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SE-UNSA 976


 Par SE-UNSA 976

Compte rendu des rencontres UNSA/MOM à Paris pour Mayotte

 

 

 

  • Vendredi - 10h30 - 11h30 - Ministère des Outre-Mer: 4 Ministères sont présents. Gilles Frostin, UNSA FP - Eric Hourcade pour l'UD Mayotte: l'UNSA est exclue de la réunion par l'intersyndicale

Vendredi au début de la réunion au MOM, le directeur de cabinet et la Ministre des Outre-Mer sont venus tour à tour nous expliquer qu'à leur grand regrêt et à leur grande surprise, l'intersyndicale refusait de siéger si l'UNSA participait à cette négociation. L'UNSA avait pourtant été convoquée à cette réunion. Gilles Frostin, secrétaire national UNSA Fonction Publique, a expliqué son étonnement face ce chantage inacceptable à ses yeux. En effet, dans le cadre d'une négociation à Paris sur un département national, il va de soi que les OS représentatives élues au Conseil National de la Fonction Publique doivent toutes être présentes. Madame la Ministre et son directeur de cabinet conviennent que cette situation inédite leur échappe. Dans un souci de ne pas compromettre les efforts de tous pour sortir Mayotte de cette crise, nous avons accpeté de quitter l'assemblée. Toutefois Gilles Frostin a tenu à présenter à l'ensemble des représentants des 4 Ministères présents notre vision de la problématique qui nous convoquait ce jour au MOM. L'intersyndicale a accepté sa demande mais a quitté d'un seul bloc  la salle. Elle ne souhaitait pas entendre l'UNSA.

Gilles Frostin a exprimé face à tous qu'une certaine incohérence à nous demander de venir, de Mayotte, à cette rencontre à Paris pour ensuite nous demander de quitter la réunion ne devait pas se renouveller à l'avenir. Sur ce point le directeur de cabinet s'est engagé à ce que cela ne se renouvelle pas. Il nous précisera en bilatérale samedi, dans son bureau, que ce point a été précisé à l'intersyndicale. Les prochaines réunions du calendrier prévu se feront donc bel et bien en présence de toutes les organisations syndicales. Après cette intervention de Gilles Frostin, le représentant désigné par l'UD Mayotte a lu la déclaration de l'UNSA ( voi PJ) : une décalration rédigée par l'UD et l'UNSA FP. Nous avons ensuite quitté l'assemblée interministérielle. Et c'est après notre intervention que l'intersyndicale est entrée dans la salle.

  • Samedi - 14h - 16h30 - Ministère des Outre-Mer: audience de l'UNSA - François Ravier, directeur de cabinet - Gilles Frostin, UNSA FP - Eric Hourcade pour l'UD Mayotte

M. Ravier, directeur de cabinet, a tenu son engagement pris la veille de nous recevoir en bilatérale. L'échange très riche s'est évidemment attardé sur le relevé de décisions ( voir PJ). Mais il a surtout évoqué 3 sujets non abordés par l'intersyndicale.

L'UNSA s'est étonnée que l'intersyndicale signe une seule feuille de route actant seulement des échéances de rencontres: en effet, l'intersyndicale n'a-t-elle pas crié pendant 3 semaines qu'elle ne se contenterait pas de dates de réunions parisiennes? L'UNSA, elle, se félicite de la décision sage de l'intersyndicale d'avoir su convaincre sa base qu'un simple calendrier pouvait suffire à les satisfaire. Le dialogue social est réenchenché: c'est ce que l'UNSA veut retenir.

               1. Analyse et commentaires autour du relevé de    décisions signé par l'intersyndicale

Nous avons convenu avec M. Ramier que ce calendrier reprenait très exactement l'agenda convenu le 29 septembre 2015 avec 3 nouveaux points marquant une possible évolution:

- la possible prise en compte des AGS avant la date de 2009. Cette ouverture ne présage pas d'une généralisation de la prise en compte de cette AGS pour le reclassement des ex-CDM mais la porte n'est pas fermée.

