Lors de la confĂ©rence nationale du handicap, le prĂ©sident de la RĂ©publique a fait des annonces qui doivent constituer « l’acte 2 de l’école inclusive ».
Pour le SE-Unsa, elles montrent que les problématiques maintes fois
répétées sont enfin entendues mais les réponses apportées interrogent et
inquiètent.
En effet, l’exécutif semble avoir enfin identifié que :
- Pour certains élèves en situation de
handicap, la scolarisation sans les aides spécifiques nécessaires, en
particulier en matière de soins, ne répond ni à leurs besoins, ni aux
capacités de l’École.
- Les PIAL sont restés des outils de
gestion, souvent au détriment des conditions d’emploi des AESH, bien
plus que des structures permettant les partenariats nécessaires à la
réussite des parcours de scoalrité.
- Les accompagnantes et accompagnants ont besoin d’être considérés comme des travailleurs qui ont besoin d’un temps plein pour vivre de leur métier.
Néanmoins à ce stade, les annonces faites restent floues et pourraient engendrer de nouveaux problèmes.
Celles
concernant la place des professionnels du secteur médico-social, en
particulier du secteur libéral, dans les écoles, les collèges et les
lycées ne sont pas de nature à rassurer la profession. L’Ecole ne peut
se transformer en lieu de soins ouvert aux allers et venues d’une
multitude d’acteurs éloignés de la culture de l’Ecole qui pourraient
même vouloir intervenir dans les choix pédagogiques. Cette ouverture
fait également craindre une dérive vers une médicalisation accrue de la
difficulté scolaire tant la frontière est parfois ténue entre elle et la
reconnaissance de handicap. Le SE-Unsa rappelle que l’école a besoin
d’enseignants spécialisés pour participer à la prise en charge les
élèves en situation de handicap et ceux en grande difficulté scolaire.
Pour le SE-Unsa, l’annonce d’enseignants-référents dans les
circonscriptions du premier degré et dans les établissements du second
degré ne répond pas à cette problématique. Le SE-Unsa revendique une
politique de réinvestissement dans les RASED (réseaux d’aide spécialisés
aux élèves en difficulté) dans le premier degré et la création de
dispositifs identiques dans le 2d degré, en particulier les collèges et les lycées professionnels.
Par ailleurs, la transformation des PIAL en PAS (Pôles d’Appui à la Scolarité) interroge. Un changement de nom ne suffira pas.
S’agissant
de l’accompagnement humain, la fusion annoncée des métiers d’AESH et
d’AED, risque de brouiller les missions des uns et des autres sans
garantir aux enfants et aux jeunes un accompagnement sur tous les temps,
ni un emploi Ă temps plein aux personnels.
Le
SE-Unsa rappelle sa revendication d’un corps spécifique de
fonctionnaires qui permettra de garantir l’accès au service public
d’éducation pour les élèves handicapés pour qui la continuité des temps
scolaires, péri-scolaires et extrascolaires est essentiel quand bien
même ils relèvent des responsabilités partagées entre l’Etat, les
collectivités voire des associations dans le premier degré.
Paris, le 27 avril 2023
Stéphane Crochet
Secrétaire général
Lire le communiquĂ© de l’Unsa : ConfĂ©rence Nationale du Handicap : L’École a besoin du secteur mĂ©dico-social.