à propos de Marlène Coulomb-Gully,Femmes en politique, en finir avec les seconds rôles, Paris, éditions Belin, 2016.

   Cette semaine, dans notre rubrique « Remue-méninges », nous présentons cet excellent ouvrage de Marlène Coulomb-Gully, publié aux éditions Belin dans  la collection « Égale à Égal », au titre évocateur et terriblement d’actualité. L’auteure est professeure en sciences de la communication à l’université de Toulouse 2-Jean Jaurès, spécialiste du genre, des médias et de la politique et membre du Haut Conseil à l’égalité femmes-hommes (HCE).

   Quinze ans après les premières lois dites «de parité», force est de constater que la politique reste un monde d’hommes, fait pour les hommes et dont les postes clés sont monopolisés par des hommes.

La politique aurait-elle donc un sexe?

      En effet, si la parité a été confortée ces dernières années, la confiscation du pouvoir par les hommes reste toujours d’actualité : ils représentent plus de 90 % des présidents des conseils départementaux, 83% des présidents des conseils régionaux et 84% des maires. De plus, la répartition des délégations demeure stéréotypée (la jeunesse et la famille aux femmes, les finances et le développement économique aux hommes) et inégalitaire, au regard de la hiérarchie de prestige des responsabilités politiques concernées et du budget alloué.

     Il suffit simplement d’allumer sa télévision ou d’écouter la radio en cette période de campagne présidentielle pour faire malheureusement le même constat : les débats politiques s’illustrent par la faible présence des femmes quel que soit le parti politique. Les médias, d’ailleurs, pour peu qu’on y prête attention, tendent à véhiculer inconsciemment ou non des représentations sexistes.

Une situation qui ne date pas d'hier

   C’est en retraçant un bref historique explicatif de cette « culture politique sexiste », que Marlène Coulomb-Gully, de manière ironique et étayée, met en évidence les schémas biaisés dont nous avons hérités du Moyen âge et qui ont été consolidés avec l’histoire. D’où la difficulté des hommes à se dessaisir d’un pouvoir qu’ils perçoivent comme leur étant naturellement dévolu, alors qu’il n’est en fait que socialement et historiquement acquis. Membre du Haut conseil à l’égalité femme-homme (HCE), l’auteure s’appuie sur les bilans effectués et, n’en déplaise à certains, revient sur la nécessité de contraintes légales, qui elles seules permettent d’assurer la  parité.

 Comment agir pour une réelle parité?

     Marlène Coulomb-Gully s’attaque donc à une problématique bien réelle, qu’elle traite de manière claire et pédagogique en y apportant des pistes de réflexions et des solutions concrètes. Tous les leviers sont bons pour changer les mœurs : limiter le cumul des mandats, « déviriliser » les partis, associations et syndicats, varier les horaires, organiser la parité dans les tours de parolesne sont que quelques exemples de suggestions simples et aisées à mettre en place que cet ouvrage propose.

    Vous l’aurez compris, nous avons été conquis par ce livre qui s’inscrit dans les valeurs que le Se-Unsa comme l’Unsa Éducation, s’attachent à transmettre et à défendre. À mettre donc entre toutes les mains pour contribuer à susciter le questionnement du partage du pouvoir et inciter au changement.

Pour aller plus loin

Vous pourrez compléter votre lecture en allant sur le site internet du SE-Unsa dans la partie égalité Femme/Homme.

L’Unsa éducation dans sa partie égalité femmes/hommes fait également régulièrement le point sur la question avec des articles au plus près de l’actualité : nous vous conseillons, entre autres, cette note de lecture "Stéréotypes de genre: l'école à l'abri?"  à propos  d’un ouvrage paru dans la même collection : L’école apprend-t-elle l’égalité des sexes ? écrit par Isabelle Collet. Elle sera à mettre en lien avec les articles sur les derniers rapports du HCE "Former à l'égalité filles-garçons, plus qu'une nécessité, un devoir !" et Politique, pouvoir et...parité ?