Le président de la République est décidé à déployer le SNU sur le temps scolaire en classe de 2de ou de 1re année
de CAP. Si la définition du projet varie au gré du temps et des
nombreuses oppositions, la volonté de se servir de l’École pour
l’imposer ne change pas.
Il ne serait plus obligatoire… pour l’instant
La
dernière mouture du SNU ne prévoit plus de le généraliser à une classe
d’âge dans l’immédiat. La généralisation semble impossible à organiser
sur le plan financier, sur le plan humain et sur le plan matériel, de
l’aveu même d’un rapport sénatorial. Par ailleurs, comment le
gouvernement pourrait gérer les réfractaires du SNU ?
Il y aurait deux type de SNU :
- celui que l’on connait, sur la base du volontariat individuel pendant les période de vacances scolaires,
- un nouveau, sur volontariat collectif, autour de projets de classe.
Un SNU sur le temps scolaire avec une mission pacte
L’engagement
collectif se ferait donc sur le temps scolaire en intégrant des
« sĂ©jours de cohĂ©sion » de 12 jours. Depuis quand le prĂ©sident de la
République fait-il la liste des projets pédagogiques à mettre en œuvre
au lycée ?
Le SNU deviendrait
alors une nouvelle mission du Pacte. Les professeurs volontaires
auraient cette mission d’organiser ces séjours et d’en encadrer une
partie.
L’École perturbée
Pour le SE-Unsa, cette organisation perturbera l’École.
Tout
d’abord, nous refusons que deux semaines de cours soient perdues, même
si ça doit être uniquement pour les élèves volontaires à qui ont
demandera quand même d’acquérir les mêmes compétences et de faire le
mĂŞme programme. Les programmes sont construits pour 36 semaines de
cours, pas pour 30… sauf à considérer que nos élèves ont trop de cours
et de trop bons résultats.
Si les professeurs encadrent ces séjours, alors ce sont les élèves de 1re, terminale et 2e année
de CAP qui perdront eux aussi leurs cours. Le président ne peut pas
déplorer le manque de remplacements et organiser lui-même les absences
de professeurs.
Enfin,
par ricochet, ce dispositif perturbera aussi les Ă©coles qui se verront
privées d’une grande partie des centres et des personnels qui
accueillent les classes de découvertes chaque année au printemps.
L’avis du SE-Unsa
Pour
le SE-Unsa, quels que soient son périmètre, sa définition et ses
objectifs, le déploiement du SNU sur le temps scolaire est inconcevable
et nous le refusons. Quoi qu’en pense le président, l’École a encore sa
raison d’être. Elle est capable, parce qu’elle le fait au quotidien, de
développer le vivre-ensemble, d’aborder les questions d’écologie ou de
solidarité. Elle ne doit pas se transformer en agence de voyage pour
colonies pseudo-intégratrices qui viendrait compenser ce que l’École
ferait mal.