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Compte rendu d’audience avec Mme La Rectrice
Article publié le samedi 1er juillet 2023.
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Ce jeudi 22 juin, une délégation du SE-UNSA a été reçue par Madame la Rectrice afin que nous puissions traiter des différents et nombreux sujets qui mettent en tension nos collègues et nos établissements scolaires à savoir : le PACTE, la réforme de la voie professionnelle, la techno 6e et la remédiation en français et mathématiques, la mixité scolaire, le plan école rurale, le harcèlement scolaire.

Nous commençons par communiquer les résultats de la 11e édition du baromètre des métiers lancé en début d’année.

(Retrouvez l'ensemble des resultats de cette 11ème édition : ICI )

Cette année 34585 collègues issus des métiers de l’éducation, de la recherche et de la culture ont répondu aux questions de l’UNSA Éducation.

Les rĂ©sultats sont profondĂ©ment inquiĂ©tants pour notre sociĂ©tĂ© : les personnels qui portent les politiques de jeunesse et d’avenir dans notre pays expriment un dĂ©couragement alarmant. 19% seulement conseilleraient leur mĂ©tier Ă  un jeune de leur entourage, encore 3 points de moins que l’an dernier.

Derrière la priorité constante accordée au pouvoir d’achat, c’est la première fois que la charge de travail dépasse les 50% dans notre baromètre. (Retrouvez le détail des résultats dans cet article).

Sur le Pacte :

Ce constat permet de débuter notre questionnement par le Pacte. Le SE-Unsa n’en veut pas et demande à ce que le budget alloué au pacte soit reversé dans une revalorisation inconditionnelle de tous les enseignants, CPE, psyEN.

Le manque de pouvoir d’achat arrivant en tête des préoccupations de nos collègues, fort à parier que de nombreuses briques seront distribuées.

Mais, n’oublions pas que la charge et les conditions de travail arrivent en deuxième position. Quelle est la logique derrière ce pacte ? Travailler plus pour s’épuiser plus ?

La prioritĂ© bien identifiĂ©e du Pacte est le remplacement de courte durĂ©e. Cette logique est loin de remplir des objectifs qualitatifs, au contraire… Au lieu d’utiliser le crĂ©neau rendu vacant par l’absence d’un enseignant pour permettre Ă  un collègue de son Ă©quipe pĂ©dagogique (mĂŞme classe) d’avancer le programme de sa discipline, c’est bien la politique du chiffre qui est ici proposĂ©e. Il faut combler les trous dans les emplois du temps des Ă©lèves par n’importe quel moyen pour rĂ©pondre aux promesses prĂ©sidentielles.

 

Nous faisons part de notre crainte que certaines absences soient remplacées par des AED qui délivreraient une séquence du CNED…

Madame la Rectrice et son directeur de cabinet tentent de nous rassurer en disant que ça ne se fera pas.

Nous interrogeons aussi sur des situations particulières : Si les PE qui interviennent dans le 2d, notamment nos collègues de SEGPA, auront accès au pacte second degrĂ©, auront-ils aussi accès au pacte 1D ?

Nos collègues PE de SEGPA pourront bénéficier du pacte 1 et 2D. En revanche, nos collègues PLP en SEGPA ne peuvent signer que le pacte 2D.

 Concernant les collègues en service partagĂ©, le pacte est signĂ© sur l’enveloppe de l’établissement de rattachement. Ainsi, les crĂ©neaux horaires dĂ©diĂ©s au RCD doivent aussi ĂŞtre pris sur les jours de prĂ©sence dans l’établissement de rattachement. 

 

Enfin nous alertons sur le calendrier qui n’est pas bon du tout puisque les enseignants doivent se positionner sur des briques alors même que les arrêtés ne sont pas encore parus.

Madame la Rectrice partage notre constat et nous dit tenir les chefs d’établissements informés régulièrement afin d’éviter toute dérive et pouvoir donner un cadre, notamment sur le remplacement courte durée.

Dernier point concernant cette revalorisation, surtout concernant celle du socle, il semble que nos collègues intervenant dans le supérieur (PRAG, PRCE) soient les grands oubliés. Ils ne peuvent pas bénéficier du RIPEC qui est destinés aux seuls enseignants chercheurs et, ne percevant pas de part fonctionnelle, passent à côté de la revalorisation du socle. Idem pour les enseignants référents qui ne perçoivent pas l’ISAE et ne bénéficient pas d’une revalorisation à hauteur de leurs collègues.

Apparemment le tir devrait être réparé l’année prochaine et le sujet est d’ores et déjà sur le bureau de la ministre de l’enseignement supérieur. Concernant les ER Mme la Rectrice note le problème.

Sur le renforcement en français/mathématiques et la suppression de la technologie en 6e.

