Le
nouveau ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, annonce le
déplacement en juin des épreuves de spécialité initialement prévues au
mois de mars, la diminution du nombre de textes à l’oral du bac de
français et la modification du Grand Oral.
Après
le feuilleton des mathématiques, c’est bien celui de la place des
épreuves de spécialité dans l’année scolaire qui semble se clore. Preuve
s’il en fallait une que la réforme Blanquer du lycée général et technologique que nous vivons a été bien mal anticipée.
En
effet, la démobilisation et l’absentéisme des élèves de terminale
constatés après la passation de ces épreuves a conduit le ministère à se
résoudre à les repousser en juin, permettant ainsi de finir les
programmes de façon plus sereine.
Si
cette mesure répond à un besoin, elle ne va pour autant pas être sans
conséquences. Pour les élèves de terminale, le mois de juin va se
retrouver très alourdi en matière de charge évaluative. À l’inverse, les
élèves de seconde et de 1re vont voir leurs enseignants
convoqués pour les surveillances et autres corrections laissant
entrevoir des conseils de classe du 3e trimestre encore plus
tôt et une fin des cours plus précoce. La fameuse reconquête de la fin
de l’année en lycée, véritable serpent de mer de la rue de Grenelle,
s’éloigne donc de plus en plus.
De
plus, les notes de spécialité représentaient une certaine objectivité
face à celles du contrôle continu dont on sait qu’elles peuvent diverger
d’un lycée à un autre - voire même d’une classe à une autre - dans
l’examen des candidatures de la plateforme Parcoursup. Le tri
des dossiers des formations post-bac se fera donc désormais
essentiellement à partir des moyennes des élèves, renforçant par-là la
pression de la bonne note ressentie par les élèves mais aussi les
enseignants.
Par
ailleurs, le ministre répond à deux autres revendications que le
SE-Unsa a régulièrement portées au Conseil supérieur de l’Éducation et
au Comité de suivi de la réforme du bac. Tout d’abord, la diminution du
nombre de textes de 20 à 16 pour l’oral de l’épreuve anticipée de
français. Nous regrettons que la définition des épreuves écrites de la
série technologique ne soit pas elle aussi modifiée. Enfin, concernant
le Grand Oral, le SE-Unsa se félicite de la suppression des 5 minutes
consacrées au lien entre les enseignements de spécialité choisis et le
projet d’orientation qui semblait à tous très artificiel.
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa prend acte de la décision du déplacement des épreuves de
spécialités du baccalauréat général et technologique et continue de
plaider, notamment au sein du comité de suivi, pour que les changements
qui doivent être apportés au lycée pour en améliorer le fonctionnement
soient effectués de façon globale et non par à -coups sous peine de
lasser encore un peu plus les enseignants et les membres de la
communauté éducative par de perpétuels ajustements. Plus généralement,
le SE-Unsa continuera de participer à l’ensemble des travaux
ministériels engagés sur le calendrier scolaire et notamment sur le
troisième trimestre de façon à ce que l’organisation des examens de juin
ne menace plus du temps utile aux apprentissages de tous.
Le
SE-Unsa se satisfait des ajustements du Grand Oral et de l’épreuve
anticipée de français, même si cette dernière aurait pu davantage
Ă©voluer.