Article publié le jeudi 1er juin 2023.
Dans un rapport publié le 1er
juin, le président de la Cour des comptes préconise de renouer le
dialogue entre l’État et les établissements privés sous contrat
notamment pour favoriser la mixité sociale. C’est une piqûre de rappel
quelques jours après la signature de l’accord entre le ministère et
l’enseignement privé sous contrat.
Ce que dit la loi
La loi Debré
de 1959 a institutionnalisé le financement public de l’enseignement
privé sous contrat sous réserve que ces établissements accueillent tous
les enfants sans distinction d’origine, d’opinions ou de croyance et qu’ils respectent les programmes d’enseignement.
La
loi prévoit également la vérification des engagements pris au regard du
contrat signé avec l’État. Pour rappel, depuis 2021, l’article L111-1
du Code de l’éducation indique : L’autorité de l’État compétente en
matière d’éducation veille, en lien avec les établissements scolaires
publics et privés sous contrat et en concertation avec les collectivités
territoriales, à l’amélioration de la mixité sociale au sein de ces
Ă©tablissements.
Les préconisations de la Cour des comptes
La
Cour des comptes demande la signature d’un engagement spécifique pour
favoriser la mixité sociale qui rend déjà obsolète le protocole d’accord
signé le 17 mai dernier.
Elle
demande également à l’État de mettre en place un contrôle des dépenses
pour ces établissements, contrôles que les rectorats n’assurent pas.
Elle
souhaite que le dialogue entre l’État et l’enseignement privé soit
renforcé au sujet des moyens alloués entre réseaux et pour les
ouvertures de classe afin de tenir compte des besoins de terrain.
Enfin, elle veut que des critères d’évaluation des performances en tenant compte de la répartition sociale et scolaire des élèves soit mis en place pour mieux apprécier [...] les proportions d’élèves issus de milieux moyens et défavorisés.
L’avis du SE-Unsa
Dès 2020, le Cnal - dont le
SE-Unsa est membre - avait soumis une demande Ă la Cour des comptes pour
que le coût global du privé sous contrat soit connu. Depuis, rien n’a
été fait pour connaître précisément les dépenses des collectivités
territoriales ainsi que les crédits fiscaux alloués aux donateurs des
fondations qui financent des établissements privés.
Le
SE-Unsa ne peut admettre que les établissements privés sous contrat ne
soient soumis à aucune contrainte d’organisation ni de mixité des
publics. Le protocole d’accord signé doit être revu. Nous renouvelons
également la demande du Cnal pour l’État de rendre public le coût total
de l’enseignement privé.