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SE-UNSA LILLE


 Par SE-UNSA Lille
 Le  jeudi 21 janvier 2021

Contrats Locaux d’Accompagnement (CLA) : un correctif intéressant, mais un nouveau mode d’organisation inacceptable.

 

Le dispositif CLA est porté par la secrétaire d’Etat chargée de l’Education Prioritaire, Nathalie Elimas, et il sera expérimenté pour deux ans dans les académies de Nantes, Aix-Marseille et Lille.

Un comité de suivi académique a été installé lundi 11 janvier. La rectrice d’académie en préambule a précisé que cette expérimentation n’était pas un nouveau mode de pilotage, tout en précisant que la carte de l’Education Prioritaire ne serait pas modifiée avant 2023.

DECRYPTAGE

-Pourquoi expérimenter un dispositif si le mode de pilotage ne doit pas changer ? Quel intérêt ?

-Lors de la réunion, sur la diapositive 2, « Nouveau mode de pilotage » était indiqué.

Après la remarque d'une inspectrice représentante de l’Unsa-Education ; la rectrice a regretté que ces mots soient encore présents...un oubli regrettable ??

Enfin, elle a indiqué que des moyens humains supplémentaires étaient prévus pour le 1er degré en plus de crédits pédagogiques (à confirmer !) mais que cela se limitait à de l’indemnitaire (IMP) et HS pour le 2nd degré. Partant de là, beaucoup était dit !

UN CORRECTIF INTERESSANT

L’un des objectifs des CLA est de compenser les moyens des écoles orphelines de l’éducation prioritaire. Un des défauts d’une carte Education Prioritaire figée pouvait résider dans ces écoles hors-réseau qui ne bénéficiaient pas des avantages de l’Education Prioritaire tout en en ayant les caractéristiques. De même, les caractéristiques sociales, et scolaires peuvent bouger sur quelques années pour certaines écoles ou EPLE, et certains sont pénalisés.

A ce jour, seules 27 écoles (20 dans le 59, 7 dans le 62) seront concernées par ces expérimentations.

La rectrice a annoncé que pour les écoles et les établissements il n’y aurait pas d’appel à candidature néanmoins les conseils d’école et conseils d’administration devront se prononcer favorablement sur le projet et la contractualisation.

Nul doute que le hasard faisant bien les choses, ces écoles et établissements seront amicalement sollicités par les DASEN…

En plus de moyens humains, ces écoles devraient pouvoir disposer de crédits pédagogiques spécifiques (espérons le ! ), les collègues d’un équivalent de la prime REP et des avantages de carrière (année REP pour l’accès à la classe exceptionnelle). Le ministère commence seulement à réfléchir aux véhicules réglementaires pour mettre en place ces propositions.

Ces points concerneront également les personnels des EPLE du second degré même si l’Unsa-Education a immédiatement interrogé la rectrice sur les personnels concernés.

En effet, les Assistantes sociales ou AED/AESH sont exclues de ces primes REP/REP+.

Par contre les EPLE ne bénéficieront pas de moyens humains supplémentaires, ce qui pour nous représente un frein à la présentation des CLA dans le second degré. Comment oser aujourd’hui solliciter un LGT, un LPO ou un LP dans un contexte de crise sanitaire, d’une réforme du lycée et du bac non préparée (euphémisme) et en mode hybride des enseignements pour lui présenter un CLA sans moyens supplémentaires ?

Faut-il rappeler que Madame la Rectrice appliquera la préparation de rentrée 2021 de Monsieur le Ministre et ses 194 suppressions de postes ???

Le CLA est pour le second degré, à cette heure, inutile et indécent.

De même si le dispositif, expérimental, rappelons-le, est fortement axé sur la contractualisation et le projet, il ne peut pas signifier pour nous un nouveau mode d’organisation et de pilotage de l’Education Prioritaire.

L’enjeu de la fluidité des parcours qui devait trouver une réponse dans l’esprit de réseau est encore bien loin des objectifs dans la réalité. Par exemple, oserions nous faire une photographie de la relation Ecole-Collège à  cette heure ?  en éducation prioritaire ou pas ?

En conclusion, si l’Unsa-Education souhaite conforter la prise en charge des écoles, des collèges et lycées en fonction de caractéristiques sociales, elle fera en sorte que les moyens de l’Education Prioritaire ne se diluent pas demain dans un rapport uniquement contractualisé, à court terme, individuel et managérial.