- la possible fiscalisation sur le taux des revenus exceptionnels de l'IE et de l'ISG. La différence de quotient étant de 20 points, ce serait un geste pour l'attractivité. Mais là encore, cette porte ouverte ne présage pas de la décision de Bercy.

- la possible décision politique de dire que les ex-CDM doivent être reconnus dans leur droit à une retraite complète, malgré des côtisations insuffisamment versées, est la meilleure nouvelle à nos yeux. Les défaillances des uns et des autres avant la départementalisation sont évidentes: la responsabilité n'incombe pas aux agents qui ont pourtant servi l'Etat. Il est temps de le reconnaître. Ce choix est politique: mais là encore, le MOM devra convaincre la caisse des retraites. Ce ne sera pas chose facile.

Nous avons commenté le reste des points avec des convergences d'analyses sur tous les autres points. La question d'avancer la date de quelques mois avant les élections présidentielles pour le sujet du montant de l'indexation est une habileté stratégique que tout le monde a comprise. Mais à l'heure où l'INSEE rapporte que la cherté de vie n'est que de 6,9%  supérieure à Mayotte à la métropole, où la cour des comptes préconise de faire tomber l'indexation à 10% pour les DOM, l'UNSA ne cherchera pas à illusionner ses adhérents ou ses sympatisants. L'échéance des présidentielles n' y changera pas grand chose, nous le craignons. Personne n'est dupe.

              2. L'UNSA aborde 3 points oubliés par l'intersyndicale:

- Moyens attribués aux forces de l'ordre: l'UNSA a souligné l'urgence à donner des moyens supplémentaires à nos policiers. Moyens humais d'abord. Moyens matériels ensuite. Pour l'UNSA, il faudrait 3 fois plus d'hommes et de moyens pour contenir l'insécurité, l'immigration. Le MOM a répondu qu'il n'était pas souverain dans la décision mais qu'il allait tout faire pour s'appuyer sur le rapport de l'IG pour faire plier le Ministère de l'Intérieur. Pour la question du matériel inadapté, le MOM a fait enclencher des décisions rapides. A suivre donc.

- Moyens attribués à la politique d'encadrement de la jeunesse désoeuvrée et de la prévention de la délinquance: la réunion au cabinet du 1er Ministre le 26 avril avec les élus va poser la question des finances du Conseil Général, de la fiscalité et des prérogatives des collectivités territoriales également. La question de la prévention de la délinquance sera une priorité du 1er Ministre le 26. L'UNSA a insisté qu'il était nécessaire d'utiliser  tous les leviers à la disposition de l'Etat pour mettre en place une vraie politque de la ville à Mayotte. Les indicateurs multiples dont dispose tout département pour appliquer son pilotage de ce dispositif essentiel dans les questions autour de la jeunesse et de la prévention doivent être renseignés et utilisés. Ils doivent être vus comme des leviers pour argumenter auprès des finances et obtenir ainsi plus d'aides.

- Minimas sociaux: l'UNSA déplore que la fiscalisation ne soit pas progressive alors que les minimas sociaux augmentent eux que progressivement. Ce n'est pas acceptable. Nous avons insisté sur la nécessaire repise du décret édité  le 14 avril qui acte l'augmentation des prestations sociales dans tous les DOM; sauf Mayotte....!!!Le directeur de cabinet nous a affirmé que cette correction serait faite courant juillet. L'UNSA en prend acte et sera vigilante sur ce point.

  • En conclusion:

L'UNSA se réjouit que l'intersyndicale se satisfasse de ce relevé de décisions et fasse enfin lever les barrages. Espérons que l'intersyndicale soit écoutée par sa base qui se sent légitimement flouée. A trop promettre...

Rendez-vous est pris par l'UNSA FP pour une très prochaine réunion à Paris pour les questions du code du travail à Mayotte. Et ce, avec toutes les organisations syndicales représentatives. Plus question d'écarter des OS qui ont refusé de participer à cette méthode de blocages de l'économie maoraise, de la scolarité et des études des maorais!

Sans dogmatisme. Sans surenchères aussi mensongères qu'improductives auprès de sa base, l'UNSA poursuit dans ses valeurs et ses méthodes basées sur le dialogue pour oeuvrer au développement de Mayotte.