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SE-UNSA 91


 Par SE-UNSA 91
 Le  jeudi 9 décembre 2021

Déclaration liminaire pour le CDEN du 29 novembre 2021

 

 

Un Conseil Départemental de l'Education Nationale s'est tenu lundi 29 novembre 2021 . L'ordre du jour était le suivant:

- Le bilan de rentrée du 1er et 2d degré (schéma d'organisation  du temps scolaire dans les écoles et bilan des effectifs de rentrée dans le second degré)

- Modifications des organisations scolaires rentrée scolaire 2021-2022

- Questions diverses

Déclaration liminaire:

Monsieur le Préfet,

Monsieur le Directeur académique,

Mesdames et messieurs les membres du CDEN,

Ce CDEN se réunit à un moment où la situation sanitaire semble se tendre de nouveau. Alors que nous pensions à la rentrée de septembre 2021, commencer à reprendre une vie normale, sans pour autant retrouver « la vie d’avant », une 5eme vague touche notre pays comme elle frappe bien des pays en Europe et dans le monde.

Le plus inquiétant, semble être le fait que malgré un taux de vaccination de plus de 70%, la COVID frappe encore et dans des formes toujours sévères.

Nous voulons affirmer notre inquiétude face à la situation de pénurie qui paralyse notre service de santé de l’éducation nationale. Cette situation ne frappe pas uniquement l’éducation nationale mais aussi les collectivités. C’est donc au niveau national que ce problème gravissime doit être traité. Nous ne sommes que trop habitués maintenant aux décisions gouvernementales tardives et précipités qui mettent les personnels sous pression pour ne pas dire dans la difficulté et le stress.

Quoiqu’il en soit, nous tirons le signal d’alarme car il en va de la santé de nos collègues !

Autre sujet : la laïcité. Depuis 2015, le 9 décembre est la journée de la laïcité à l’École, où toute la communauté éducative est rassemblée autour de ce principe fondateur de la République et de l’École. Comme ce fût le cas en 2015 et 2016, cette journée attend une impulsion ministérielle forte, pour se déployer largement dans les écoles et établissements. Cela permettrait de donner corps à la multitude de projets pédagogiques quotidiennement mis en œuvre pour faire découvrir et apprécier aux enfants et aux adolescents ce principe de liberté et d’égalité. En 2021, la journée de la laïcité à l’École s’inscrit dans la continuité de l’hommage à Samuel Paty. L’UNSA Éducation sera aux côtés des équipes éducatives pour les aider à faire de cette journée un moment fort.


Concernant le bilan de rentrée, L’UNSA Education tient à rappeler son opposition aux choix gouvernementaux en matière budgétaire qui viennent dégrader année après année les conditions d’enseignement dans le second degré, accentuant la mise sous tension des établissements. La suppression de 160 postes et leur « compensation » par 95 emplois en HSA est un choix qui fait obstacle au fonctionnement des collectifs pédagogiques, ajoute de la pression pour des personnels surchargés et à la limite de la rupture.

Dans le cadre de la campagne du mouvement 2022, le ministère a décidé de façon unilatérale la création d’un dispositif expérimental de postes à profil intitulé POP. L’UNSA Education s’est fermement opposée à ce mode d’affectation hors barème entravant toujours plus le droit à une mobilité lisible et équitable, impactant les mouvements inter et intra et accentuant les disparités d’attractivité des territoires. L’UNSA Education a exigé le retrait de la totalité du dispositif des postes à profil envisagé. Au-delà d’amoindrir le droit à la mobilité de tous, alors qu’elle connait déjà des taux de satisfaction très bas, et de court-circuiter le mouvement intra, ce dispositif va à l’encontre des solutions à trouver pour pourvoir les postes des territoires les moins attractifs. Il risque au contraire d’accentuer le fossé déjà trop grand entre territoires sur-sollicités et territoires délaissés.

Par ailleurs, L’UNSA Education s’oppose à une extension de cette phase expérimentale qui vise à devenir un principe de fonctionnement. L’UNSA Education voit dans ce dispositif l’installation en force d’un mode de recrutement qui s’assoit sur tout principe d’équité et de transparence, à l’opposé d’une mobilité plus ouverte et plus respectueuse des agents «vendue» durant le Grenelle et d’une expérimentation pour pourvoir les postes des zones les moins attractives. Le poste à profil n’est clairement plus conçu comme une adéquation des caractéristiques d’un poste à des compétences particulières mais un moyen purement comptable de maitriser le recrutement sur chaque territoire et pourvoir les postes délaissés. Et ce, au détriment d’une réflexion sur les raisons du nombre grandissant de postes délaissés et sur les conditions à créer pour diminuer ce manque d’attractivité ! À l’heure où l’Éducation nationale n’a jamais autant peiné pour recruter, il y a là largement lieu de revoir la copie et se poser les bonnes questions sur les raisons du manque
d’attractivité de certains territoires, de réfléchir à créer les conditions favorables à l’exercice en envisageant la problématique de façon plurielle.

Autre sujet d’inquiétude : la réforme du bac et du lycée GT qui se déploie depuis 3 ans maintenant dans des conditions difficiles voire déplorables (restrictions budgétaires et inflation des heures sup, crise sanitaire, tensions dans les lycées à l’occasion des premières E3C (Epreuves Communes de Contrôle Continu), retards de la BNS (Banque National des Sujets), problèmes techniques... la liste est longue ! Conçue et mise en œuvre dans la précipitation, cette réforme évolue, toujours dans la précipitation, au fur et à mesure que les problèmes apparaissent, laissant désorientés enseignants, familles et élèves !

En ce qui concerne la réforme Blanquer de la formation « mieux formés et mieux rémunérés pour plus d’attractivité dès 2022, contre laquelle l’UNSA Education a voté, force est de constaté que c’est un raté. Le choix d’une année de stage à temps plein pour les lauréats de concours des masters MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) est difficilement acceptable, réduisant en cela la formation à la pratique. Ce choix de placer en pleine responsabilité de jeunes enseignants et CPE qui n’auront, au mieux et pour certains, que pour seul bagage professionnel une année d’exercice à tiers temps, et pour d’autres seulement 18 semaines de stage d’observation et de pratique accompagnée, fait tomber l’argument du mieux formé rabattu par le ministre. Les effets négatifs qu’entraine cette réforme sur la qualité de la formation des enseignants et CPE, leurs conditions d’entrée dans le métier et leur carrière, auront d’inévitables répercussions sur les conditions des élèves.

Enfin, l’UNSA Éducation dénonce l’opposition du gouvernement, lors du débat sur la loi de finances 2022 à l’Assemblée nationale, à étendre le bénéfice de la prime REP/REP+ aux personnels qui sont en outre les moins rémunérés : les Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) et les assistants d’éducation (AED). Cette indemnité reconnait les conditions d’exercice difficiles. A ce jour, elle est versée à l’ensemble des personnels affectés dans les écoles et établissements en éducation prioritaire, à l’exclusion des AESH et AED. Pour l’UNSA Éducation, rien ne peut justifier que ces personnels soient écartés de cette rémunération d’où notre action devant le Conseil d’Etat pour rétablir l’équité.

L’UNSA-Education ne peut terminer cette déclaration sans évoquer le travail accru réalisé par les services administratifs et médico-sociaux de la DSDEN et des EPLE en cette période si compliquée de pandémie.

Je vous remercie pour votre attention.