Le
ministère de l’Éducation nationale publie aujourd’hui un nouvel
indicateur, l’IVAC, pour mesurer la valeur ajoutée des collèges, sur le
modèle de celui qui existe depuis de nombreuses années pour les lycées.
Le
SE-Unsa dénonce la dérive du ministère vers un pilotage par les
statistiques. Évaluations nationales des élèves démultipliées,
évaluation des établissements et maintenant l’IVAC : le ministère veut
donner l’image d’une action publique définie et construite. Pourtant,
l’analyse fine de l’IVAC montre la difficulté à en tirer des conclusions
lisibles et ses effets pervers possibles. En effet, la diffusion Ă
grande échelle d’un système statistique aussi complexe mènera à une
lecture simplifiée et néfaste de ces chiffres, en créant une concurrence
malsaine entre Ă©tablissements.
Avec
cet indicateur, le ministère donne, une fois de plus, le sentiment aux
enseignants d’être évalués, observés, scrutés dans leurs moindres faits
et gestes sans leur apporter d’aide. Sans une réponse forte de
l’institution pour soutenir les collèges les plus fragiles, le ministère
se défaussera encore de sa responsabilité en la reportant sur les
établissements sommés de trouver des solutions en interne, comme
toujours. Les collèges n’ont-ils pas besoin de moyens pour alléger les
effectifs, de moyens pour permettre aux enseignants de se concerter et
de se former, de temps et de confiance pour faire réussir au mieux leurs
élèves ?
Pour le
SE-Unsa, l’IVAC ne permettra pas de redonner du sens à nos métiers, au
contraire. Il ne fera qu’accentuer la situation actuelle de défiance
d’une profession toujours observée mais rarement confortée et
accompagnée comme elle en aurait pourtant besoin.
Paris, le 29 mars 2023
Stéphane Crochet
Secrétaire général