Les
arbitrages de l’Élysée à l’issue de la concertation sur la
revalorisation des personnels enseignants, CPE et PsyEN ont été rendus.
Ils montrent que le président de la République n’a pas compris comment
attirer vers l’Éducation nationale ni comment donner envie d’y rester.
Le
président de la République aura réussi le tour de force que, malgré une
enveloppe conséquente de 935 millions d’euros (635 millions pour le
socle* soit 1,9 milliard en année pleine et 300 millions pour le
pacte*), cela provoque le mécontentement et la colère de la profession.
Le
socle va apporter à tous une augmentation de la rémunération en
revalorisant l’Isoe et l’Isae à un montant de 2 550€ bruts/an soit le
doublement du montant actuel.
Certains
personnels enseignants (enseignants référents pour les usages du
numérique, enseignants référents des élèves en situation de handicap,
conseillers pédagogiques, enseignants en milieu pénitentiaire,
directeurs de Segpa), mais aussi les CPE et les PsyEN qui ne bénéficient
pas de ces indemnités verront leur indemnité de fonction revalorisée
d’autant.
La prime d’attractivité sera elle aussi revalorisée dans une moindre mesure que ce qui était prévu initialement.
Par ailleurs, d’autres mesures fluidifieront le déroulement de carrière (accès à la hors classe et à la classe exceptionnelle).
Le
travailler plus pour gagner plus obsessionnel du président à travers
son pacte provoque la colère des personnels qui ne se sentent pas
reconnus et à auxquels on renvoie qu’ils n’en font jamais assez.
In
fine, les arbitrages du pacte conduisent à accroître les inégalités de
rémunération entre les femmes et les hommes, entre le 1er et le 2d
degré, soit tout le contraire de ce qui était nécessaire et attendu.
L’avis du SE-Unsa
Les
pertes de pouvoir d’achat dues à l’inflation ainsi que toutes celles
accumulées depuis plusieurs années, ne seront donc pas rattrapées. En
effet, depuis plusieurs années, l’exécutif a refusé de faire progresser
la valeur du point d’indice et de préserver ainsi le pouvoir d’achat des
fonctionnaires.
De plus, ces
choix démontrent une fois encore l’incapacité du président de la
République à comprendre les enjeux et les réels besoins de l’École et de
ses personnels.
L’École
a besoin que lui soit redonnés des moyens pour l’essentiel,
c’est-à -dire sur les temps de classe. Elle a besoin que les conditions
d’exercice s’amĂ©liorent partout sur le territoire, et en particulier lĂ
où les conditions d’exercice sont les plus difficiles.
À aucun moment l’exécutif ne semble s’interroger sur les raisons de la désaffection et des désillusions.
Parmi toutes les raisons, trois sont majeures :
- Le niveau de rémunération des enseignants reste inférieur, à diplôme équivalent, sur le marché du travail.
- Les conditions d’exercice se dégradent - y compris en raison des actions de l’employeur - avec de plus en plus d’injonctions et de moins en moins de moyens pour réussir leurs missions d’enseignement.
- Les mobilités empêchées, géographiques ou professionnelles, heurtent les projets de vie et découragent les personnels.
En lieu et place, le président a
fait des annonces péremptoires et illusoires adressées aux parents
d’élèves pour leur promettre qu’il n’y aurait plus de problème de
remplacement à la rentrée et que le recours aux heures supplémentaires
allait résoudre les difficultés et les défis majeurs auxquels l’École
est confrontée.