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Le rapport de France Stratégie ressuscite Bourdieu
Article publié le jeudi 14 septembre 2023.
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France StratĂ©gie, organe dĂ©pendant de Matignon, a publiĂ© un rapport montrant le rĂ´le de l’origine sociale, du genre et de l’ascendance migratoire sur les parcours Ă©ducatifs des Ă©lèves, de la petite enfance Ă  l’entrĂ©e dans le supĂ©rieur. Si nous n’y apprenons rien de ce que nous connaissions dĂ©jĂ  sur la mĂ©canique inĂ©galitaire de notre système Ă©ducatif et son dĂ©terminisme inhĂ©rent, ce rapport nous donne cependant des arguments, si cela Ă©tait nĂ©cessaire, pour demander encore des comptes au gouvernement sur la politique publique qu’il met en Ĺ“uvre. 
 
 
Le poids de l’origine sociale
 
Dans son rapport paru dĂ©but septembre, France StratĂ©gie dĂ©voile qu’entre le genre, l’ascendance migratoire et l’origine sociale, c’est cette dernière qui pèse le plus sur les trajectoires des Ă©lèves. Cela place la France parmi les pays les moins performants de l’OCDE. Dès l’entrĂ©e Ă  l’école, les diffĂ©rences entre Ă©lèves, suivant les milieux dont ils sont issus, existent et mĂŞme si la maternelle est bĂ©nĂ©fique aux enfants issus des familles les plus dĂ©favorisĂ©es, elle peine Ă  endiguer des inĂ©galitĂ©s qui ne cessent de croĂ®tre tout au long de la scolaritĂ©. 
 
 
L’ascenceur en panne 
 
Les inĂ©galitĂ©s dues Ă  l’origine sociale jouent sur le parcours des Ă©lèves Ă  diffĂ©rents niveaux : les Ă©lèves issus des milieux dĂ©favorisĂ©s font des Ă©tudes moins longues, choisissent des cursus dĂ©bouchant sur des emplois moins rĂ©munĂ©rateurs ou moins « prestigieux » et avant cela, ont plus de risques de redoubler que les Ă©lèves d’origine favorisĂ©e. L’ascendance migratoire joue Ă©galement un rĂ´le sur la scolaritĂ© des Ă©lèves : les enfants de deux parents immigrĂ©s sont plus nombreux en SEGPA et sortent plus souvent non diplĂ´mĂ©s du système scolaire que les enfants sans ascendance migratoire. 
 
 
L’inégalités des genres
 
Le genre reste le deuxième facteur d’inĂ©galitĂ©s mais il a une influence paradoxale. En effet, mĂŞme si les filles sortent plus diplĂ´mĂ©es que les garçons, elles s’orientent moins vers les filières considĂ©rĂ©es comme prestigieuses et sĂ©lectives. Les choix d’orientation qui s’opèrent sont dus, d’après le rapport, Ă  un long processus de construction qui commence dès la petite enfance. 
 
 
L’avis du SE-Unsa 
 
Ce rapport ne nous apprend malheureusement rien de nouveau mais il met en relief des problèmes systĂ©miques que le SE-Unsa n’a cessĂ©, et continue de dĂ©noncer. Le manque de mixitĂ©, la ghettoĂŻsation de certains Ă©tablissements, la disparition des RASED, les effectifs trop importants (Ă  l’exception des classes dĂ©doublĂ©es), la non rĂ©vision de la carte de l’éducation prioritaire sont autant de facteurs qui font que la France ne parvient pas, via son système Ă©ducatif, Ă  rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s. Le dĂ©voilement des IPS* l’an dernier a Ă©galement montrĂ© le poids de l’enseignement privĂ© dans le sĂ©paratisme.
 
Les politiques Ă©ducatives mises en place depuis 2017 ne vont pas dans le bon sens. Ă€ bas bruit au commencement mais de façon criante aujourd’hui, des injustices insupportables se sont installĂ©es. Elles risquent, Ă  terme, d’impacter le climat social ; les Ă©meutes qui ont eu lieu en juin n’en Ă©tant qu’un stigmate.
La dĂ©ploration ne suffit plus et ne rĂ©sout rien. MĂŞme si l’École ne peut pas tout, le SE-Unsa considère que si on lui en donne les moyens, elle peut Ă©largir les perspectives d’avenir de chaque Ă©lève qu’elle scolarise et ainsi donner la possibilitĂ© Ă  chacun de construire un parcours au plus près de ses aspirations. C’est sa mission première. 
 
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