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SE-UNSA HORS DE FRANCE


 Par SE-UNSA HDF
 Le  vendredi 20 novembre 2020

Edito du 20 novembre 2020

 

Comme vous le savez sûrement, cette semaine, le Directeur de l’AEFE M.Olivier Brochet, était auditionné au Sénat sur le budget de l’Agence. Nous ne nous attarderons pas ici sur les aspects budgétaires et sur leurs mises en œuvre, déjà largement commentés. En revanche, nous souhaitions insister sur ce qui nous paraît représenter un véritable danger, que le SE-Unsa n’a par ailleurs jamais manqué de dénoncer dès les premières annonces : celui du développement du réseau, avec doublement des effectifs à l’horizon 2030.

Au regard des difficultés que rencontre aujourd’hui le réseau, aussi bien d’ordre économique, sanitaire ou sécuritaire, nous tenions avant toute chose à pointer du doigt cette course effrénée au développement, loin aujourd’hui d’être une priorité pour la survie de réseau.  Alors oui, le réseau est «résilient» M. le Directeur mais ce n’est sûrement pas l’assouplissement des règles d’homologation et l’entrée massive  d’établissements partenaires qui aideront à sa bonne santé, ou en tout état de cause à renforcer son leadership dans les années à venir.

On peut d’autant plus s’en inquiéter si l’on écoute la récente intervention au Sénat de M. Luc Chatel, actuel président d’Odyssey: on peut avoir de sérieux doutes voire même au contraire, osons le dire, de réelles certitudes sur ce que représente ce projet de développement du réseau des établissements français à l’étranger pour notre gouvernement. Et ces certitudes ne vont pas dans le bon sens.

En ce qui nous concerne, nous SE-Unsa, nous continuerons à dénoncer sans ménagement cette marchandisation de l’éducation au profit d’investisseurs privés qui ont senti l’opportunité d’en tirer profit. Nous le répétons, notre système éducatif n’est pas à vendre au plus offrant. Celui-là même qui a fait ses preuves et dont l’excellence est reconnue dans le monde entier. Alors si - comme le prétend notre gouvernement - l’éducation est une priorité et le développement de ce réseau en fait partie, donnez les moyens à ce dernier, aussi bien en France, pour commencer, qu’à l’étranger, pour l’aider à répondre aux défis qui l’attendent plutôt que de le servir sur un plateau aux vautours de l’éducation et leur boite à frics qui s’en iront à  la première difficulté venue.

Pour finir tout de même sur une note d’espoir et d’optimisme, si M. Chatel laisse la même trace sur l’enseignement français à l’étranger que sur l’Éducation nationale lors de son passage au Ministère, alors notre réseau a encore de belles années devant lui.