SECTION ACADÉMIQUE SE-Unsa de NANCY METZ - 4 RUE A. MEZIERES - 54000 NANCY
Tél. 03 83 30 74 69 - Por. 06 62 68 82 99 - ac-nancy-metz@se-unsa.org

 
Laïcité, test et réponses.
Article publié le jeudi 29 octobre 2015.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

 

Quizz "LaĂŻcitĂ©" du SE-UNSA : testez vos connaissances

Le principe fondateur du SE-UNSA, jeune syndicat (1992) descendant de la FEN (fédération de l’éducation nationale) est la Laïcité.

Le visage de ce principe est aujourd’hui brouillé. Récupérée par des partis politiques qui l’utilisent pour justifier leur racisme, affublée d’adjectifs (positive) visant à en détourner le cap, la laïcité a besoin d’une reconquête, d’une réaffirmation.

C’est grâce au vent laïque qui a soufflé sur la France que les minorités peuvent accéder à l’égalité inscrite au fronton de nos documents publics.

C’est grâce au chemin de la Laïcité que les femmes, très représentées dans l’Education Nationale peuvent accéder aux postes les plus élevés (Ministre, Rectrice , Inspectrice d’Académie).

Aujourd’hui, dans un contexte délicat où les valeurs s’entrechoquent, seule la Laïcité permettra d’améliorer le vivre ensemble, grâce notamment à l’école publique.

*

Pour vous permettre de tester vos connaissances en la matière, le SE-UNSA vous propose le questionnaire ci-dessous.

Attention, plusieurs réponses sont parfois possibles.

 
Quizz "LaĂŻcitĂ©" du SE-UNSA : testez vos connaissances
De 1881 Ă  1886, Jules Ferry fait voter une sĂ©rie de « lois laĂŻques Â» concernant l’obligation de neutralitĂ© [Obligatoire] :
  •  
  •  
  •  
La loi de sĂ©paration des Eglises et de l’Etat du 9 dĂ©cembre 1905 affirme dans son article 1 : [Obligatoire] :
  •  
  •  
  •  
L’article 2 de la loi du 9 dĂ©cembre 1905 affirme que « La RĂ©publique ne reconnaĂ®t, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte Â». « Ne reconnaĂ®t Â» signifie que : [Obligatoire] :
  •  
  •  
« La RĂ©publique… ne subventionne aucun culte Â», cela signifie que les pouvoirs publics ne peuvent pas financer : [Obligatoire] :
  •  
  •  
  •  
  •  
La loi de sĂ©paration des Eglises et de l’Etat s’applique partout en France.[Obligatoire] :
  •  
  •  
La loi du 15 mars 2004 sur l’interdiction du port de signes religieux Ă  l’école s’applique : [Obligatoire] :
  •  
  •  
  •  
La cantine scolaire doit proposer des menus au choix, Ă©ventuellement casher ou hallal. [Obligatoire] :
  •  
  •  
En France, le dĂ©lit de blasphème existe. [Obligatoire] :
  •  
  •  
[Obligatoire] :
 [Obligatoire] :? 
 

 

CorrigĂ© Quizz laĂŻcitĂ©                                     

Question 1. De 1881 Ă  1886, les  fameuses « lois laĂŻques » de Jules Ferry.  

Trois rĂ©ponses possibles, seules les 2 premières Ă©taient justes : la neutralitĂ© des locaux et 

des enseignants. 

Les lois votĂ©es pendant que Jules Ferry Ă©tait ministre de l’Instruction publique, sont les 

premières lois laĂŻques de notre pays. Elles concernent d’abord l’Ecole publique, lieu de 

formation par excellence des citoyens d’une RĂ©publique encore contestĂ©e. 

En 1881, on crĂ©e l’école primaire publique et gratuite. En 1882, on y impose un 

enseignement laĂŻque. En 1886, on interdit aux enseignants de faire apparaĂ®tre leurs opinions 

religieuses ou philosophiques pour prĂ©server la libertĂ© de conscience de tous les Ă©lèves.  

