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AnnĂ©e olympique et paralympique 2023-2024 : pas de mĂ©daille pour les profs
Article publié le mardi 11 juillet 2023.
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La note de service du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse (MENJ), datĂ©e du 4 juillet 2023 et parue dans le BO du 6 juillet, dĂ©roule l’organisation d’une annĂ©e scolaire placĂ©e sous le signe des Jeux olympiques et paralympiques que la France accueillera en 2024. Une occasion encore manquĂ©e de mettre en avant le rĂ´le majeur des enseignants et de l’EPS.
 
 
Une rentrée 2023 sous le signe des JOP
 
La communication massive du ministère autour des JOP 2024 voit son aboutissement avec cette note de service qui clôt une année compliquée pour la profession, entre crise des vocations, mise en place du Pacte et revalorisation. Autant de dossiers que les prochains JOP auront la charge de faire oublier, et ce dès la prochaine rentrée.
 
En effet, durant la première semaine de septembre, les Ă©coles et Ă©tablissements sont invitĂ©s Ă  organiser un « Ă©vĂ©nement collectif autour de l’olympisme et du paralympisme », dont la forme devra s’adapter Ă  l’âge des Ă©lèves et aux Ă©quipements disponibles. Gageons que ces Ă©vĂ©nements collectifs n’auront donc pas la mĂŞme ampleur d’une Ă©cole ou Ă©tablissement Ă  l’autre.
 
Pour le ministère, il n’est pas question de remettre en cause les dispositifs existants, mais de leur donner une coloration JOP. Ainsi, Ă  l’occasion de la « rentrĂ©e en musique », les Ă©lèves auront la possibilitĂ© d’interprĂ©ter, par exemple, l’hymne olympique. Une conception de la transversalitĂ© qui nous laisse… sans voix.
 
 
Une annĂ©e sportive... mais pour qui ?
 
Cette rentrĂ©e ne sera que le coup d’envoi d’une annĂ©e scolaire tout entière dĂ©diĂ©e Ă  la cĂ©lĂ©bration des JOP, ponctuĂ©e de temps forts identifiĂ©s : JournĂ©e nationale du sport scolaire (JNSS) le 20 septembre, JournĂ©e paralympique le 8 octobre, Semaine olympique et paralympique (SOP) du 2 au 6 avril 2024, JournĂ©e olympique le 23 juin 2024.
Le ministère promet un calendrier complet et mis à jour de tous les événements de cette année scolaire bien particulière sur son site internet et sur Éduscol, à compter de ce mois-ci.
 
Des ressources pĂ©dagogiques seront Ă©galement mises Ă  la disposition des Ă©quipes afin de leur permettre d’aborder, chaque mois, un Ă©lĂ©ment clĂ© des JOP. Sont Ă©galement mis en avant le label GĂ©nĂ©ration 2024, qui concerne aujourd’hui près de 8 000 Ă©coles et Ă©tablissements scolaires, ainsi que les programmes Unis’vers 2024 de l’Usep et Vers une gĂ©nĂ©ration responsable de formation des jeunes officiels Ă  l’UNSS.
 
Est aussi préconisé un renforcement de la pratique physique et sportive des élèves, à travers la promotion des dispositifs des 30 minutes d’APQ à l’école et des 2 h de sport en plus au collège. Le Savoir nager en sécurité et le Savoir rouler à vélo devront être en lien avec les disciplines olympiques et paralympiques.
 
Enfin, la note de service rappelle que dans le cadre du programme Ma classe aux Jeux, une billetterie populaire est mise en place pour les élèves, permettant à 193 400 élèves et adultes issus d’écoles et établissement du second degré en ayant fait la demande, d’assister aux JOP, avec priorité donnée aux labellisés Génération 2024.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Le battage médiatique autour des JOP a depuis longtemps gagné l’École, en témoigne cette note de service et toute la communication qui l’a précédée.
 
Le MENJ poursuit l’objectif de permettre aux Ă©lèves de mieux connaĂ®tre les JOP et de s’approprier leur valeur, tout en dĂ©veloppant leur pratique physique et sportive rĂ©gulière. Si nous approuvons cette ambition, nous ne pouvons que critiquer la forme qu’elle revĂŞt : sans les JOP 2024, l’intĂ©rĂŞt du MENJ pour le sport Ă  l’école serait-il aussi appuyĂ© ? Rien n’est moins sĂ»r.
 
Non seulement cet intĂ©rĂŞt aurait dĂ» se manifester il y a bien longtemps, mais il aurait dĂ» se nourrir de l’expertise et de l’investissement des enseignants, en particulier les professeurs des Ă©coles et les enseignants d’EPS. Il est pour le moins rĂ©vĂ©lateur et Ă©difiant que dans une note de service consacrĂ©e Ă  la pratique physique et sportive des jeunes, pas une seule fois l’acronyme « EPS » ne soit citĂ©, pas une seule fois les enseignants apparaissent au premier plan.
 
Une fois les JOP terminés, seuls les enseignants pourront transmettre, auprès des élèves, leur héritage immatériel et moral. Notamment des enseignants d’EPS qui ont toujours une obligation de service de 20 h pour la même rémunération que leurs collègues certifiés, et qui luttent chaque jour pour faire vivre la pratique physique et sportive de leurs élèves dans des installations dégradées, quand elles ne sont pas inexistantes. Le SE-Unsa continuera d’alerter le ministère sur ces points cruciaux.
 
Nous nous rĂ©jouissons que les fĂ©dĂ©rations du sport scolaire soient enfin nommĂ©es, mais nous dĂ©plorons que l’Usep et l’UNSS n’apparaissent ici qu’à travers la contribution qu’elles apportent aux JOP. Le ministère a beau jeu d’inciter les enseignants Ă  encourager de manière volontariste la participation des Ă©lèves aux activitĂ©s de l’association sportive (qui n’est citĂ©e qu’après les dispositifs des 30 minutes d’APQ et des 2 h de sport en plus au collège) : sans la gratuitĂ© des transports, sans la reconnaissance financière des enseignants d’EPS qui s’investissent au-delĂ  des 3 h hebdomadaires dĂ©diĂ©es Ă  l’AS, sans installations dĂ©centes et surtout sans l’éligibilitĂ© de l’UNSS au Pass’Sport que cette dernière a pourtant rĂ©clamĂ©e, le dynamisme des associations sportives est fortement compromis. Par ailleurs, les enseignants d’EPS n’ont pas attendu l’injonction du ministère pour encourager leurs Ă©lèves Ă  adhĂ©rer Ă  l’AS (et, plus largement, Ă  dĂ©velopper leur pratique physique et sportive), qui peine Ă  exister notamment au lycĂ©e, avec des crĂ©neaux horaires pas toujours propices Ă  l’implication des Ă©lèves.
 
Au SE-Unsa, nous sommes convaincus que cette année olympique et paralympique ne trouvera d’écho dans les écoles et établissements qu’à la condition d’y impliquer les enseignants, qui ne doivent pas être relégués au rôle de figurants parmi les multiples intervenants extérieurs, ou de simples exécutants des directives ministérielles, sans la reconnaissance à laquelle ils ont droit. Il faudra bien que le ministère en prenne conscience afin de pouvoir envisager l’après 2024.
 
 
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