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RentrĂ©e 2023 : quelle place pour l’EPS après les annonces prĂ©sidentielles rĂ©ductrices ?
Article publié le vendredi 8 septembre 2023.
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Le prĂ©sident Macron s’est rĂ©cemment beaucoup exprimĂ© sur l’École, dont il a fait son « domaine rĂ©servĂ© ». Il a abordĂ© de nombreux sujets, parmi lesquels l’activitĂ© physique et sportive de nos Ă©lèves, qu’il entend bien accroĂ®tre et dĂ©velopper Ă  coup de mesures radicales. Des annonces qui font la part belle au sport au dĂ©triment de l’EPS, encore une fois nĂ©gligĂ©e et mĂ©prisĂ©e. 
 
 
Ă€ moins d’un an des Jeux olympiques et paralympiques, Emmanuel Macron veut faire de la France une « nation sportive », dont les fondations se trouvent Ă  l’École. La sĂ©dentaritĂ© constatĂ©e particulièrement chez les jeunes suscite l’inquiĂ©tude du prĂ©sident, qui a dĂ©cidĂ© d’y remĂ©dier en multipliant annonces et dĂ©clarations, sans tenir compte des spĂ©cificitĂ©s de l’EPS et de l’expertise des enseignants.
 
 
Renforcement des dispositifs 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école et 2 h de sport en plus au collège
 
Étendues Ă  l’ensemble du territoire Ă  la rentrĂ©e 2022, les 30 minutes d’APQ peinent Ă  se dĂ©velopper dans encore 15 % des Ă©coles, selon la ministre des Sports. Un chiffre qui ne dit pas les difficultĂ©s rencontrĂ©es par les enseignants dans les 85 % des Ă©coles censĂ©es avoir mis en place le dispositif depuis un an.
Quant aux 2 h de sport en plus au collège, on se souvient que le prĂ©dĂ©cesseur de Gabriel Attal avait annoncĂ© leur gĂ©nĂ©ralisation en janvier dernier, avant de limiter l’expĂ©rimentation Ă  700 collèges Ă  la rentrĂ©e 2023, soit 10 % des collèges du territoire.
 
Le SE-Unsa reste convaincu que les 30 minutes d’APQ ne peuvent se substituer à un temps de formation plus important des PE en EPS, qui leur permettrait de se réapproprier la discipline et de l’enseigner dans de meilleures conditions, sans qu’il soit question de la confier à des acteurs du monde du sport. Le ministère doit redonner toute sa place à l’Usep qui propose depuis longtemps une offre adaptée à l’école et mise en œuvre par des enseignants.

Le SE-Unsa répète que les 2 h de sport en plus au collège, qui ne s’adressent pas à tous les élèves, ne réduiront pas les inégalités d’accès aux équipements sportifs. Ce dispositif représente une externalisation des compétences des enseignants d’EPS, et une concurrence avec l’UNSS, porteuse d’un sport scolaire inclusif, mixte et égalitaire, et animé par les enseignants d’EPS, garants d’une cohérence pédagogique. La rémunération par le Pacte des PEPS engagés dans le dispositif des 2 heures est un détournement de la revalorisation inconditionnelle attendue par les enseignants qui s’investissent souvent au-delà de leur temps de service au sein de l’association sportive. Le dispositif risque de remettre en cause cet investissement en augmentant encore le temps de travail des enseignants d’EPS, déjà très conséquent.
 
 
Les 5 000 terrains Génération 2024
 
Le prĂ©sident a engagĂ© 300 millions d’euros sur 3 ans (dont un tiers de la somme dès 2024) dĂ©volus Ă  « des infrastructures associĂ©es Ă  des projets pĂ©dagogiques ».
3 000 de ces « terrains » seront en fait des Ă©quipements sportifs lĂ©gers qui ne permettront qu’un nombre limitĂ© d’activitĂ©s, et ne rĂ©soudront pas la pĂ©nurie d’infrastructures et l’insalubritĂ© dont souffrent certaines. Seuls 500 gymnases ou piscines se verront construits ou rĂ©novĂ©s au cours des trois prochaines annĂ©es.
 
Le SE-Unsa continue de réclamer de nouvelles infrastructures pour un accès de tous les élèves à la pratique physique et sportive, mais aussi un véritable plan de rénovation des infrastructures existantes accompagné de moyens, respectueuse des contraintes écologiques et en concertation avec les enseignants d’EPS.
 
 
Tests d’aptitude physique pour les élèves de 6e
 
E. Macron souhaite mieux Ă©valuer l’évolution de la condition physique des jeunes avec la mise en place de tests d’aptitude physique en 6e, visant Ă  faire connaĂ®tre les possibilitĂ©s d’activitĂ©s sportives de proximitĂ© adaptĂ©es Ă  chacun et qui seront menĂ©s selon des modalitĂ©s discutĂ©es avec la communautĂ© mĂ©dicale et les enseignants d’EPS.
 
Pour le SE-Unsa, des tests d’aptitude physique n’ont pas leur place en cours d’EPS qui, faut-il le rappeler au président, est une discipline à part entière, avec son programme et ses exigences. Un enseignant d’EPS n’a pas vocation à se substituer à un médecin scolaire.
Une fois encore, l’obsession de l’évaluation et du chiffre du président de la République prend le pas sur l’exigence de qualité qui est au cœur des préoccupations de tout enseignant. Les enseignants d’EPS ont le souci de la pratique physique et sportive de tous leurs élèves, quel que soit leur âge, ainsi que de leur santé, comme précisé dans les programmes.
 
 
25 000 places en « sport Ă©tude »
 
Enfin, le chef de l’État souhaite accroĂ®tre progressivement et massivement le nombre de places en sport Ă©tude, pour passer de 10 000 Ă  25 000 places, afin d’accompagner les futurs sportifs de haut niveau d’ici 2026.
 
Le SE-Unsa rappelle que les sections sportives (qui ont depuis longtemps remplacĂ© le terme « sport Ă©tude ») sont animĂ©es par des enseignants d’EPS qui doivent avoir les moyens de s’y consacrer. Les mesures annoncĂ©es et la multiplication des tâches ne doivent pas compromettre leur investissement. Afin de se tourner vers ces sections, les Ă©lèves doivent dĂ©velopper leur appĂ©tence pour la pratique physique et sportive auprès de leurs enseignants et au sein de l’école dès le primaire et tout au long de la scolaritĂ©. Les dispositifs visant Ă  externaliser cette pratique n’ont qu’un caractère facultatif et n’intĂ©resseront que les Ă©lèves dĂ©jĂ  aguerris Ă  l’activitĂ© physique et sportive.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Le SE-Unsa dénonce l’empilement de dispositifs inégalitaires et éloignés de l’École, ainsi que les annonces qui ne tiennent pas compte de la réalité du terrain et ne valorisent pas les enseignants.
L’éducation physique est sportive est une discipline d’enseignement, elle ne doit pas être confondue avec le sport à des fins opportunistes, motivées par les Jeux olympiques et paralympiques de 2024. L’héritage des Jeux n’existera qu’avec l’implication des enseignants, professeurs des écoles comme professeurs d’EPS, auxquels il est nécessaire de redonner respect et confiance dans une institution qui les ignore depuis trop longtemps.
Le SE-Unsa veillera à ce que les enseignants trouvent leur place dans une politique éducative trop éloignée de leurs préoccupations et qui ne tient compte ni de leurs compétences, ni de leur implication auprès de leurs élèves.
 
 
 
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