Laïcité et temps périscolaire : une communication nécessaire entre les équipes
Article publié le mardi 20 juin 2023.
Dans
un communiqué sur des faits religieux qui se sont produits au sein de
trois Ă©coles de sa commune, le maire de Nice Christian Estrosi a fait
appel à la Première ministre. La laïcité à l’École est un sujet central
qui occupe une place grandissante dans les faits déroulés chaque jour
dans les Ă©coles et les Ă©tablissements, sur le temps scolaire,
périscolaire ou extrascolaire. Pour le SE-Unsa, il est devenu
indiscutable de devoir agir pour permettre le rappel de la loi, le
dialogue entre tous les acteurs et le soutien aux Ă©quipes.
Le ministre de l’Éducation nationale a missionné les équipes valeurs de la République qui ont rappelé conjointement que le principe de laïcité n’est pas négociable dans notre République.
La
DSDEN des Alpes-Maritimes a contacté le maire de la ville de Nice pour
l’informer de faits de prières et d’appel à une minute de silence au
sein de 3 écoles de sa ville sur le temps périscolaire. S’agissant donc
de service sur le temps des agents municipaux, un travail conjoint avec
l’Éducation nationale a été annoncé. C’est une des conclusions qui a été
faite lors du colloque du Comité national d’action laïque (CNAL)
organisé le 15 juin dernier à Montpellier.
Des réactions immédiates qui peuvent interroger
Comme
pour la réaction face au harcèlement, l’employeur a demandé aux
enseignants de faire un travail en lien avec l’EMC sur la laïcité et les
valeurs de la République dans les classes des écoles concernées.
Pour
le SE-Unsa, la compréhension et l’application du principe de laïcité
par les élèves, comme pour les personnels, nécessite bien mieux qu’un
pansement face à des faits graves qui mériteraient bien davantage en
matière d’engagement des décisionnaires.
Quid
de la mixité sociale dans les écoles concernées ? Quid de la
communication entre les services de la mairie et les Ă©quipes
enseignantes ? Quid de cette stigmatisation du maire face aux enfants des familles parties faire le Djihad en Syrie ?
La laïcité : pour tout le monde, partout, tout le temps
Tous
les enfants ont le droit à la liberté de conscience qui doit être
développée à l’École. Les équipes enseignantes et éducatives sont
vigilantes pour que ce droit soit respecté. Elles sont les plus à même
d’identifier quand un enfant est empêché de penser librement.
Les résultats de l’enquête IFOP récemment sortis pour le CNAL (lire
notre article)
montrent que ce principe fondamental et ancré dans notre constitution
n’est pas suffisamment clarifié pour les personnels. Il n’est pas
toujours encore correctement défini alors qu’ils doivent l’enseigner,
l’expliciter et surtout le faire vivre. Qu’en est-il alors pour les
agents municipaux ? Les mairies doivent Ă©galement former les personnels
territoriaux à ce principe. Mais est-ce que la particularité des écoles
est prise en compte quand on sait qu’il y a un
turn over important chez les animateurs périscolaires.
Pour
le SE-Unsa, la proposition de créer un module de formation entre les
personnels de la mairie de Nice et les personnels des Ă©coles est Ă
saluer. Il devrait permettre des réponses harmonisées. Les collectivités
territoriales et l’Éducation nationale doivent pouvoir travailler
conjointement pour améliorer le suivi des enfants et leur permettre de
faire vivre la laïcité. Ce ne doit plus être au bon vouloir des élus
mais bien ĂŞtre une obligation.