Article publié le mercredi 30 août 2023.
Les
stages en entreprises, donneront désormais lieu à une "gratification".
Cette mesure d’un montant de 450 millions concernera dès la rentrée 2023
les 620 000 lycéens professionnels, qu’ils soient en formation
initiale, en mention complémentaire, en FCIL ou en parcours ambition
emploi, effectuant leurs PFMP dans une entreprise une administration ou
leur lycée d’enseignement.
De gros doute sur la mise en Ĺ“uvre
L’Unsa
Éducation a émis de fortes réserves sur les modalités de cette
gratification annoncées lors du Conseil supérieur de l’enseignement du
16 juin, et notamment concernant la date du 1er versement
prévue pour la fin janvier 2024. Car avant que l’agence de service et de
paiement (ASP) ne fasse le virement, il faudra que, dès la rentrée,
l’ordonnateur désigné - le chef d’établissement - fasse parvenir au plus
vite les données bancaires du lycéen ou de son représentant légal.
En outre le logiciel de gestion APLyPro est encore en phase de développement et ne devrait être testé qu’en novembre.
Ce qui est prévu par le décret d’application
Deux mois après leur présentation au Conseil supérieur de l’enseignement, le
décret d’application et
son arrêté sont enfin parus le 11 août...
Le SE-Unsa est intervenu lors de sa présentation pour que les plafonds
annuels proposés en annexe ne soient pas contraires aux décrets de
création des diplômes et ne permettent pas aux équipes pédagogiques
d’organiser librement la durée des PFMP.
Le
premier versement devrait se faire fin janvier 2024 au terme de la
réalisation des stages du premier trimestre 2023. Très concrètement, les
élèves de 1re année CAP ou de seconde bac percevront 10 €/jour, ceux de seconde année de CAP ou de 1re : 15 €/jour, et enfin 20 €/jour pour les élèves de terminale.
Cette
gratification sera prise en charge par le budget du ministère de
l’Éducation nationale. L’entreprise d’accueil n’aura donc pas Ă
participer à cette compensation financière. Un élève pourra recevoir
jusqu’à 2 100 € de gratification sur un cycle de trois années de
formation en bac professionnel. Toutes les absences de chaque élève,
lors des PFMP devront être remontées par l’entreprise par le biais de
l’annexe 3 de la convention de stage revisitée. L’établissement les
remontant Ă son tour au prestataire de paiement.
Un communiqué de presse contredit
Lors
de l’annonce par le président de la création de cette gratification, il
avait été précisé que l’assiduité de l’élève, à l’école comme en
entreprise, serait prise en compte au moment du versement de la
gratification. Ceci n’est plus d’actualité car cette allocation est
attribuée afin de reconnaître l’engagement des lycéens dans la
réalisation de leur formation et de valoriser leur période de formation
en milieu professionnel sans lien avec son assiduité scolaire.
L’avis du SE-Unsa
Comme
beaucoup de choses dans cette réforme, la mise en place se fait de
façon chaotique, dans la précipitation et sans avoir mis à plat tous les
points nécessaires à son application. En effet, comment préparer un
calendrier des PFMP sur l’année de première et de terminale sans
connaître l’organisation de l’année de terminale ?
Même si l’idée peut paraître intéressante, au SE-Unsa nous craignons que
des Ă©lèves fassent des choix « Ă©conomiques » dans leur orientation.