Retour à l'article normal

SE-UNSA VERSAILLES


 Par SE-UNSA VERSAILLES
 Le  jeudi 12 octobre 2017

Un nouveau cap pour le Bac ?

 

 

Parmi les nombreuses initiatives du nouveau Ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, une réforme du bac est mentionnée parmi les priorités : une concertation avec tous les acteurs du monde éducatif a commencé à l’automne afin d’aboutir à une réforme de cet examen en 2021. Cela implique nécessairement de repenser les classes de seconde, première et terminale mais aussi les filières post-bac, en particulier les premiers cycles à l’Université. Chaque année en effet, dans la foulée des résultats du bac, voire même avant, l’affectation des lycéens par APB faisait l’objet de polémiques et d’incompréhensions, aussi bien de la part de certains lauréats, que de l’opinion publique. La ministre de l’ESRI, Frédérique Vidal, vient d’annoncer ce jeudi 28 septembre la fin d’APB et la refonte du système d’affectation. Pour nous, ces deux points sont liés. Alors, oui il faut réformer le bac, mais pas à n’importe quel prix !

 

Repenser l’examen final du Bac

Beaucoup s’accordent à trouver l’examen actuel du bac trop lourd en terme de préparation, de temps consacré par des séances qui ressemblent davantage à du bachotage qu’à la recherche de l’acquisition de compétences et de savoirs pour former les futurs citoyens. Si le baccalauréat doit demeurer un diplôme national qui marque la fin des études secondaires, il doit aussi ouvrir l’accès à l’enseignement supérieur en étant le premier grade universitaire.

Pour le Se-Unsa, afin d’alléger ce dispositif trop lourd, seules les disciplines caractéristiques de chaque parcours des lycéens doivent être évaluées par une épreuve terminale à caractère national. Dans le cadre d’une organisation modulaire, la certification devra associer contrôle terminal externe pour certains modules de tronc commun, évaluation interne pour d’autres et contrôle en cours de formation pour l’évaluation des compétences.

Moins d’épreuves pour un examen final resserré, voilà une des priorités pour nous. Mais il ne s’agit pas seulement d’alléger l’organisation, il faut construire de nouveaux parcours Bac-3/Bac+3.

 

Refondre le cycle Bac- 3/Bac+ 3

Un nouveau bac oblige à repenser l’ensemble de l’organisation du lycée. On doit pouvoir aller vers un enseignement modulaire en cycle terminal : il faut offrir aux lycéens la possibilité de construire leur parcours de formation autour d’une offre structurée en « unités de formation ». Chaque élève pourra ainsi construire son propre parcours individuel de formation, à son rythme, sans être prisonnier d’une structure « classe » souvent trop rigide. Cette organisation permettra de mettre fin aux hiérarchies implicites en voies et séries actuellement trop étanches. On défend également le maintien de 2 voies, la voie professionnelle dont la mission première est de préparer les jeunes à l’insertion professionnelle, et la voie générale et technologique dont la finalité est la préparation à la poursuite d’études supérieures longues.

Il faut être capable d’offrir à chaque élève les moyens de la réussite, quel que soit son parcours !

 

Mieux orienter pour la réussite de tous : que proposer à la place d’APB ?

Au cours du cycle terminal, il est impératif de revoir toute l’orientation des lycéens afin qu’ils puissent effectuer des études supérieures dans le domaine de leur choix. Il ne faut plus comme chaque année avoir des lauréats du Bac laissés sur le carreau en raison du manque de places à l’université. Le rôle des professeurs principaux de terminale en particulier doit être revalorisé et mieux pris en considération; il faut que cette mission fasse l’objet de formations au préalable. Les psychologues « éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle » doivent avoir également toute leur place dans ce nouveau dispositif.

En ce qui concerne la disparition du dispositif APB (Admission Post Bac) il est impératif de  corriger les défauts de ce système, mais aussi de tenir compte de ses qualités ! APB n’est pas la cause de l’échec des néo-bacheliers dans le supérieur, c’était un outil, souvent commode, qui ne doit pas servir de bouc-émissaire. Une réforme du bac devra nécessairement passer par une vision plus globale de la fin des études secondaires et des études supérieures. La refonte d’Admission Post Bac est engagée, nous serons attentifs à ce que le système de remplacement corresponde à nos attentes et à celles de tous les bacheliers, en toute transparence.

 

Un tremplin vers les études supérieures

Le Se-Unsa plaide pour un parcours Bac-3/Bac+ renouvelé en profondeur. Il faut que le bac soit un tremplin pour les études supérieures, et non pas un toboggan vertigineux vers l’échec comme c’est aujourd’hui trop souvent le cas. L’Université française doit être capable d’accueillir au mieux tous les bacheliers, sans que l’on passe par une sélection imposée ou des prérequis aux contours flous, qui ne seront que des prétextes destinés à creuser les inégalités scolaires et sociales dans la société française. C’est la force de notre syndicat que d’offrir un projet Bac-3/Bac+3 construit pour la réussite de tous, dans le respect des individualités de chacun. 11 groupes de travail, sous l’égide du recteur de l’académie de Versailles Daniel Filâtre, planchent actuellement sur tous ces sujets. Le gouvernement souhaite un nouveau cap pour le bac ? Au Se-Unsa, nous sommes prêts à participer à ce nouveau chantier, à condition que ce soit pour construire un nouvel édifice, et non pas pour assister à un simple ravalement de façade, ou pire, pour subir la destruction de l’École de la réussite pour tous.

A compléter par l'article du site national du SE-Unsa : " Lycées GT : le chantier"bac" va débuter " 

Le Se-Unsa de Versailles organisera très prochainement une consultation de ses adhérents sur les discussions en cours  à ce sujet. Nous vous tiendrons régulièrement informés.