Les locaux sont progressivement laĂŻcisĂ©s : on enlève les crucifix sur les murs, souvent 

pendant les vacances scolaires pour Ă©viter les tensions. 

Question 2. L’article 1 de la loi de sĂ©paration des Eglises et de l’Etat du 9 dĂ©cembre 1905 : 

seule la dernière rĂ©ponse Ă©tait fausse. 

En fait, l’article 1 dit : « La RĂ©publique assure la libertĂ© de conscience. Elle garantit le libre 

exercice des cultes sous les seules restrictions Ă©dictĂ©es […] dans l'intĂ©rĂŞt de l'ordre public. » 

La liberté de conscience concerne tous les citoyens, croyants ou non. La liberté religieuse

(ici « le libre exercice des cultes ») n’en est qu’un des aspects.  

Evidemment, la RĂ©publique assure aussi la libertĂ© d’expression, notamment dans la 

DDHC, art 11 (sur la « libre communication des pensĂ©es et des opinions ») & dans la loi sur 

la libertĂ© de la presse de 1881.  

La libertĂ© d’expression ne peut ĂŞtre limitĂ©e par la libertĂ© de croyance, ce sont deux libertĂ©s 

fondamentales de valeur Ă©gale.  

La seule limite, comme toujours, c’est le respect de l’ordre public. Ce qui interdit l’incitation Ă  

la haine, la discrimination, ou encore l’incitation Ă  la violence Ă  l’égard, non pas d’une 

religion, mais des personnes qui la pratiquent. Cette nuance est fondamentale, car c’est le 

citoyen que protège la RĂ©publique, pas sa croyance. 

Question 3. Article 2 de la loi de 1905 « La RĂ©publique ne reconnaĂ®t, ne salarie, ni ne 

subventionne aucun culte » => RĂ©ponse 1 

L’article 2 met fin au statut privilĂ©giĂ© des quatre cultes officiellement reconnus par la 

RĂ©publique avant 1905 (catholique, rĂ©formĂ©, luthĂ©rien et israĂ©lite). Les cultes relèvent 

dĂ©sormais du droit privĂ©. 

Ils peuvent toujours s’exercer sur la voie publique, c’est-Ă -dire dans l’espace social, mais 

non dans le service public. 

La loi de 1905 n’a donc jamais eu pour but d’éradiquer les religions ou de les confiner Ă  la 

clandestinitĂ©. Il n’y a ni religion d’Etat, ni athĂ©isme d’Etat.  

La loi de 1905 est avant tout une loi de sĂ©paration entre le religieux et le politique. Comme le 

rappelle l’Observatoire de la laĂŻcitĂ©, « aucune religion ne peut imposer ses prescriptions Ă  la 

République »

Question 4. Toujours l’article 2 « La RĂ©publique… ne subventionne aucun culte ». 

ThĂ©oriquement, au regard de la loi de 1905, seule la 4e rĂ©ponse est fausse.  

Mais c'est toujours un sujet qui fâche ... Ainsi ... 

Si les actes directement liĂ©s aux cultes (cĂ©rĂ©monies, formation de ministres du culte, 

construction d’édifice) ne sont plus subventionnĂ©s par l’Etat, ce n’est pas le cas des actions 

sociales, culturelles ou sportives, animĂ©es par des associations, religieuses ou pas.  

MĂŞme si nous crions depuis toujours « Enseignement privĂ©, fonds privĂ©s », l’enseignement 

privĂ© fonctionne partiellement sur fonds publics. Notamment Ă  cause de la loi DebrĂ© (et 

malgrĂ© les 10 M de signatures recueillies contre elle par le CNAL en 1960) et, plus 

rĂ©cemment, Ă  cause de la loi Carle, dont nous vous parlons rĂ©gulièrement. Je vous renvoie 

sur ces questions Ă  la dernière Lettre des Observatoires (n° 29) publiĂ©e par le CNAL. 

La rĂ©fection des Ă©glises est payĂ©e par les communes qui sont propriĂ©taires des bâtiments 

construits avant 1905 et mis Ă  disposition du clergĂ© et des fidèles. (Art 12, 13 de la loi de 

1905). 

