Réforme du lycée professionnel : mieux accompagner chaque lycéen et lutter contre le décrochage
Article publié le samedi 20 mai 2023.
Les
professeurs des lycées professionnels n’ont pas attendu les
statistiques annoncées par le président pour connaitre les difficultés
de nos élèves pour mieux les accompagner vers la réussite. On ne peut
pas piloter le lycée professionnel qu’avec des chiffres qui ne reflètent
pas toute la réalité, notamment les difficultés avec lesquels beaucoup
de nos élèves arrivent au lycée professionnel.
Gratification des périodes de stage
Le président a annoncé que les périodes de stage seraient gratifiées :
- 50 € par semaine pour les lycéens professionnels inscrits en 1ère année de CAP et en seconde du baccalauréat professionnel
-
75 € par semaine pour les lycéens professionnels inscrits en 2e année de CAP et en première du baccalauréat professionnel
-
100 € par semaine pour les lycéens professionnels inscrits en terminale du baccalauréat professionnel
Le
versement de ces allocations sera conditionné à l’assiduité sur les
lieux de stage mais aussi dans l’établissement scolaire. Un organisme
externe à l’établissement sera en charge des versements.
L’avis du SE-Unsa
Le
versement de gratification peut sembler une bonne chose pour aider les
familles pour les stages (transport/nourriture). La prise en compte de
l’assiduité en cours et pas seulement au stage est une bonne chose.
Attention
toutefois à ce que le choix des élèves de terminale (poursuite d’étude
avec 4 semaines de cours ou insertions professionnelle avec 6 semaines
de stage) ne soit pas uniquement dicté par cette gratification.
Il
ne faut pas non plus que certaines entreprises considèrent que les
Ă©lèves sont « payĂ©s » et qu’ainsi elles peuvent avoir les mĂŞmes attentes
qu’avec un salarié.
Adapter le parcours au profil de l’élève
- Anticiper les difficultés : consolider les savoirs fondamentaux
L’annonce est floue mais elle concernera le français et les mathématiques en 2nde. Il s’agirait de dédoubler toute ou partie de ces cours.
Cette annonce n’a pas été discutée avec les organisations syndicales, le SE-Unsa n’en sait donc pas davantage.
L’avis du SE Unsa
Réduire les effectifs pour mieux travailler est une demande forte ddu SE-Unsa. Cependant, si ce dispositif est financé par le Pacte, il pourrait ne pas se mettre en place si aucun collègue ne souhaitait s’y investir.
Le
SE-Unsa demande aussi plus de souplesse dans la mise en Ĺ“uvre de la
co-intervention, ce qui pourrait permettre de dégager des heures pour
l’enseignement général.
- Encourager les ambitions : ouvrir des options
Le SE-Unsa n’a pas d’informations précises sinon qu’il pourrait y avoir des options langues vivantes, philosophie ou théâtre.
L’avis du SE Unsa
Pour
le SE-Unsa, les options ne sont la priorité pour nos élèves. Le SE-Unsa
regrette que la réforme précédente ait supprimé du temps enseignement en langue vivante.
Ces
2 mesures seront mises en place dès la rentrée 2023 pour les
établissements volontaires et généralisées à la rentrée 2024.
Malheureusement ces dispositifs ne seront pas financés par des moyens
humains supplémentaires mais en donnant des missions supplémentaires aux
enseignants via le Pacte.
Mettre en place une année de terminale sur mesure
En
fonction de son choix, l’élève pourra faire soit 6 semaines de PFMP,
s’il souhaite ensuite poursuivre ses études, ou jusqu’à 12 semaines s’il
s’oriente vers une insertion professionnelle immédiate.
S’il envisage une poursuite d’étude, il bénéficiera de 4 semaines de cours de consolidation en juin pour préparer son passage vers le supérieur.
La
place du bac et peut-être sa forme changeront. Il sera avancé dans
l’année (avril, mai ?) et pourrait voir disparaitre les CCF au profit
d’un contrôle continu et d’épreuves terminales. L’articulation contrôle
continu/épreuves terminales pourrait varier d’un bac pro à l’autre. Une
Ă©preuve orale en juin pourrait ĂŞtre mise en place.
L’avis du SE-Unsa
La
ministre Carole Grandjean avait dit que l’augmentation de 50 % des PFMP
ne faisait pas consensus. Mais il fallait sauver la promesse de
campagne du candidat Macron.
Donc
tous les élèves n’auront pas une augmentation de 50% des périodes de
stages mais seulement certains, ceux qui ne poursuivront pas d’études.
Ils passeront de 8 Ă 12 semaines !
Pour
le SE Unsa, ces semaines supplémentaires, placées en fin de cursus
risquent d’être perçues par certaines entreprises comme l’opportunité de
bénéficier d’une main d’œuvre bon marché tout en laissant aux
établissements la responsabilité en cas d’accident.
Concernant le bac, il faudra être attentifs à ne pas reproduire les difficultés rencontrées en lycée général et technologique.
Multiplier les possibilités d’accompagnement pour tous les décrocheurs
Créer trois nouveaux dispositifs pour prévenir les risques de décrochage pendant et après le lycée :
- Tous droits ouverts
- Ambition emploi
- Parcours de consolidation.
Ces dispositifs restent, pour l’heure, très imprécis.
L’avis du SE-Unsa
Tout
dispositif qui participera à sécuriser le parcours de l’élève afin
d’éviter le décrochage scolaire sera le bienvenu mais l’Éducation
nationale doit en garder la main et le financer.
Ouvrir le lycée professionnel aux partenariats
Là aussi les annonces sont imprécises. Seules les prochaines réunions avec le ministère nous permettront d’en savoir plus.
Le président a annoncé :
L’avis du SE-Unsa
Le
lycée professionnel a toujours été ouvert au monde économique et aux
partenariats. Cependant, s’adresser à des jeunes ne s’improvise pas. Les
enseignants sont des professionnels et savent le faire, les
professionnels des entreprises pas toujours.