Des annonces précipitées et inefficaces
Si
la sensibilisation des élèves au cyberharcèlement est une nécessité,
organiser en urgence une heure d’information efficace au collège est
illusoire quand cela est annoncé du jour au lendemain. Pour obtenir les
effets escomptés pour les collégiens, il faut laisser aux équipes -
notamment les enseignants, les CPE et le PsyEN - le temps de penser et
de préparer ces interventions.
De
la même manière, annoncer la mise en place d’un référent
supplémentaire n’est pas en phase avec la réalité : la question du
harcèlement est - et doit rester - l’affaire de tous les personnels de
l’établissement. C’est la condition pour que la détection, la prévention
et le traitement des situations puissent avoir un réel effet.
Sortir de l’emballement médiatique
Chaque
drame en lien avec le harcèlement scolaire provoque une émotion vive et
une pression médiatique sur les autorités mais également sur les
personnels. Si le ministre a rappelé qu’ils soutenaient les personnels
notamment en demandant que leur soit systématiquement octroyée la
protection fonctionnelle, pour le SE-Unsa, la mise en cause des
personnels sur l’autel médiatique est inacceptable et le soutien de
l’institution aux personnels doit être sans faille.
L’École ne peut répondre seule à la question du harcèlement
La
question du harcèlement ne se limite ni aux portes de l’École ni au
temps scolaire. C’est un travail à conduire en cohérence avec les
parents d’élèves, et plus largement dans le cadre d’un accompagnement et
de partenariats avec les services de police et de justice, les réseaux
associatifs locaux et tous les acteurs qui ont la volonté d’agir.
Il
faut également agir en lien avec les dirigeants de réseaux sociaux dont
la responsabilité en matière de modération et de publication est
centrale car force est de constater que les situations de harcèlement
sont alimentées, souvent amplifiées et toujours aggravées via les réseaux sociaux. Des mesures concrètes en matière d’éthique de diffusion et de modération sont devenues incontournables.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa, l’urgence n’est pas Ă faire croire que l’on agit mais bien Ă
prendre le temps de se donner le temps et les moyens d’agir, avec
l’ensemble des acteurs de l’Éducation nationale et plus largement de la
société. C’est la condition nécessaire pour que l’on parvienne à ce que
les jeunes dans nos établissements puissent vivre leur scolarité dans
les conditions de sérénité et de sécurité auxquelles ils doivent
légitiment prétendre. Tout harcèlement à l’encontre d’un enfant ou d’un
jeune est inacceptable.