Retraite progressive enfin possible, mais...
Article publié le vendredi 8 septembre 2023.
Depuis le 1er septembre
2023, les fonctionnaires peuvent demander à bénéficier du dispositif de
retraite progressive comme cela était déjà possible dans le privé ou
pour les agents non titulaires de la Fonction publique. Mais la crise
d’attractivité de nos métiers et la pénurie de personnels qui en découle
pourraient être un frein pour accéder à ce dispositif dans l’Éducation
nationale.
Une réelle avancée pour les personnels
La retraite progressive est une réelle
avancée en termes d’aménagement des fins de carrière. Et cela d’autant
plus dans le contexte de recul de l’âge de départ à 64 ans. Il
s’agissait d’une revendication portée depuis de nombreuses années par le
SE-Unsa et par son union l’Unsa.
Le
principe de la retraite progressive est le suivant : l’agent travaille Ă
temps partiel et en plus de sa rémunération à temps partiel, il
bénéficie d’une partie de sa pension (au prorata de la quotité non
travaillée).
Par exemple, une collègue qui
travaillera à 75 % sera rémunérée à 75 % et bénéficiera en plus de 25 %
de ses droits Ă pension acquis au moment de la demande.
C’est
donc un dispositif avantageux financièrement qui permet de lever le
pied en fin de carrière tout en minimisant la perte financière due au
travail Ă temps partiel.
Des freins possibles dans l’Éducation nationale
Le principal frein que rencontreront les collègues intéressés par
le dispositif sera celui de l’octroi du temps partiel. En effet, dans le
contexte actuel de pénurie de personnels, il est déjà difficile
d’obtenir un temps partiel dans de nombreuses académies
(l’administration n’ayant pas les moyens humains pour compléter les
fractions de poste libérées et organiser le service).
Par
ailleurs, les nouveaux besoins n’ayant pas été anticipés dans le cadre
de la préparation du budget 2023, il ne semble pas avoir été prévu de
réouvrir les possibilités d’octroi de temps partiels malgré les nouveaux
textes.
Ainsi, seuls les collègues ayant obtenu
antérieurement un temps partiel dans le cadre habituel pourraient
demander à percevoir la pension partielle, puisque le complément des
fractions de postes libérées a déjà été prévu pour eux et pourrait donc
ĂŞtre reconduit.
Comment bénéficier de la retraite progressive ?
Il
faut être à deux ans au plus de l’âge de départ à la retraite des
catégories sédentaires (y compris pour les anciens instituteurs) et
totaliser au minimum 150 trimestres d’assurance.
Il faut Ă©galement travailler Ă temps partiel (entre 50 % et 90 %).
Il
n’y a pas une procédure unique et spécifique pour demander la retraite
progressive. D’un côté, il faut demander et obtenir un temps partiel de
son employeur, et d’un autre, il faut demander la liquidation partielle
de sa pension auprès du service des retraites de l’État.
L’avis du SE-Unsa
La retraite progressive répond à nos mandats sur l’aménagement des
fins de carrières et aux attentes de nombreux collègues usés
physiquement ou psychologiquement par leur métier.
Pour
le SE-Unsa il ne serait pas acceptable que les enseignants, CPE et
PsyEN ne puissent pas accéder à ce dispositif au même titre que les
personnels des autres ministères. Nous n’accepterons pas d’être traités
une nouvelle fois comme des sous fonctionnaires. Les droits doivent ĂŞtre
les mĂŞmes pour tous.
Le SE-Unsa s’engage pour les
droits des personnels et agit à tous les niveaux avec sa fédération
Unsa-Éducation et l’Unsa Fonction publique pour que ce dispositif
devienne réellement accessible le plus rapidement possible dans notre
ministère.
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