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SE-UNSA REIMS


 Par SE-UNSA REIMS
 Le  lundi 16 novembre 2015

Evaluation : la logique de cycle, défendue par l’Unsa-Education, a fini par l’emporter...

 

La réforme de l’évaluation est un peu l’alpha et l’oméga de la Refondation. En effet, souhaiter refonder l’Ecole, ne peut pas se faire sans réflexion sur l’outil de mesure des acquisitions.

Ainsi, début octobre, la ministre avait annoncé ses principales dispositions sur l’évaluation des élèves du CP à la troisième :

  • Disparition du Livret personnel de Compétences
  • Création du « livret scolaire de la scolarité obligatoire » constitué des bilans de fin de cycle qui positionnent chaque élève sur un des 4 niveaux de maîtrise pour les 4 composantes du domaine 1 du socle et  les 4 autres domaines.
  • A l’école primaire, introduction dans les bulletins périodiques d’un positionnement sur 4 niveaux obligatoire et possibilité selon le choix des équipes d’y ajouter des notes chiffrées.
  • Au collège, utilisation de la note chiffrée dans les bulletins périodiques ou une autre modalité de positionnement au choix des équipes.
  • Les bulletins de suivi périodiques en cours de cycle ne sont pas conservés au-delà de la première année du cycle suivant.

Le 15 octobre, le Conseil Supérieur de l’Education a été consulté sur les nouvelles modalités de suivi des acquis des élèves.

Remarquons que cette séance a bien failli ne pas avoir lieu…

Six mois après les débats enflammés et instrumentalisés qui ont pu avoir lieu, les organisations opposées à la Refondation ont tenté de faire reporter la séance. La présence du groupe des réformistes, dont l’UNSA Éducation fait partie, a permis d’atteindre le quorum et de réunir le CSE qui a d’ailleurs voté favorablement les mesures prises pour l’évaluation des élèves. (Projet de décret relatif à l’évaluation et au livret scolaire : Pour 44 ; Contre 23 ; Abstention 7)

 Qui peut bien avoir intérêt à refuser de faire évoluer notre système éducatif quand notre École, inscrite historiquement dans une logique de tri, voit s’agrandir l’écart entre les élèves qui réussissent et ceux qui sont le plus en échec ?

Suite au rapport du jury de la conférence nationale sur l’évaluation, l’UNSA Éducation,  a continué de revendiquer la mise en œuvre d’une évaluation plus simple, bienveillante et davantage lisible par les familles. Avec l’échelle nationale de référence qui est introduite, la dimension qualitative de l’évaluation est mise en avant et nous sommes satisfaits de cette logique de progressivité dans les apprentissages.

Tout au long des débats, nous avons rappelé que l’évaluation doit être le moyen d’impliquer les élèves dans leur construction de savoirs et dans le développement de leurs compétences.

  • Ainsi, le bilan global à la fin de chaque cycle (en CE2, 6ème et 3ème) qui reprendra les acquisitions des élèves par l’entrée des 8 domaines de compétences du socle commun, est une avancée.
  • Un document de synthèse des acquisitions à l’issue de l’école maternelle a également été présenté et soutenu. Il réaffirme la spécificité du cycle 1, ce que l’UNSA Éducation a toujours défendu.

L’Unsa-Education  a  aussi défendu la logique de la continuité dans chaque cycle et en particulier dans le cycle 3. Son amendement ayant obtenu un large soutien du CSE (36 pour, 18 contre et 11 abstentions), le ministère a accepté de modifier l’organisation de l’arrêté sur le livret scolaire en le réorganisant par cycle.

  • Il donne ainsi le signal que la cohérence entre les manières d’évaluer en CM1-CM2 et en 6ème est importante pour les élèves, les familles et les enseignants.
  • Tout en tenant compte des cultures professionnelles différentes, il s’agit bien de faciliter une transition réussie de l’école au collège pour les élèves et de permettre aux enseignants de construire des démarches partagées.

Les échanges et les débats ont mis en évidence certains points qui doivent encore être travaillés :

  • Si le socle ne peut pas être évalué en soi et que ce sont bien les contenus des programmes qui sont évalués, comment passera-t-on, en particulier au collège, d’une évaluation discipline par discipline à un positionnement partagé ?
  • Les bulletins de suivi vont contenir de très nombreuses informations (principaux contenus travaillés dans la période, modalités d’accompagnement pédagogique, éléments de vie scolaire,…). Au-delà du possible alourdissement de la charge de travail de ceux qui les rempliront, que deviendront toutes ces informations collectées dans l’application numérique nationale ? Des garanties doivent être apportées sur ce point sensible.

Sans totalement révolutionner les modalités d’évaluation, les nouvelles dispositions créent les conditions de la continuité et de la cohérence au sein de la scolarité obligatoire. Elles valorisent le recours au positionnement sur les 4 niveaux et font du socle commun la seule référence pour les bilans de fin de cycle. Ce sont là des avancées importantes. C’est pourquoi l’UNSA-Education les a soutenues au Conseil Supérieur de l’Education.

Si l’UNSA-Education se félicite de voir l’évaluation devenir un outil et non plus une fin en soi, elle sera très attentive à ce que cette logique d’ensemble soit tout autant pertinente dans la mise en œuvre.