Il suffit d’écouter les collègues pour comprendre qu’aujourd’hui c’est la perte de sens qui au cĹ“ur de la dĂ©valorisation des mĂ©tiers de l’éducation. Pourtant y’a-t-il un meilleur agent de promotion qu’un enseignant qui parle de ce mĂ©tier avec passion ? mais pour cela il faut qu’il comprenne pourquoi il le fait.

 

Si on simplifie rapidement l’histoire de la crĂ©ation de l’heure de soutien/approfondissement en 6ème, du moins le ressenti de nos collègues : on a des Ă©valuations de 6ème qui ne sont Ă  nouveau pas bonnes sur les fondamentaux, un ministre qui veut donner des gages aux parents de l’engagement de notre maison sur le sujet (bien entendu Ă  moyen constant) et pour ça on va profiter des difficultĂ©s de recrutement de personnel en technologie, pour supprimer cet enseignement sur la dernière annĂ©e du cycle 3. (Rappel = vote d’opposition Ă  l’unanimitĂ© du conseil supĂ©rieur de l’éducation sur le sujet)

Dès le départ, toute la communauté éducative est unanime pour dire que la remédiation avec une heure de soutien en 6ème, pour des élèves qui sont dans les apprentissages des fondamentaux (lire, écrire, compter…) depuis 6 ou 7 ans, c’est juste de l’affichage, de la communication. (D’autant plus, qu’auparavant on a lentement mais sûrement démantelé les RASED par exemple dans le 1er degré).

Ces Ă©lèves nombreux qui ne maĂ®trisent pas la lecture par exemple Ă  l’entrĂ©e en 6ème et ils ne sont pas touchĂ©s par une dĂ©ficience cognitive, bien souvent ils n’ont pas su rĂ©pondre Ă  la question « pourquoi j’apprends Ă  lire Â» et pour certains d’entre eux la technologie pouvait ĂŞtre un outil de remĂ©diation qui pouvait leur permettre de rĂ©pondre Ă  cette question.

 

Passons sur les montages alambiquĂ©s qui ont Ă©tĂ© proposĂ©s pour rĂ©soudre cette Ă©quation, tellement c’est ubuesque, mais le rĂ©sultat c’est qu’on retrouve des Ă©quipes entières qui se rĂ©unissent dans les collèges en conseil pĂ©dagogique pour tenter de mettre en « Ĺ“uvre Â» cette opĂ©ration de com alors que vous ne trouverez pas dans ces assemblĂ©es un soutien Ă  ce projet. Et ça, ce sont des moments dĂ©vastateurs pour l’attractivitĂ© de nos mĂ©tiers, quand on ne comprend plus pourquoi on fait les choses.

 

Depuis trop longtemps nous accusons une politique hors sol, niant les réalités du terrain. Nous avons l’impression d’un tricotage / détricotage systématique de l’organisation scolaire.

Le Se-Unsa demande à une remise en place des RASED afin de palier aux difficultés scolaires dès l’école primaire et la remise en place de l’heure de technologie en 6e.

Car dans les faits, les difficultés apparaissent bien dès le plus jeune âge et la technologie sera toujours présente dans les programmes de cycle 3, dispensée dorénavant par nos collègues de sciences physique-chimie ou de SVT.

Le Se-Unsa demande que nos collègues de technologie puissent bénéficier d’un accompagnement efficient et bienveillant. Nombre d’entre eux sont en train de compter leurs heures et s’imaginent déjà parcourir des kilomètres pour effectuer des compléments de service là où l’institution n’a pas réussi à pourvoir le poste.

 

Madame la Rectrice nous affirme que les enseignants de technologie ont été accompagnés avec la plus grande bienveillance par leur IPR et qu’ils peuvent être rassurés, il n’y aura pas de complément de service qui obligera à de longs trajets et il n’y aura pas de licenciement de nos collègues contractuels.

 

 

Sur la Voie Professionnelle :

 

Si personne ne remet en cause, l’importance et la place de l’apprentissage dans la formation professionnelle, si personne ne remet en cause le fait que les cartes de formation doivent ĂŞtre retravaillĂ©es en fonction des Ă©volutions du marchĂ© de l’emploi, personne ne peut ignorer qu’une partie de notre jeunesse ne peut accĂ©der Ă  l’apprentissage pour de nombreuses raisons, et personne ne peut ignorer qu’une partie de notre jeunesse va avoir un parcours long et sinueux, parfois avec des objectifs de dĂ©part très Ă©loignĂ©s de l’employabilitĂ© directe en entreprise. Il suffit de regarder dans nos lycĂ©es professionnels, le nombre d’élèves en situation de grande prĂ©caritĂ©, d’allophones, de rĂ©fugiĂ©s...et sur ce public-lĂ  pas un mot de notre prĂ©sident et pas un mot pour les personnels qui accueillent pourtant tous les jours ces Ă©lèves dans nos LP. Seraient-ils des sous-enseignants pour notre prĂ©sident, Ă  partir du moment oĂą leur objectif unique n’est pas toujours celui de fournir une main d’œuvre qualifiĂ©e. Il n’est pas question d’opposer ici formation professionnelle et formation du citoyen, mais aujourd’hui mĂŞme si ce n’est pas leur rĂ´le premier et ni la mission qui leur est assignĂ©e, les personnels des LP jouent bien souvent un rĂ´le « social Â». Et l’absence totale de la reconnaissance de ce rĂ´le dans la parole prĂ©sidentielle est particulièrement blessante pour nos collègues, et source d’une grande dĂ©mobilisation. Bien des enseignants de LP aujourd’hui auront du mal Ă  dire pourquoi ils font ce mĂ©tier.

