, elle doit
reposer avant tout sur le dialogue avec celles et ceux qui ont la
connaissance et la compétence du terrain : les enseignants d’EPS.
Un alourdissement des tâches administratives
La
direction de l’UNSS a souhaité rendre obligatoire la saisie de
l’adresse électronique des parents des élèves licenciés lors des
opérations des enregistrements des licences sur le logiciel OPUSS par
les animateurs des AS. En cas d’absence de courriel, la prise de licence
ne pouvait donc être validée, ce qui mettait en difficulté les
enseignants d’EPS et les élèves désireux de s’inscrire à l’AS. Cette
nouveauté visait une information des parents et une possibilité pour ces
derniers d’accéder à la fiche de la licence de leur enfant, afin d’en
modifier certains éléments (photo, adresse de l’élève…). Les parents
d’élèves devaient également valider trois éléments obligatoires : le
droit à l’image, la condition d’utilisation des données, l’assurance et
le règlement.
Un facteur d’inégalité
Outre
la charge de travail supplémentaire que cela aurait généré pour les
enseignants d’EPS, qui devaient recueillir les adresses électroniques et
être mis à contribution pour effectuer des relances auprès des parents
d’élèves, cette nouvelle exigence imposait Ă ces derniers d’avoir accès Ă
Internet, condition sine qua non de l’inscription de leur enfant Ă
l’AS. Les familles aux revenus les plus modestes, pour qui l’achat d’une
licence peut déjà constituer un frein, n’en seraient que plus
découragées. Au moment où le ministre, président de l’UNSS, met l’accent
sur la pratique physique et sportive des jeunes, l’UNSS, déjà menacée
par des dispositifs qui lui font concurrence, ne peut se permettre le
risque de perdre de futurs licenciés.
Un manque de confiance qui dérange
Enfin,
cette décision a été source d’incompréhension pour les enseignants
d’EPS. Quel manque de confiance de la direction nationale à leur égard !
Pourtant si le nombre de licences a pu retrouver une certaine
croissance après la crise sanitaire, c’est bien grâce au travail de fond
des animateurs et animatrices des AS. Consciencieux et respectueux des
règles de sécurité, ils méritent la confiance de la fédération ! Il en
va de l’avenir du sport scolaire déjà bien trop fragilisé par
l’externalisation de l’offre sportive.
Pour
le SE-Unsa, l’abandon des nouvelles modalités de prise de licence est
une décision logique et attendue. Le SE-Unsa a toujours agi pour un
sport scolaire accessible Ă tous, respectueux de ses usagers et de ses
animateurs. L’exigence de sécurité est légitime et partagée, mais elle
ne doit pas se traduire par des contraintes incohérentes et des
inégalités. Le SE-Unsa restera vigilant afin que de telles décisions ne
viennent plus entraver le sport scolaire.