Le
président juste réélu n’a pas de majorité à l’Assemblée nationale.
L’extrême droite a conquis un nombre de sièges record et confirme dans
l’hémicycle sa place de premier parti d’opposition avec une implantation
et des moyens qu’elle n’avait osé espérer. Nous sommes devant une crise
institutionnelle, fruit d’une crise politique grave et profonde.
Cette
situation représente un danger pour notre stabilité démocratique. La
période qui s’ouvre est des plus incertaines. L’amalgame possible des
crises politique, sociale, économique, environnementale et géopolitique
fait courir les plus grands risques. Le président a désormais la
responsabilité de trouver une issue. Il se lance dans un cycle de
rencontres des responsables des différentes formations politiques. Le
pire serait qu’il noue des alliances avec certains pour faire plier les
autres sans entendre ce qui s’exprime au plus profond de la société.
Depuis
5 ans, à sa place d’organisation syndicale, le SE-Unsa fait part de ses
analyses et propositions. À notre place d’acteurs de terrain, au cœur
de la société via l’École, nous estimons pouvoir contribuer
utilement à comprendre et à construire. C’est sur les urgences du
quotidien que des réponses sont attendues. Il faut répondre aux
épuisements, aux déceptions et aux désespoirs. Il faut aussi que
l’exécutif arrête de penser et décider seul, et qu’il reconnaisse que
notre démocratie est faite de nombreuses participations, politiques mais
aussi syndicales notamment.
Paris, le 21 juin 2022
Stéphane Crochet
Secrétaire général