Les stabilisations entre 2022 et 2023 sont en effet à relativiser avec les baisses énormes de postes offerts depuis 2020 pour le concours du CRPE externe.
Le ministère pense pouvoir compenser cette baisse grâce aux lauréats des 3^e concours et concours internes mais cette compensation sera minime, au regard des nombres de postes alloués à ces deux concours du CRPE. Quant aux postes offerts au concours interne exceptionnel du CRPE pour ces trois académies, ainsi que le concours supplémentaire pour Créteil et Versailles, ils ne pourront compenser les problèmes massifs de recrutement.

 

 

 

Nationalement, le ministère tente également de compenser la perte de postes offerts au CRPE externe par une augmentation de postes au CRPE interne. Le ministère, ne pouvant s’appuyer sur un nombre de candidats suffisants à l’externe fait ainsi le choix de miser sur les personnels déjà en fonction.

 

Or, la mobilité professionnelle, si elle est bien un droit, ne peut pas être la solution au manque d’attractivité. Le ministère doit se donner réellement les moyens de pouvoir recruter en offrant un nombre de postes plus élevé aux concours externes. Nous sommes donc bel et bien loin du compte une nouvelle fois pour cette année 2023.

 

 

 

 

Le ratio candidats/postes offerts interroge nationalement. En effet, aux concours externes CRPE, les candidats sont à peine plus de 5 candidats pour un poste (42 943 candidats pour 8 159 postes, soit 5,26 candidats par poste), 10 académies comptent moins de 5 candidats par poste. En revanche, sept académies comptent plus de 10 candidats inscrits par poste. 

 

Le concours externe spécial (langues régionales) compte le plus souvent près de 2 candidats par poste, sauf en Guadeloupe, à la Martinique, à La Réunion, à Rennes et à Toulouse (mais à peine plus dans les deux académies métropolitaines).

 

C’est finalement le 3^e concours qui attire le plus de candidatures, avec 13 candidats pour un poste (12 796 pour 988 postes).

 

 

 

À Créteil, on comptait 2 409 candidats au concours externe pour 1 166 postes, 1 145 candidats au 3^e concours pour 328 postes.

En Guyane, 401 candidats se sont présentés au concours externe pour 165 postes, 13 candidats au concours externe spécial pour 7 postes et 169 candidats au 3^e concours pour 15 postes.

Enfin, à Versailles, 2883 candidats étaient présents au concours externe pour 1 285 postes, et on dénombrait 1 033 candidats au 3^e concours pour 215 postes. *

 

 

 

Nous sommes donc bien loin d’une réelle politique d’attractivité, les moyens alloués ne sont pas convaincants et les chiffres d’année en année confirment la défiance envers les concours de recrutement de l’Éducation nationale.

 

Le ministère doit se donner les moyens de pouvoir recruter à l’externe en commençant par afficher un nombre de postes offerts plus élevé ainsi que d’ouvrir un vrai chantier sur l’attractivité de nos métiers.

 

 

*Les chiffres pour Créteil, Versailles et la Guyane 

**Voir les ratios de toutes les académies