 

Un dernier point, qui préoccupe particulièrement les personnels des LP, c’est les cartes des formations.

PrĂ©occupĂ©s d’abord pour les Ă©lèves :

Nous avions exprimé au mois d’octobre les dangers de l’adéquation carte des formations/ bassin d’emplois, en parlant des bassins miniers ou sidérurgiques où on a poussé cette idée à l’extrême et pour lesquelles on a vu la catastrophe sociale et économique qui en a découlé.

Mais le prĂ©sident a aussi Ă©voquĂ©, le nĂ©cessaire dĂ©veloppement de certaines formations, en prenant pour exemple l’isolation des bâtiments ou la mĂ©tallerie, ces formations existent mais on ne rĂ©ussit pas Ă  attirer les jeunes. Pour rĂ©pondre dans ces domaines Ă  la demande des entreprises de main d’œuvre qualifiĂ©, la tentation va ĂŞtre forte de mener une politique « d’assignation Â», en proposant sur certains bassins en LP uniquement ce type de formation (faibles attractivitĂ©s, importants dĂ©bouchĂ©s, accompagnement au grand âge, certains mĂ©tiers du bâtiment), en rĂ©sumĂ© en disant Ă  une partie de la jeunesse qui en raison de sa situation sociale et Ă©conomique Ă  une faible mobilitĂ© : « c’est ça ou rien Â»

 

Notre ministère ou notre PrĂ©sident (puisqu’il semble ĂŞtre notre ministre) après s’être engagĂ© Ă  rĂ©pondre au besoin des entreprises, va-t-il s’engager Ă  garantir Ă  chaque jeune la possibilitĂ© de suivre une formation professionnelle de son choix ?

 

Et pour finir sur la préoccupation des personnels, si nous devons certainement gagner en souplesse sur la carte des formations, il est du devoir de notre employeur de mettre en place une véritable politique RH, pour permettre à nos collègues de suivre ces évolutions.

 

Sur la mixitĂ© scolaire :

Nous revenons sur les résultats de l’enquête IPS dans notre académie. Les résultats sont alarmants en termes d’inégalité que ce soit au sein même de la ville de Limoges que sur le reste de notre territoire. Nous demandons si des choses vont être mise en place pour favoriser la mixité et / ou aider les écoles et établissement ruraux où cette mixité n’est pas possible.

Madame la Rectrice nous informe que rien n’est prévu pour le moment.

 

Sur les places offertes aux concours :

Dans le premier degrĂ©, est-ce qu’il y aura ouverture de la liste complĂ©mentaire ?

Oui, 16 candidats sur 21 refusés au CRPE vont être appelés. 15 pour le concours externe, 1 pour le 3e concours.

Les enseignants stagiaires peuvent-ils demandĂ©s une rĂ©vision d’affectation en cas surtout de situation familiale compliquĂ©e ?

Mme Bénézit nous dit que cela n’est pas prévu dans les LDG mais que oui, les stagiaires qui sont dans une situation délicate peuvent demander une révision d’affectation à titre gracieux.

Sur le Plan Ă©cole rurale :

Concernant le Plan Ă©cole rurale, vous trouverez un article dĂ©diĂ© sur notre site ici, de nombreuses questions restent en suspens : Quels territoires seront concernĂ©s ? Quelle forme prendront les diffĂ©rentes discussions ?  Qu’attendre rĂ©ellement d’un plan ruralitĂ© si celui-ci se fait Ă  moyen constant et sans rĂ©pondre aux grands enjeux que sont le manque de remplaçants et le manque de partenaires spĂ©cialisĂ©s pour la prise en charge des Ă©lèves les plus en difficultĂ© ?

( Plus d'informations sur ce sujet ICI )

Sur le Harcèlement scolaire :

Concernant le harcèlement scolaire, nous alertons sur le fait que la grande lutte contre le harcèlement scolaire est certainement vaine et que nous réclamons un plan de prévention.

Afin de prévenir le harcèlement scolaire, nos établissements scolaires doivent être tous dotés à minima d’un CPE et d’un professeur documentaliste à temps plein. En effet, de par leur mission de veiller au bon déroulement de la vie scolaire des élèves pour l’un et de par la formation initiale notamment en termes d’éducation aux médias pour l’autre, ces deux personnels représentent la clé de voute de la prévention du harcèlement notamment au collège et au lycée.

 
 
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