La
concertation annoncée par le ministre pour définir, activer les leviers
de l’attractivité des métiers de l’Éducation nationale et revaloriser
ces derniers a débuté par une phase préparatoire en octobre 2022. Un des
axes porte sur la santé au travail et les conditions de vie.
Le
SE-Unsa y a rappelé le gros déficit d’accompagnement médical tout au
long de la carrière mettant de plus en plus de personnels en grande
difficulté d’exercice face à un métier qui se complexifie,
l’insuffisance de prévention, le manque d’aménagement des fins de
carrière a exigé que des mesures soient discutées et prises au plus
vite.
Un levier avant tout « obligation » de l’employeur
L’une
des raisons les plus fréquemment citées pour expliquer la difficulté
d’exercer, voire la fuite du métier, est celle de la dégradation des
conditions d’exercice et l’accompagnement médical inexistant par
l’employeur.
D’une
part, l’absence de visites médicales - pourtant obligatoires aux yeux de
la loi - tout au long du parcours et désormais même pour y entrer,
empêche toute prévention et ne permet pas de solutionner des
problématiques existantes.
D’autre
part, la baisse importante des aménagements proposés par l’employeur
pour concilier vie professionnelle et situation médicale particulière
(allègements du temps de service, APSH*, matériels adaptés, postes
adaptés…) et même la difficulté d’octroi de congés de maladie,
contribuent à dégrader la santé des personnels concernés et leur renvoie
une vision violente de leurs impossibilités professionnelles.
Des chiffres qui parlent, d’autres qui manquent
Selon le Baromètre du bien-être au travail des personnels de l’Éducation nationale :
- seulement 57 % des collègues disent trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ;
- 68 % des collègues parlent d’épuisement lorsqu’ils doivent qualifier leur travail ;
- charge de travail et aménagement des fins de carrière reviennent très souvent quant aux facteurs aggravant les conditions du métier.
Parmi les demandes réalisées dans
le cadre d’un projet de mobilité professionnelle, 18 % concernent des
raisons de santé, démontrant l’insuffisance de dispositifs employeur
permettant de concilier métier et situation de santé particulière.
Par
ailleurs, nous déplorons une très insuffisante remontée de données
académiques en matière d’accidents de travail, de maladies
professionnelles et sollicitations des services de la médecine de
prévention. Ces chiffres font cruellement défaut pour pouvoir analyser
la réalité et proposer les solutions les plus adaptées aux besoins.
Les demandes du SE-Unsa
Parce
que la concertation qui débutera en janvier 2023 se devra d’être la
plus utile possible, le SE-Unsa a rappelé ses exigences quant à la
nécessité de :
- mettre en place un accompagnement
médical via le recrutement d’équipes pluriprofessionnelles à la hauteur
des besoins et via le respect des visites médicales obligatoires tout au
long du parcours, avec un suivi particulier en cas de problématique de
santé ;
- rendre opérationnels en territoires
les mesures prises, dispositifs actés et outils définis
ministériellement en matière de santé, sécurité et conditions de
travail ;
- créer des dispositions particulières
comme la cessation progressive d’activité et un allègement du temps avec
les élèves pour aménager la fin de carrière et répondre ainsi à l’usure
des personnels ;
- revoir les feuilles de route RH afin
qu’elles cessent d’omettre pour beaucoup la responsabilité de
l’employeur en matière de santé ;
- passer d’un enjeu partagé de prévention à sa mise en œuvre concrète, notamment par une formation initiale et continue des personnels sur les risques du métier et la connaissance des outils de la prévention.
* Accompagnant de personnel en situation de handicap
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