Dans certains collèges toulousains, le nombre d’élèves favorisĂ©s dĂ©passe les 75 % quand il peine Ă  atteindre les 25 % dans d’autres.

Pour tenter de rĂ©Ă©quilibrer la mixitĂ© sociale au sein des 36 Ă©tablissements de la Ville rose, dont douze sont privĂ©s, la Haute-Garonne a Ă©tĂ© retenue avec 19 autres dĂ©partements par le Ministère de l’Education Nationale pour expĂ©rimenter de nouveaux dispositifs.

>> A lire aussi : MixitĂ© sociale : Le gouvernement veut crĂ©er des secteurs multi-collègesAprès avoir remodelĂ© les territoires dont dĂ©pendaient les collèges, les responsables se sont aperçus des limites de la sectorisation classique.

D’abord, les quartiers aisĂ©s et ceux dĂ©shĂ©ritĂ©s sont rarement voisins Ă  Toulouse, du coup, mĂŞme en bougeant les secteurs de quelques rues, cela n’impacte pas la sociologie de l’établissement.

Un Toulousain sur deux n’est pas dans son collège de secteur

Et pour Ă©viter de se retrouver dans certains collèges, de nombreux parents n’hĂ©sitent pas Ă  inscrire leurs enfants dans le privĂ©, Ă  jouer sur les options ou Ă  contourner la carte scolaire par d’autres moyens. Ainsi, un collĂ©gien toulousain sur deux n’est pas dans son Ă©tablissement de rĂ©fĂ©rence, quand ils sont 81 % dans le reste du dĂ©partement Ă  respecter la sectorisation.

A la rentrĂ©e 2017, le Conseil dĂ©partemental va mettre en place progressivement un nouveau système associant deux collèges publics, l’un favorisĂ©, l’autre pas.

Les Ă©lèves du regroupement pourront alors demander Ă  ĂŞtre affectĂ©s dans chacun des deux collèges, ce qui permettra Ă  ceux issus de familles plus modestes d’accĂ©der Ă  un collège très favorisĂ©. Et ces derniers seront prioritaires sur les dĂ©rogations.

« Il faut arrĂŞter d’avoir des collèges ghettos et d’avoir en face des collèges qui sont un peu dans l’entre-soi. Notre objectif est d’avoir un vrai brassage. Il ne faut pas non plus vider les collèges dĂ©favorisĂ©s de tous leurs bons Ă©lèves, ni faire des classes complètes dans les collèges favorisĂ©s avec les nouveaux Ă©lèves Â», explique Marie-Claude Leclerc, vice-prĂ©sidente du Conseil dĂ©partemental.

Elle compte d’abord concerter les diffĂ©rents acteurs d’ici Ă  la fin de l’annĂ©e, travailler aussi avec les Ă©coles de secteur et travailler contre les rĂ©ticences.

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La fédération des parents d’élèves FCPE s’est déjà prononcée en faveur de ce projet et espère qu’il sera un moyen pour lutter contre le décrochage scolaire.

Mesures d’accompagnement

« Si nous voulons que notre système scolaire forme les citoyens de demain, c’est aussi lĂ  que cette diversitĂ© se construit. Ça ne marchera pas si c’est du saupoudrage, il faut que ce soit des groupes entiers de 50 Ă  100 Ă©lèves qui passent d’un collège Ă  l’autre. Il faut aussi un accompagnement, un travail d’attractivitĂ© rĂ©alisĂ© en faveur des collèges dĂ©favorisĂ©s par la mise en place de certaines options par exemple Â», indique HĂ©lène Rouch, la prĂ©sidente dĂ©partementale de la fĂ©dĂ©ration.

Et cela a un impact. Le collège Michelet, qui a des classes internationales et du conservatoire, est le seul de Toulouse Ă  accueillir plus d’élèves favorisĂ©s qu’il n’y en a dans son secteur.