Les nouveaux lieux de cultes sont en principe financĂ©s par des dons des fidèles (cathĂ©drale 

de CrĂ©teil) ou d’Etats Ă©trangers (grande mosquĂ©e de Lyon payĂ©e par l’Arabie Saoudite). Ils 

le sont aussi par le biais de dons aux associations culturelles de type loi 1901 (la cathĂ©drale 

d’Evry, la synagogue de Puteaux sont associĂ©es Ă  un institut culturel). 

En A-M (Haut Rhin, Bas Rhin, Moselle), oĂą le concordat de 1801 s’applique toujours, le 

financement des Ă©difices cultuels est toujours Ă  la charge de l’Etat, sauf les mosquĂ©es. Mais 

celles-ci peuvent bĂ©nĂ©ficier de subventions de la part des collectivitĂ©s territoriales. 

Bref, dire que l’article 2 ne s’applique pas vraiment est un euphĂ©misme. 

Question 5. Est-ce que la loi de sĂ©paration s’applique partout en France ?  

Non. La loi de 1905 ne concerne pas les 3 dĂ©partements d’Alsace-Moselle, qui n’étaient pas 

français au moment de son adoption. Dans les annĂ©es 20, on n’est pas revenu dessus.   

Elle ne concerne pas non plus la Guyane oĂą le clergĂ© catholique est payĂ© par le Conseil 

gĂ©nĂ©ral. 

Question 6. Et la loi sur les signes religieux Ă  l’école ? Elle concerne qui ?  

La loi du 15 mars 2004 s’applique exclusivement aux Ă©lèves de l’enseignement public, y 

compris en Alsace-Moselle.  

Elle ne s’applique pas dans les Ă©tablissements privĂ©s, ni dans les universitĂ©s. Elle ne 

s’applique pas non plus aux candidats qui viennent passer des Ă©preuves dans les locaux 

d’un Ă©tablissement public, ni aux stagiaires de GRETA.  

Elle ne concerne pas les enseignants (qui sont astreints Ă  la neutralitĂ© par une autre loi), ni 

les parents. Lorsqu’ils assistent au conseil d’école ou au conseil de classe, ou lorsqu’ils 

viennent rencontrer les enseignants, les parents d’élève ont le droit d’arborer des signes 

religieux, toujours dans le respect de l’ordre public.  

C’est diffĂ©rent lorsqu’ils interviennent en classe lors de sĂ©quences pĂ©dagogiques : « Toute 

personne intervenant dans une Ă©cole pendant le temps scolaire doit respecter les principes 

fondamentaux du service public d'Ă©ducation, en particulier les principes de laĂŻcitĂ© et de 

neutralitĂ© » (circulaire n° 2001-053 du 28 mars 2001).  

Pour le Se-Unsa, c’est Ă©galement diffĂ©rent lorsqu’ils accompagnent des sorties scolaires, qui 

ne sont que le prolongement de l’action pĂ©dagogique faite Ă  l’intĂ©rieur de l’Ecole publique. 

C’est pourquoi nous intervenons auprès du ministère sur cette question. 

Notre devoir est de prĂ©server la libertĂ© de conscience des Ă©lèves qui nous sont confiĂ©s, pas 

celle des parents. 

Question 7. Et la cantine scolaire, doit-elle proposer des menus casher ou hallal ?  

Certainement pas. Si l’école est obligatoire, la restauration scolaire est un service facultatif.  

Choisir de servir des repas hallal ou casher supposerait de faire appel Ă  une filière 

spĂ©cifique, impliquant la rĂ©tribution d’imams ou de rabbins. C’est donc exclu.  

En revanche, proposer des aliments de remplacement est possible. C’est le cas dans les 

cantines en libre service.  

Enfin, terriblement d’actualitĂ©, le dĂ©lit de blasphème. En France, il a Ă©tĂ© aboli Ă  la RĂ©volution 

française. 

Sauf qu’en Alsace-Moselle, il a Ă©tĂ© rĂ©tabli par un article hĂ©ritĂ© du code pĂ©nal allemand, 

jamais appliquĂ©. Mais certains demandent son extension au reste du territoire français … 

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
ALC