Article publié le mardi 13 juin 2023.
Le harcèlement est une question centrale dans les préoccupations
quotidiennes des personnels et lorsque des drames interviennent, c’est
l’ensemble de la communauté éducative qui est en deuil et meurtrie.
Pour
le SE-Unsa, si la sensibilisation des élèves au cyberharcèlement est
une nécessité, organiser en urgence une heure d’information efficace n’a
aucun sens, a fortiori lorsque l’annonce est faite le dimanche
pour une mise en Ĺ“uvre quelques jours plus tard. Pour obtenir les
effets escomptés, il faut laisser aux équipes le temps de penser et de
préparer leurs interventions auprès des collégiens.
De
la même manière, annoncer la mise en place d’un référent de plus n’est
pas en phase avec la réalité. La question du harcèlement est - et doit
rester - l’affaire de tous les personnels de l’établissement.
Le dispositif de prévention contre le harcèlement (Phare)
nécessite du temps de formation, d’appropriation et, plus encore, de
mise en Ĺ“uvre dans le temps long et le quotidien des Ă©coles et
Ă©tablissements.
La question du harcèlement ne se
limite ni aux portes de l’École ni au temps scolaire. C’est donc
également un travail à conduire en cohérence avec les parents d’élèves,
les acteurs de la société et notamment avec les dirigeants de réseaux
sociaux dont la responsabilité en matière de modération et de
publication est centrale.
Pour le SE-Unsa, si la
mobilisation s’avère indispensable, la précipitation n’est pas de mise.
Il faut se donner le temps d’agir avec l’ensemble des acteurs de
l’Éducation nationale, mais plus largement, de la société. C’est la
condition nécessaire pour que les jeunes dans nos établissements
puissent vivre leur scolarité dans les conditions de sérénité et de
sĂ©curitĂ© auxquelles ils peuvent lĂ©gitiment prĂ©tendre. Tout harcèlement Ă
l’encontre d’un enfant ou d’un jeune est inacceptable, mais on ne
résoudra pas cet insupportable problème à coups d’annonces précipitées.
Paris, le 12 juin 2023
Élisabeth Allain-Moreno
Secrétaire générale du SE-Unsa
Attachée de presse
Brigitte Biardoux
01 44 39 23 93