Les résultats de l’étude internationale PIRLS 2021 qui évalue la compréhension des élèves de CM1 de différents pays sont parus en mai.
Quels résultats pour la France ?
Avec
un score de 514, la France se situe au-delĂ de la moyenne
internationale (500 points) mais en deçà de la moyenne européenne (527).
Cependant, après 15 années de baisse continue, le score de la France
reste stable tandis que les pays de l’Union européenne affichent en
moyenne une baisse de 11 points par rapport aux résultats de 2016.
Les
résultats de ces évaluations montrent que la France peut encore
progresser dans l’apprentissage de la compréhension même si le rang des
pays dans le classement est Ă prendre avec des pincettes. En effet, la
France qui se classe 32e a un écart de 0,3 point (si les notes sont ramenées sur 20) avec l’Allemagne qui est classée au 26e rang.
Le français : une langue difficile
Michel
Fayol, chercheur, spécialiste de l’acquisition de la lecture et de
l’orthographe et ancien membre du CSEN pointe, dans une interview donnée
au Café pédagogique, les spécificités de la langue française qui font
que son apprentissage est plus long et plus difficile que celui d’autres
langues comme le finlandais ou l’espagnol. Ceci peut expliquer la moins
bonne maîtrise de la langue écrite de la part des élèves français par
rapport à certains de leurs voisins européens. En effet, seulement 5 %
des élèves dépassent le seuil avancé tandis qu’ils sont 14 % à le
dépasser en Pologne.
Des inégalités persistantes
Le
dédoublement des classes de la grande section au CE1 en éducation
prioritaire permet sans doute de lutter contre les inégalités, mais le
déficit lexical des élèves issus des milieux défavorisés pourrait être
davantage comblĂ© si les effectifs des classes Ă©taient fortement revus Ă
la baisse dès l’entrée en maternelle. Cela permettrait aux enseignants
d’avoir plus de temps pour travailler l’oral et l’acquisition de
vocabulaire avec leurs élèves et ainsi de leur donner la possibilité
d’avoir une meilleure comprĂ©hension de la langue orale avant un passage Ă
l’écrit qui serait ainsi facilité.
L’avis du SE-Unsa
Le
SE-Unsa considère que la confiance envers les enseignants doit être
effective. Ils doivent avoir les moyens humains nécessaires pour mettre
en place une organisation pédagogique leur permettant de faire
progresser à l’oral les élèves issus des milieux les plus fragiles et
les plus éloignés de l’École. Pour cela, une atsem par classe ainsi que
le retour des Plus de maîtres que de classes donneraient la possibilité aux équipes de s’organiser en fonction de leurs besoins.