Article publié le mercredi 8 février 2023.
Vendredi 27 janvier, une journée de travail venait clôturer les 19 réunions sur "Ensemble, construisons le lycée professionnel de demain".
Le SE-Unsa a pu y porter la voix des PLP sur le décrochage, l’insertion
professionnelle et la poursuite d’études. Face à des acteurs
économiques aux idées parfois simplistes, nous y avons rappelé que nos
élèves étaient très jeunes et que le lycée professionnel était plus
égalitaire que l’apprentissage, en particulier pour les filles. Nous y
avons martelé notre opposition à une augmentation des PFMP et notre
attachement Ă un cadre national du diplĂ´me et au statut des PLP.
Une journée de bilan et de propositions
Vendredi 27 janvier une journée de travail a clôturé les 19 réunions sur Ensemble, construisons le lycée professionnel de demain,
durant lesquelles le SE-Unsa a porté la voix des PLP sur le décrochage,
l’insertion professionnelle et la poursuite d’études. Face à des
acteurs économiques aux idées parfois simplistes, nous y avons rappelé
que nos élèves étaient très jeunes et que le lycée professionnel protège
davantage des inégalités que l’apprentissage, en particulier pour les
filles. Nous y avons martelé notre opposition à une augmentation des
PFMP et notre attachement Ă un cadre national du diplĂ´me et au statut
des PLP.
Cette journée de clôture a permis de
revenir sur l’enquête de la Direction interministérielle de la
transformation publique qui rappelle que nos élèves et leurs parents
sont plutôt satisfaits du lycée professionnel et que les équipes
éducatives sont très éprouvées mais ne cessent de multiplier les
initiatives au bénéfice des élèves. Les entreprises quant à elles
souhaitent plus de coopération avec le lycée professionnel. Ce dernier
point conforte notre position, Ă savoir que pour
la réussite de nos élèves "plus d’entreprise" n’est pas LA solution,
mais que celle-ci tient davantage dans le développement d’une meilleure
synergie entre ces deux acteurs essentiels, permettant ainsi une réelle
co-formation.
De 200 propositions Ă 14 puis 2 : Ă prendre ou Ă laisser ?
Les
4 groupes de travail ont produit 200 propositions fruits d’échanges
entre les participants d’horizons très variés. Parmi celle-ci, 14 ont
été retenues pour être travaillées lors de la journée de clôture. Il
était demandé aux participants d’en retenir 2 :
- S’affranchir de l’année scolaire et permettre un cursus modulaire lors duquel l’élève valide des blocs de compétences
- DĂ©velopper un tutorat/mentorat fort
- Adapter le rythme et la durée des PFMP en fonction du parcours et des besoins des élèves
- Prévoir dans l’organisation pédagogique des phases de préparation des PFMP et en améliorer le suivi et la capitalisation
- Repenser l’accompagnement personnalisé pour qu’il puisse être effectif et efficace
- Créer un parcours d’éducation à la mobilité avec des compétences à valider
- Poser les conditions de la mixité des publics et de la mixité des parcours
- Instaurer une année complémentaire
facultative post bac pro, dédiée à la préparation de la poursuite
d’études ou à la préparation de l’insertion
- Mieux communiquer auprès des familles, des élèves et des entreprises pour revaloriser l’image du lycée professionnel
- Créer des temps réguliers d’échange, de rencontre et de travail entre les entreprises et les personnels éducatifs
- Inscrire dans toutes les formations en LP un volet relatif aux compétences psychosociales (soft skills) intégrés dans les apprentissages
- Préparer et former les équipes de
direction, professeurs et autres personnels Ă©ducatifs Ă la prise en
compte des spécificités du LP
- Favoriser les temps de concertation
pour installer la nécessaire dimension collective de l’accompagnement
des élèves/installer un temps de travail collaboratif dans le service
des enseignants
- Accompagner l’orientation dès le début
du collège et dans la durée pour parvenir à des choix éclairés
d’orientation faits par l’élève et sa famille
Les discussions vont
se poursuivre entre le cabinet de la ministre et les organisations
syndicales autour des éléments de la future réforme. Le SE-Unsa y
participera pour porter ses mandats et défendre le statut des PLP.
Nous
ne savons pas ce qui sera retenu des 200 propositions. Les 14
présélectionnées ? D’autres ? Seront-elles à prendre ou à laisser ?
Pour le SE-Unsa, la réforme ne peut pas être la somme de ces propositions dont certaines sont injustes et inacceptables.
Abandon de l’augmentation des PFMP : une victoire à confirmer
Lors de clôture de ces GT la ministre C. Grandjean a dit avoir entendu qu’il n’y avait pas consensus sur l’augmentation des PFMP et que s’il n’ y avait qu’une mesure à retenir parmi les propositions des groupes ce serait l’année optionnelle post-bac, post-CAP.
Le
SE-Unsa reste mobilisé pour que les propos de la ministre se
concrétisent. En effet, elle a dit avoir entendu qu’il n’y avait pas de
consensus sur le projet d’augmentation des PFMP et a cité comme
perspective
notre proposition d’année post-bac facultative.
Le SE-Unsa ne prend pas pour acquis ces inflexions très attendues.
Après cette séance de clôture, devant la presse, la ministre a bien
évoqué la suppression de l’augmentation des PFMP mais aussi une
modularité de leur durée en fonction des élèves.
Le
SE-Unsa s’oppose à ce que cette modularité corresponde à une
organisation patronale qui verrait d’un bon œil une augmentation de la
durée des PFMP pour les élèves qu’ils auraient choisis, et ainsi revenir
à un apprentissage déguisé à bas coût.
Après
avoir porté la voix des personnels des lycées professionnels dans ces
réunions, le SE-Unsa prend acte des inflexions apportées et s’engage
avec vigilance et combativité dans la nouvelle étape de dialogue social
qui s’ouvre.