Nous venons d’être sollicité par l’Administration pour réfléchir à un courrier qui pourrait arriver prochainement dans les écoles.

 

• L’esprit du courrier de la DSDEN :

Dans un contexte où la difficulté pour assurer le remplacement des enseignants s’accentue fortement au regard des nombreuses absences liées à la COVID 19, il est nécessaire de faire évoluer l’organisation pédagogique des écoles afin d’assurer la continuité pédagogique dans les meilleures conditions possibles. Le protocole sanitaire comporte un objectif de limitation du brassage difficilement compatible avec une répartition dans les autres classes.

 

• Constats et projet de l’Administration :

 Les TR vont être redéployés sur les remplacements longs.

 Il faut pallier le manque de remplaçants, notamment sur les absences inférieures à 10 jours (collègues cas contacts par exemple)

 En cas d’absence d’un enseignant non remplacé, l’Administration souhaite que chaque élève puisse continuer à disposer d’un enseignement à mi-temps en présentiel et mi-temps en distanciel.

 L’idée est de constituer des binômes d’enseignants (par niveau ou par affinité).

En cas d'absence d'un enseignant en ASA dans le binôme, l’enseignant présent à l’école fait classe par exemple le matin à ses élèves, l’après-midi aux élèves du collègue absent. La demi-journée où ils n’ont pas d’enseignants en face d’eux, les élèves sont soit à la maison, soit sous la surveillance d’un « personnel habilité Â»... (ou presque) : service civique, ATSEM, 2S2C, …

L’enseignant en distanciel donne du travail à faire en autonomie ou anime des classes virtuelles avec les élèves des 2 classes du binôme.

 

• L'analyse et la position du SE-Unsa 90 :

 

AU SE-Unsa 90, nous n’acceptons pas que cette proposition soit imposée à tous.tes. Elle peut se mettre en place seulement si les équipes y sont favorables et si cette solution apporte des bénéfices.

Nous y voyons beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages. Certes, la situation est compliquée à gérer dans les équipes en ce moment avec le manque de remplacement et la multiplication des situations.

Mais puisque c’est un remplacement COURT, est-il finalement utile de tout désorganiser et de perdre en efficacité alors qu’on pourrait fonctionner pour quelques jours seulement en mode dégradé (distanciel, élèves en fond de classe, 2S2C, …) ? Solution certes non satisfaisante, mais très ponctuelle. Nous craignons que le remède soit pire que le mal !

 

De plus, des crises de remplacement, il y en aura d’autres ! Est-ce qu’à la prochaine épidémie de grippe ou de gastro ou au prochain besoin de formation, on nous demandera de réactiver ce dispositif ?

N'est-ce pas également une façon de laisser notre ministre dire qu'il ne faut pas de recrutement et qu'il n'y a pas besoin davantage de remplaçants, car tout va bien...

 

Pour le Se-Unsa, bricoler des solutions à la petite semaine, risque fort d’être épuisant pour les équipes et pour les directeurs-trices, sans pour autant être profitable aux élèves, nous l’avons clairement dit. Nous craignons que tout ne soit qu’affaire de communication et d’affichage. Pour l’heure, dans les instances, le SE-Unsa affirme clairement son analyse.

 

Notre demande, portée nationalement, est de recourir au recrutement d’enseignants actuellement sur liste complémentaire. Cette solution est la seule qui puisse apporter durablement une réponse à ce problème.

 

Tout bien pesé, à défaut de recrutement imminent, laisser les élèves à la maison quand cela est possible ou en fond de classe, pour des absences de courte durée non remplacées, serait encore la moins pire des solutions. Nous vous livrons notre analyse du dispositif prévu en termes d’avantages et d’inconvénients en pièce jointe

Par contre, si certaines équipes sont volontaires pour mettre en place une solution efficiente avec leurs contraintes et leurs atouts locaux, il va sans dire qu’il faut tout faire pour les accompagner.