Article publié le mardi 11 juillet 2023.
Tandis
que l’on attend l’écriture de programmes relatifs à l’éducation à la
vie affective et sexuelle de la part du Conseil supérieur des programmes
(CSP) pour l’an prochain, un plan national de lutte contre les
LGBTphobies est annoncé le 10 juillet.
Un plan nécessaire
Le
plan participe, au-delà de l’École, a une meilleure prise en compte des
populations LGBT et de leur famille. Une centaine de mesures sont
présentées, de la formation des forces de l’ordre, des professionnels de
santé et de l’éducation à la création de 10 nouveaux centres d’accueil
et d’accompagnement d’ici 2027.
Dans son dernier
rapport,
SOS homophobie
pointait le nombre de témoignages d’actes LGBTphobes qui, même s’ils
sont en baisse, restent trop élevés. Ainsi, les jeunes issus de la
communauté LGBT ont bien plus de risques de se faire harceler que leurs
autres camarades.
Le plan à l’École...
Les
trois séances annuelles qui doivent être mises en place depuis 2001
tout au long de la scolarité obligatoire, ne le sont qu’à la marge faute
de cadre et de volonté politique. Le programme que proposera le CSP au
ministre l’an prochain devra donc permettre aux enseignants
d’accompagner leurs élèves dans la découverte de leur vie affective et
sexuelle mais aussi de les ouvrir à l’altérité.
Si
l’École veut être pleinement inclusive, il faut qu’elle soit en mesure
d’accueillir tous types de familles et d’élèves. Dans le cadre du plan,
des formulaires - dits inclusifs - seront distribués dans les écoles et
établissements, il y sera possible de préciser pour chaque représentant
légal, s’il s’agit d’un père, d’une mère ou d’un tuteur.
Le
grand plan antiharcèlement voulu par le ministre aura une part
consacrée au LGBTphobies qui font des victimes chaque année dans les
établissements. Cela se traduira par un enrichissement du programme pHARe
concernant cette problématique afin d’accompagner les équipes et les
élèves ambassadeurs. Enfin, des adultes référents sur la question
devront être présents dans chaque établissement du second degré.
Et au delĂ
Les
LGBTphobies ne concernent pas que l’École. Ainsi, les supporters aux
propos homophobes seront exclus des stades et des référents police et
gendarmerie dédiés seront mis en place en lien avec les associations.
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa salue la mise en place de ce plan. Nous considérons que nous ne
pouvons pas être gouvernés par la peur et le rejet. L’unité d’une
nation consiste en sa capacité à accompagner chaque citoyen dans sa
découverte de soi et de l’autre autour de valeurs communes.
Nous veillerons toutefois à ce que ce plan s’accompagne des moyens nécessaires à sa mise en œuvre efficace.